Comment faire lire, écrire et dire de la poésie en période de confinement ? Proposition d’activité pour des classes de collège et de lycée

, par JOUANNE Lucie

Contexte de l’expérimentation

Ce travail a été réalisé avec une classe de seconde de niveau moyen au cours des deux premières semaines du confinement, survenu alors que venait de s’achever en classe l’étude de la poésie, du Moyen-Âge au XVIIIe siècle.

Organisation du travail à la maison

Première semaine : Réaliser un florilège

LIRE

Les élèves ont eu à lire une anthologie de poèmes du Moyen-Âge à nos jours.

Nota bene : L’activité présentée ci-dessous pourrait aussi bien être préparatoire à l’étude d’une œuvre poétique intégrale du programme de première. Pour les classes de collège et en seconde, on pourrait également utiliser la sélection de poèmes d’un manuel de français.

ÉCRIRE

  • Au cours de leur feuilletage de l’anthologie, ils ont été invités à réaliser un florilège d’une vingtaine de vers de poètes ou de poèmes différents, qui leur semblaient particulièrement beaux ou émouvants.

La professeure explique aux élève qu’un florilège est un recueil, une succession de vers choisis, sans composition. Néanmoins, certain.e.s l’organisent par thématiques (l’amour, la fuite du temps, la mort) ; d’autres l’illustrent de dessins ou d’images.

  • Pour présenter leur florilège, ils ont également été incités à rédiger une préface.

Ils pouvaient présenter leur travail sur un cahier de lecture, dont ils enverraient à la professeure les pages photographiées, ou sur un document de traitement de texte.

Ci-dessous, le florilège réalisé par Nicolas [1] :

Cliquer sur la vignette pour pouvoir agrandir le document selon vos besoins.

Deuxième semaine : Composer un poème et le mettre en voix

ÉCRIRE

Afin de s’approprier de manière créative leur florilège, la professeure demande aux élèves d’écrire un centon.

Définition du centon
Trésor de la langue française : Pièce de vers ou de prose composée de passages empruntés à un ou à plusieurs auteurs.
Encyclopédie Universalis : Chez les Latins, cento – ou kentrôn chez les Grecs – se disait de guenilles maintes fois rapiécées. Au figuré, on appelle « centon » un poème composé de vers ou de fragments de vers empruntés çà et là soit à un même auteur, soit à plusieurs. L’important, c’est que ces éléments se trouvent rassemblés dans un ordre nouveau et qu’ils offrent ainsi un sens tout différent de celui qu’ils avaient originellement. « Centon » est aussi le nom donné à des œuvres en prose composées de manière analogue. Ce jeu d’esprit, qui n’est pas toujours sans portée, a connu une fortune particulière dans l’Antiquité gréco-romaine, surtout à l’époque où le christianisme s’est assimilé l’héritage classique.

La consigne adressée aux élèves était la suivante :

« Vous allez, à partir des vers qui composent votre florilège, écrire un nouveau poème.

Vous pourrez :

  • prendre des vers entiers ou des morceaux de vers, voire des mots ;
  • les combiner comme vous le souhaitez ;
  • changer parfois les temps de conjugaison ou les pronoms personnels pour assurer la cohérence de votre texte. »
Chaque élève a envoyé son centon rédigé sur un fichier de traitement de texte via l’ENT ou une adresse mail.

Ci-dessous, le centon réalisé par Nicolas à partir de son florilège :

DIRE

Les élèves ont ensuite eu à choisir un fond musical susceptible d’accompagner leur mise en voix du poème.

En utilisant le logiciel Audacity, ils ont pu réaliser leur enregistrement.

  1. Pour cela, ils ont d’abord importé leur fichier musical sur le logiciel.
  2. Ils ont ensuite créé une nouvelle piste sur laquelle ils ont pu enregistrer leur voix, en la calant sur le fond musical.

Les élèves ont fait preuve d’une grande autonomie dans cette partie technique du travail et la professeure n’a jamais été sollicitée. Pour s’aider, ils ont pu consulter les nombreux tutoriels présents sur le net. Chacun a ensuite envoyé son fichier audio via l’ENT ou une adresse mail.

Ci-dessous, la mise en voix de Nicolas :

Bilan

Les élèves ont apprécié de réaliser ce travail et sont parvenus à s’approprier des poèmes, du Moyen-Âge au XVIIIe siècle, par l’écriture et la mise en voix.

Une élève écrit : « J’ai pris du plaisir à faire le travail du florilège car il consistait à choisir quelques vers qu’on aimait bien et à les présenter de manière à ce que cela soit agréable à lire. J’ai aussi aimé faire le travail du centon car c’était un travail plutôt créatif et faire l’enregistrement c’était original. »

Pour mettre en valeur leurs productions et favoriser les échanges entre eux, elles ont été publiées sur le blog de la classe.

Annexe : d’autres exemples de productions

Ci-dessous, le travail de Maëlyne

La préface et un extrait du florilège :

Le poème et sa mise en voix :

Notes

[1Le prénom de l’élève a été modifié.

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