Change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel) »
Baudelaire, Les Fleurs du Mal, « Le Cygne »,
dans « Tableaux parisiens »
Constat de départ
De nombreux récits étudiés en classe, au lycée comme en cycle 4 – parce que, conformément à la tendance qui a traversé le roman du XIXe et du XXe siècles, ils répondent à une intention réaliste – font intervenir un univers de référence fortement ancré dans le monde réel. Ainsi, les romans réalistes et naturalistes de Balzac, Zola ou Maupassant évoquent régulièrement des quartiers, des rues, des bâtiments porteurs, pour le lecteur de l’époque, de connotations bien précises.
Pour les élèves ainsi que pour le lecteur non averti, ces jeux de références ont toutefois aujourd’hui beaucoup perdu de leur clarté et, si riches qu’elles soient, les éditions scolaires peinent à combler ce manque.
Cette édition scolaire de Au Bonheur des Dames illustre bien ce paradoxe. Dès l’incipit du roman, les noms de lieux sont abondants : « gare Saint-Lazare », « rue de la Michodière », « place Gaillon », « rue Neuve-Saint-Augustin »… La volonté de l’auteur d’ancrer le récit dans le réel et dans un quartier précis du Paris de l’époque est nettement perceptible. Mais pour le lecteur actuel, ces noms de lieux constituent autant d’énigmes : à quoi ressemblent cette place, ces rues ? Sont-elles larges ou étroites ? Bordées de quels types de bâtiments ? S’agit-il d’un beau quartier ou d’un quartier populaire ?
À ces questions, l’édition en question ne répond pas, ou peu : tout juste une note indique-t-elle que l’action se déroule dans le quartier de l’Opéra, dans le 2e arrondissement. S’agit-il donc de l’un des beaux quartiers de Paris ? Mais quelques pages plus loin, l’on apprend que l’oncle de Denise, qui vit rue de la Michodière, habite en réalité une maison assez misérable. Que comprendre ? Le lecteur s’y perd ; pour les élèves, loin de clarifier le cadre de l’action, ces indications le rendent obscur et ajoutent à la difficulté au lieu de faciliter la représentation des scènes.
Le projet
- 4h de travail avec les outils de cartographie
- une demi-journée de promenade dans Paris (ou 2h de recherches en ligne)
Pour répondre à cette difficulté, dans le cadre de l’étude du roman de Zola Au bonheur des Dames en classe de 2de, on propose aux élèves de vivre une expérience similaire à celle des personnages dans l’incipit. Ils sont invités à arpenter le quartier de la gare Saint-Lazare, d’aujourd’hui et d’hier, physiquement et virtuellement, et à élaborer une sorte de carnet numérique de leur promenade. Il s’agit de les intéresser à la dimension réaliste de l’écriture de Zola en leur faisant mesurer tout à la fois la minutie avec laquelle l’écrivain ancre son récit dans le réel et la façon dont néanmoins il fait preuve d’imagination.
Pour ce travail, les élèves utilisent un outil de cartographie proposant deux interfaces liées :
- d’une part la plateforme ArcGIS Online, à laquelle on se connecte à partir d’un ordinateur ou d’une tablette ;
- d’autre part l’application mobile ArcGIS Field Maps, qui s’utilise à partir d’une tablette ou d’un smartphone.
Lors de leurs déplacements, les élèves, munis de leurs smartphones, lancent l’application mobile.
Ils peuvent ainsi :
- indiquer l’itinéraire qu’ils suivent, avec éventuellement ses hésitations,
- le reporter instantanément sur la carte numérique,
- le documenter à l’aide de photos, de vidéos, de notes texte ou de sons.
Ces deux applications, au moment de la rédaction de cet article, sont utilisables gratuitement dans le cadre d’un partenariat entre l’entreprise Esri et la DANE de l’académie de Versailles [1]. Il est toutefois possible de mener un travail similaire avec des plateformes agréées par le ministère, comme Édugéo (accessible via l’Éduthèque) et Édugéo Mobile [2].
S’il est possible de mener ce projet en collège, en 4e, il prend cependant tout son sens en classe de 2de, où le travail avec la cartographie numérique et la géolocalisation trouve des échos et des prolongements dans l’enseignement de Sciences Numériques et Technologie (SNT) [3]. En collège, un croisement avec l’Histoire-Géographie est envisageable (en lien avec le thème de 4e « L’Europe et le monde au XIXe siècle » [4]) ; en 2de, le programme de l’enseignement optionnel d’Histoire des Arts [5] rend également possible un croisement, par exemple sur le thème de l’évolution de Paris après Haussmann, en prenant appui sur les clichés de Charles Marville et d’Eugène Atget [6].
1. Positionnement des lieux sur la carte
Le travail commence en classe, sur ordinateur ou tablette. On utilise alors l’outil de cartographie numérique, en l’occurrence ArcGIS Online, pour positionner les lieux mentionnés dans le début du roman. Dans cette étape, il est intéressant que les élèves travaillent seuls ou par deux, pour que chacun se confronte au plan de Paris en réalisant l’acte de repérage, mais on peut naturellement imaginer d’autres modalités de travail, y compris celle qui consiste à effectuer le repérage directement au tableau, à l’aide d’un vidéoprojecteur.
Afin que la carte réalisée dans ArcGIS Online soit pleinement exploitable par les élèves dans la suite du projet, il est nécessaire de la préparer de façon très spécifique. Les différentes étapes de cette préparation sont détaillées dans le didacticiel ci-dessous :
Ensuite, on met la carte à disposition des élèves directement sur la plateforme ; si les réglages ont été exécutés correctement, chaque élève, binôme ou groupe d’élèves ne verra que ses propres indications. Pour collecter les productions séparément, il est toutefois conseillé de dupliquer la carte, afin d’en attribuer une version distincte à chaque élève, binôme ou groupe : cela évitera le chevauchement d’un trop grand nombre d’indications.
Pour le travail de cartographie des lieux, nous nous limitons ici aux premières pages du roman ; il nous a paru intéressant en effet, pour aborder le roman et appréhender l’incipit, de placer les élèves dans la peau des personnages et de leur faire vivre cette déambulation dans un quartier inconnu. Les élèves découvrent le roman comme les personnages découvrent Paris ; et partir sur les pas des personnages guidés par le narrateur-auteur permet aux élèves d’entrer dans l’écriture naturaliste de Zola.
Mais il peut également être intéressant, en fonction du récit sur lequel on travaille, de prendre en compte tout un chapitre, ou même l’ensemble d’un roman, et de suivre par exemple l’itinéraire de Duroy dans Bel Ami ou de Claude dans L’Œuvre.
Sur la carte ci-dessus, sont positionnés les trois lieux importants de l’incipit de Au Bonheur des Dames : au nord-ouest, la gare Saint-Lazare (étoile rouge) ; au sud-est, la place Gaillon (rond orange) et la rue de la Michodière (étoile rouge). Au début du roman, Denise et ses deux frères vont de la gare à la rue de la Michodière en passant par la place Gaillon, sur laquelle ils observent pour la première fois le grand magasin nommé « Au Bonheur des Dames ». Les personnages sont chargés, ne connaissent pas Paris, et se déplacent à pied. On peut imaginer qu’ils hésitent parfois, demandent, reviennent sur leurs pas, etc. Une première étape du travail va donc consister à imaginer l’itinéraire qu’ils ont suivi.
Durant ce travail, il est important d’attirer l’attention des élèves sur les éléments de la carte qui pourront leur servir de repères lorsqu’ils seront sur place. Cette phase, qui correspond à un premier repérage de la géographie du quartier, peut être combinée à une première série de recherches, même sommaires, sur l’histoire de ses principaux édifices : la gare Saint-Lazare, les magasins du Printemps, l’Opéra, les Galeries Lafayette [7]. Cette préparation leur permettra de mieux s’orienter et d’être plus efficaces une fois sur place.
De nos jours, la plupart des plateformes de cartographie numérique proposent un calcul automatique d’itinéraire, souvent en faisant en sorte que ce dernier soit le plus rapide et le plus direct possible. Il est ici utile de rappeler aux élèves que les personnages, eux, ne disposent pas de GPS, et que leur itinéraire sera forcément plus tortueux. On peut imaginer que les indications que leur donnent les passants font référence aux monuments mentionnés plus haut (à l’exclusion des Galeries Lafayette, qui n’existaient pas encore au moment de la publication du roman).
Afin d’éviter une trop grande dispersion des élèves lors de l’étape suivante, il peut être utile, à ce stade, de les faire travailler en groupes ou même de négocier l’itinéraire en classe entière, en projetant la carte au tableau. Le fait de faire négocier l’itinéraire aux élèves permettra dans tous les cas de faire en sorte que chacun réfléchisse aux connaissances géographiques et à l’état d’esprit des personnages alors qu’ils accomplissent leur premier trajet dans Paris.
À la fin de ce travail, passer par une étape de mise en commun et de sélection du meilleur trajet permet à la classe de disposer d’une carte commune, dont chacun se sera approprié les éléments, et d’un trajet de référence, clairement situé par rapport à des points de repère faciles à identifier. Une fois sur place, cela limitera le risque pour les élèves de se perdre.
2. Reconstitution et documentation d’un itinéraire possible des personnages
Une fois ce premier repérage directement réalisé sur la carte, il est possible de passer à la deuxième étape : le parcours dans Paris.
Dans cette étape, les élèves, munis de la carte sur laquelle ils ont travaillé, réalisent eux-mêmes, à pied, le parcours de Denise et de ses deux frères à travers le quartier de la gare Saint-Lazare, pour atteindre la rue de la Michodière en passant par la place Gaillon.
Ce travail peut être mené sur smartphone ou tablette à l’aide de l’application ArcGIS Field Maps, qui permet de charger la carte réalisée avec ArcGIS Online et de l’annoter tout en se déplaçant, en indiquant l’itinéraire suivi et en l’enrichissant de commentaires écrits, de notes audio, de photos ou même de vidéos.
Grâce à la géolocalisation, il est aisé de situer précisément chaque élément sur la carte : le lien entre le monde réel et cette dernière est renforcé, ce qui lui donne plus de sens.
En associant aux lieux, au gré de l’itinéraire suivi, des images, des sons, des notes au format texte, audio ou vidéo, les élèves donnent corps à ce qui jusque-là demeurait une simple projection, en l’ancrant dans une expérience sensible et singulière.
Cet ensemble de traces prépare la constitution d’une sorte de « carnet de voyage numérique », qui réunira photographies, enregistrements sonores, traces écrites, pour devenir ensuite le support de la reconstitution historique du Paris de Zola.
De retour en classe, et sur un ordinateur, on obtient une carte interactive de ce type :
En cliquant sur l’un des marqueurs, on accède à tous les éléments multimédias que les élèves lui ont associés :
La combinaison d’ArcGIS Online et d’ArcGIS Field Maps apporte une souplesse extrêmement intéressante : la carte réalisée sur ArcGIS Online est enregistrée en ligne ; on y accède de façon fluide depuis l’application mobile ArcGIS Field Maps, pour indiquer le parcours effectivement réalisé par les élèves et ajouter leurs photographies et autres captations ; ensuite, il est possible de reprendre de nouveau la carte sur un ordinateur, pour compléter, mettre au point des détails, etc.
Il est naturellement plus intéressant que les élèves parcourent eux-mêmes l’espace dans lequel évoluent les personnages : ils en font alors l’expérience sensible, peuvent réaliser leurs propres photos, éventuellement collecter aussi des sons pour se souvenir de l’ambiance sonore, noter leurs impressions visuelles, tactiles, olfactives… Ils s’approprient non seulement le trajet, mais aussi l’environnement dans lequel évoluent les personnages. Dans l’optique d’une réutilisation en SNT, ce parcours dans le monde réel permet de collecter une série de données GPS avec lesquelles il sera possible de faire travailler les élèves : dans l’exemple ci-dessus, le fait d’avoir effectué physiquement le trajet a par exemple permis de collecter la latitude, la longitude et l’altitude de chaque point de la carte.
Dans l’hypothèse où, toutefois, les élèves ne pourraient pas se déplacer sur les lieux du roman, il est possible de procéder à un travail analogue en recherchant directement sur Internet des photos des lieux à l’époque actuelle, et en leur associant par exemple des sons qui pourraient être ceux de ces lieux. On reconstitue alors l’environnement des personnages à partir de bribes, mais toujours en mettant l’accent sur leur perception sensible.
3. Carte narrative et confrontation du Paris d’aujourd’hui au Paris de l’époque
Une fois ce travail mené, les élèves se sont fait une première représentation des lieux. Une relecture du passage concerné, ou une lecture de la suite, va leur permettre d’affiner cette représentation, en prenant conscience des proximités, mais aussi des écarts suscités par le décalage temporel. Il s’agit à présent, véritablement, de faire traverser aux élèves l’épaisseur du temps.
Si nous restons sur l’exemple de Au Bonheur des Dames, nous allons ainsi avoir :
- l’évocation répétée, et marquée par l’exagération, du grand magasin, qui dans la réalité n’existe pas à cet endroit : par contraste, son évocation dans le roman en devient plus frappante, plus excessive, plus fantaisiste.
- l’évocation, dans la suite du premier chapitre, d’une rue de la Michodière beaucoup moins agréable et nettement moins riche que maintenant ; la maison de l’oncle Baudu est ainsi décrite de façon peu engageante : « la salle obscure l’inquiétait ; elle la regardait, elle se sentait le cœur serré […]. Une seule fenêtre ouvrait sur une petite cour intérieure, communiquant avec la rue par l’allée noire de la maison ; et cette cour, trempée, empestée, était comme un fond de puits, où tombait un rond de clarté louche. Les jours d’hiver, on devait allumer le gaz du matin au soir. Lorsque le temps permettait de ne pas allumer, c’était plus triste encore ».
Cette évocation tranche avec le côté « bien tenu », pour ne pas dire bourgeois, de la même rue à l’heure actuelle.
Il devient alors intéressant de faire collecter aux élèves d’autres représentations, cette fois-ci d’époque, des mêmes lieux. Dans le cas du roman Au Bonheur des Dames, c’est chose facile avec l’édition enrichie que propose la BnF ; il est également possible de puiser dans l’iconographie de l’exposition en ligne sur Émile Zola, mise en place par la BnF.
Le contraste est intéressant. Voici par exemple, de part et d’autre de la place Gaillon, la rue de la Michodière actuelle, et, dans son prolongement direct, la rue Gaillon vers 1865, soit 18 ans avant la publication du roman :
On y aperçoit de nombreuses boutiques, les petits commerces de l’époque, qui vont être mis à mal puis « dévorés » par le grand magasin, à l’instar de la boutique de parapluies de Bourras, que l’on entrevoit à l’arrière-plan de cette gravure :
On le voit, cette recherche historique fait entrer de plain-pied dans plusieurs thématiques essentielles du roman : hybris du grand magasin qui s’accroche et s’étend comme une tumeur dans la ville ; destruction des vieux quartiers et des petits métiers qui leur sont associés ; habitants spoliés par l’extension irrémédiable du grand magasin.
Pour aller encore plus loin, et retrouver sur une carte d’époque des rues ou des bâtiments qui n’existent plus de nos jours, il peut être intéressant d’utiliser, en plus des photographies d’époque, l’outil JADIS proposé par la BnF et Gallica : cette application propose un repérage, éventuellement une géolocalisation, mais sur des cartes anciennes, remontant jusqu’aux années 1760. L’offre est pour l’instant limitée à la ville de Paris, mais est appelée à s’étendre.
La gare Saint-Lazare et la rue de la Michodière sont ainsi positionnées ci-dessous sur une carte de 1882, date de la première publication du roman.
Pour présenter et mettre en perspective les différentes étapes de ce travail, l’outil de « carte narrative » (Story Map) associé à ArcGIS Online s’avère extrêmement pratique : il est en effet possible d’y associer, sur une même page :
- les cartes sur lesquelles on a travaillé, avec par exemple l’itinéraire suivi par chaque élève ;
- les images que l’on a rassemblées, photographies récentes ou anciennes, gravures, cartes d’époque ;
- des sons ou vidéos, par exemple des sons enregistrés sur place ;
- du texte, pour expliquer la démarche et commenter les différents éléments rassemblés.
Ci-dessous, une démonstration en vidéo de ce que peut donner une carte narrative réalisée avec l’outil « Story Map ».
Quelle plus-value du dispositif ?
Par rapport à une lecture « classique » du texte, la plus-value des outils de cartographie est ici de deux ordres :
- les élèves s’approprient véritablement les lieux du roman, en les arpentant et en les documentant par eux-mêmes ;
- le cadre réaliste étant ainsi conforté, les éléments inventés du décor ressortent avec plus de force, et l’on peut supposer que les élèves seront également plus sensibles à leur caractère excessif.
Dans Au Bonheur des Dames, prenons par exemple cette description du magasin :
Il y avait là, au plein air de la rue, sur le trottoir même, un éboulement de marchandises à bon marché, la tentation de la porte, les occasions qui arrêtaient les clientes au passage. Cela partait de haut, des pièces de lainage et de draperie, mérinos, cheviottes, molletons, tombaient de l’entresol, flottantes comme des drapeaux, et dont les tons neutres, gris ardoise, bleu marine, vert olive, étaient coupés par les pancartes blanches des étiquettes. À côté, encadrant le seuil, pendaient également des lanières de fourrure, des bandes étroites pour garnitures de robe, la cendre fine des dos de petit gris, la neige pure des ventres de cygne, les poils de lapin de la fausse hermine et de la fausse martre. Puis, en bas, dans des casiers, sur des tables, au milieu d’un empilement de coupons, débordaient des articles de bonneterie vendus pour rien, gants et fichus de laine tricotés, capelines, gilets, tout un étalage d’hiver aux couleurs bariolées, chinées, rayées, avec des taches saignantes de rouge. Denise vit une tartanelle à quarante-cinq centimes, des bandes de vison d’Amérique à un franc, et des mitaines à cinq sous. C’était un déballage géant de foire, le magasin semblait crever et jeter son trop-plein à la rue.
Dans une lecture classique, la plupart des élèves seront sensibles aux énumérations, mais en retireront principalement l’idée que le magasin contient beaucoup de choses, voire trop.
En ayant arpenté le quartier, ils savent en plus que ce « trop » se tient en un lieu assez resserré où, en réalité, il n’y a rien (ou du moins, beaucoup moins : une fontaine, la façade d’un restaurant certes chic, mais beaucoup moins étendu qu’un grand magasin). En ayant ce constat à l’esprit, la description ci-dessus ne se lit plus simplement comme marquée par l’abondance, mais bien par l’excès ; et l’on comprend beaucoup mieux, à la fin, la métaphore « le magasin semblait crever et jeter son trop-plein à la rue ».
Par rapport au même travail mené sur papier, le passage par le numérique permet, quant à lui, de collecter et d’organiser les renseignements de façon fluide. Lors de la deuxième étape, la matérialisation du trajet sur la carte se fait automatiquement, de même que l’ajout de photos ou de commentaires : c’est un gain en temps comme en organisation. La synthèse au format numérique dans l’outil « Story Map » permet, quant à elle, d’associer les cartes et images, non seulement à du texte, mais aussi à des sons : environnement sonore capté lors de la visite ou commentaire audio. Là aussi l’appropriation est plus complète dans la mesure où le travail demande aux élèves un réel engagement et mobilise tous les sens. La possibilité, dans la carte narrative, de « remonter le temps » en faisant dialoguer la carte actuelle et la carte d’époque, les photographies d’aujourd’hui et celles d’antan, offre un moyen hautement personnalisable de traverser les époques pour pleinement entrer dans l’univers d’un roman.
Sitographie
- Au Bonheur des Dames d’Émile Zola : le livre enrichi proposé par la BnF
- Dossier « Le Paris d’Émile Zola », par le Musée Carnavalet
- Exposition virtuelle « Émile Zola », par la BnF
- « JADIS », une application de la BnF qui permet de localiser des éléments sur des cartes d’époque en remontant jusqu’aux années 1760
- « Paris avant / après », un dispositif du musée Albert Kahn proposant de nombreux autochromes du début du XXe siècle
- « Paris haussmannien - La transformation d’une ville », sur la plateforme Étincel : une vidéo de 4 min. 34 présentant la situation à Paris au milieu du XIXe siècle, et les grandes lignes du projet de Haussmann
- « Reconstituer le Paris du XIXe siècle en photographies », un article du blog Gallica sur le travail mené par Laurent Gloaguen à partir des photographies anciennes de Paris
- Les photographies de la Commission du Vieux Paris, datant des années 1910 et 1920
- « Se chercher, se trouver, se construire à Paris » : ressources Éduscol sur la relation de l’individu à la ville, en Lettres et en Histoire des Arts.
Pour aller plus loin sur la cartographie d’œuvres littéraires |
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Mémoires d’Hadrien - Entrer dans une œuvre résistante par la cartographie des lieux |