L’histoire de Pygmalion
La découverte de l’histoire de Pygmalion se fait par la lecture de la légende rapportée par Ovide dans Les Métamorphoses - Pygmalion X, 243-297.
On peut trouver une présentation bilingue sur le site de l’Université de Louvain.
Pour les latinistes, la première phase fait intervenir le professeur de latin et le professeur de lettres.
La traduction du récit d’Ovide peut donner lieu :
– à un atelier de traduction en s’appuyant sur l’hypertexte de l’Université de Louvain.
– à un travail de comparaison de traduction :
L’université de Louvain propose une traduction du 19ème siècle de GT Villenave, Paris, 1806
Sur le site de GELAHN (Groupe des Enseignants de Langues Anciennes de Normandie) est publiée la traduction de l’histoire de Pygmalion par Thomas Corneille, 1697.
Pour les non latinistes, une première approche de la réécriture peut se faire en travaillant sur différentes traductions, dont celles proposées ci-dessus.
Du récit littéraire à la représentation plastique
Ce travail peut être fait simplement par le professeur de lettres ; de façon plus approfondie et plus technique, il peut aussi être fait en collaboration avec le Professeur d’Arts Plastiques lorsque c’est possible.
En pièce jointe est proposé un diaporama libre de droit, utilisable dans un cadre pédagogique, en citant les sources [Marie-Anne BERNOLLE, Professeur de lettres classiques, GEP lettres de Versailles].
L’histoire en images
Après la découverte du récit, est procédé à un premier travail d’analyse en s’appuyant sur les deux premières parties du diaporama.
– Le récit en images : cette première partie permet de repérer les étapes qui ont été ressenties comme majeures ou symboliques.
– Représentations du mythe de Pygmalion : à travers une dizaine d’oeuvres, peintures et sculptures, on procède à une analyse des éléments du récit qui ont été retenus par les différents artistes. On réfléchit à la manière dont les choix opérés influent sur les aspects du mythe mis en relief et le sens que l’artiste lui donne.
Deux motifs de représentation
S’appuyer sur la troisième partie du diaporama : « Deux attitudes récurrentes ».
Etude des motifs
A considérer les différentes oeuvres retenues, il apparaît en effet que pour l’essentiel deux motifs sont retenus :
– la position de l’adoration.
– l’enlacement des amants.
Il s’agit de s’interroger sur ce choix, les raisons, les effets produits :
– en regard du récit originel.
– en regard des intentions de l’artiste.
Des variantes
Le diaporama propose à la diapo 20 une présentation des variantes de la position d’adoration. On peut analyser avec les élèves la manière dont ces choix de représentation influent sur la perception.
Sensualisme prégnant
La diapositive 22 met en regard un certain nombre de représentations qui soulignent le sensualisme des représentations du mythe de Pygmalion.
On peut consacrer une séance à une analyse d’image plus approfondie, par groupes, de ces différentes oeuvres pour voir comment les artistes, dans des formes d’art différentes, et à des époques différentes, et donc avec des codes esthétiques différents, ont rendu la sensualité du couple.
La représentation picturale du mythe à travers les siècles
Une autre perspective de travail consiste à étudier avec les élèves comment les différentes oeuvres témoignent de l’évolution des codes esthétiques selon les époques alors même que l’exploitation du mythe reste sensiblement la même : amour de Pygmalion, transformation de la statue, naissance du couple.
Renaissance
– Pontormo peintre italien de l’école florentine représentatif du mouvement maniériste (diapo 7).
– Hendrik Goltzius artiste graveur né aux Pays-Bas en 1558 à Mühlbracht (diapo 8).
Le mythe de Pygmalion et la représentation de l’amour au XVIIIème siècle
Falconet Pygmalion et Galatée 1763
Boucher Pygmalion et Galatée 1767
Jean-Michel Moreau Pygmalion 1806
Anne-Louis Girodet Pygmalion et Galatée 1819
L’étude de ces oeuvres est un bon moyen de saisir l’esprit de la société du XVIIIème siècle, l’importance donnée alors à la sensibilité. Les oeuvres de Moreau et de Girodet sont l’occasion de montrer comment le Romantisme trouve notamment ses sources dans l’expression de la sensibilité qui a fait la particularité de société du XVIIIème.
– Écriture poétique et quête du sens, du XVIe siècle à nos jours - 1ères
Cette étude du « mythe de Pygmalion et ses réécritures » peut être associée à l’étude des Fêtes galantes de Verlaine. La mise en parallèle de l’un et l’autre permettra aux élèves de mieux aborder ce qu’est le genre de la « Fête galante » en peinture telle qu’elle a été illustrée par Watteau, en faisant d’abord connaissance avec les caractéristiques et les codes de la peinture du XVIIIème en général, de mieux apprécier l’originalité de Verlaine dans l’exploitation de la thématique amoureuse, de mieux comprendre comment Verlaine s’empare des codes de la « Fête galante » pour procéder à une transposition d’art et exprimer de façon allégorique ses interrogations face à l’amour et au bonheur.
– Le texte théâtral et sa représentation, du XVIIIe siècle à nos jours
Même si un travail « Histoire des arts » n’est pas directement préconisé par les programmes pour l’étude du genre théâtral, il est évident qu’un tel travail constituera une introduction intéressante à l’étude d’une pièce de Marivaux.
Pour le XVIIIème siècle, on peut aussi faire un rapprochement avec de Jean-Philippe Rameau (1683 - 1764) Pigmalion, Acte de Ballet, 1748.
La pièce musicale peut être écoutée et téléchargée sur le site Deezer.
Pygmalion et art moderne
Le diaporama (diapos 23-29) propose aussi des oeuvres variées du XXème siècle pour étudier comment les artistes modernes, dans différentes formes d’art, se sont emparées du mythe en se réappropriant les motifs de représentation exploités par leurs prédécesseurs à travers les siècles.
De la pièce de Shaw aux adaptations
Pigmalion de Bernard Shaw
La pièce de théâtre de Bernard Shaw Pygmalion, 1912, donne l’occasion d’un travail interdisciplinaire avec le professeur d’anglais. Le texte en langue anglaise est sur le site Bartleby.com, site de publication d’oeuvres classiques en ligne, libre de droit.
Cette pièce est un exemple intéressant de réécriture et d’utilisation d’un mythe antique au service d’une critique sociale de la société anglaise.
Adaptations
– Pygmalion, 1938. Film d’Anthony Asquith et Leslie Howard.
– Pygmalion, 1956. La pièce est adaptée en comédie musicale à Broadway.
– My Fair Lady, 1962. Film musical de George Cukor.
De nombreuses vidéos des différentes adaptations sont facilement récupérables sur le site Youtube.
Les exploitations possibles sont nombreuses :
– analyses comparées de mises en scène
– création d’un film de classe présentant des extraits et les analyses orales des élèves.
Groupements de textes et documents autour de la figure de Pygmalion
Pygmalion, un motif poétique
Le site Mediterranees.net propose les références d’un certain nombre de pièces poétiques. On peut ainsi constituer une groupement de textes poétiques pour analyser comment la figure de Pygmalion devient motif d’écriture et comment ce dernier est exploité de façon convergente ou non par les poètes.
Transformer, parodier, déconstruire
Il est possible de mettre en regard La fable de Pygmalion (1878) de Louis Veuillot qui fait du mythe de Pygmalion une exploitation parodique avec la caricature de Daumier Histoire ancienne (diapo 32), le Pygmalion de Delvaux (diapo 33), et la photographie de John de Andrea Classical Allusion (diapo 34).
Le mythe de Pygmalion relu par les auteurs du XIXème siècle
Entre autres références, le Site Mediterranee.net incite à faire le lien entre le mythe de Pygmalion et les oeuvres suivantes :
– Hoffmann L’homme au sable (1816)
– Mary Shelley Frankenstein (1818)
– Balzac Le chef d’oeuvre inconnu (1831)
Il est ainsi possible de constituer un groupement invitant à faire le lien entre le mythe de Pygmalion et la problématique de l’automate au XIXème siècle, la manière dont ce motif interroge sur l’homme, ses pouvoirs, ses aspirations.
Deuxième piste, le groupement peut avoir pour thème « la création artistique » et montrer comment l’histoire de Pygmalion a été revisitée pour donner à réfléchir sur l’acte de création, l’artiste comme démiurge, le pouvoir de création.