Écrire : Construire une représentation du vocabulaire des sentiments

, par Aurélie de Mattéis

Comment aider nos élèves à développer et interpréter les sentiments des personnages ? Afin de faciliter la création de procédés d’écriture et la compréhension des représentations imagées des sentiments, les élèves ont créé des nuages de mots dans lesquels ils ont inséré de la musique et des représentations picturales.


Le contexte : des difficultés à transmettre les sentiments des personnages

Les élèves rencontrent souvent des difficultés à développer et à comprendre les sentiments des personnages lors des travaux d’écriture ou de compréhension. Ils sont très vite limités par un manque de vocabulaire et par une difficulté à verbaliser ce qu’ils peuvent eux-même ressentir. L’acquisition du vocabulaire des sentiments impose la capacité à mettre des mots sur les nuances des ressentis et à comprendre leur représentation imagée.
Afin de les aider à nourrir leurs productions, les élèves de 6ème ont travaillé sur la création de nuages de mots « augmentés », enrichis d’autres médias : l’objectif est de leur permettre de se forger une représentation des sentiments et d’enrichir des réseaux sémantiques.

Travailler en groupes pour construire une représentation commune d’un sentiment

Un travail préparatoire et individuel demandait aux élèves de rechercher 10 verbes, 10 noms, 10 adjectifs ainsi que trois musiques et trois tableaux en lien avec le sentiment attribué. Pour guider la recherche d’oeuvres picturales, une liste de sites institutionnels de musée leur est fournie.

En classe, les élèves sont répartis en groupes : chaque îlot se consacre à un sentiment.

La première heure du cours a permis la mise en commun des recherches et l’ajout de termes à l’aide de dictionnaires des synonymes. Chaque membre du groupe devait justifier à l’oral le choix d’au moins une oeuvre picturale et musicale. Ainsi, ils ont pu proposer Le Baiser de Klimt ou Roméo et Juliette de Franck Bernard Dicksee pour représenter l’amour. Le Cri de Munch évoque pour d’autres la peur. Ils se sont appuyés sur leur culture personnelle mais aussi sur leur ressenti.

Les élèves ont ensuite créé leur nuage de mots à l’aide du site tagul.com en ajoutant la liste des termes un à un. Ils ont dû choisir un visuel qui leur semblait pertinent et définir une charte graphique. Ce nuage est alors téléchargé sous la forme d’une image.

Il existe d’autres outils non institutionnels pour créer des nuages de mots tels que Wordle ou encore Tagxedo

La deuxième partie du travail consiste à se forger une représentation imagée du sentiment afin de pouvoir s’en inspirer dans la rédaction.
Les images sont donc modifiées sur le site thinglink qui permet de cibler des éléments et d’ajouter un média ou du texte. Les élèves ont alors ajouté leurs musiques et visuels.

Réinvestir ce travail en rédaction

Les travaux finis sont ensuite postés sur le blog de français du collège.

Afin de garder une trace dans le cahier, une fiche présentant les visuels est distribuée aux élèves. On leur propose également d’avoir accès à une version numérique de ce travail grâce aux QRcodes qu’ils peuvent scanner avec leur téléphone ou leur tablette.

Il est aussi possible de réunir l’ensemble des travaux sur un mur virtuel, en utilisant par exemple padlet.com

Pour les rédactions, les élèves ont alors la possibilité de consulter les nuages de mots de la classe et de s’en inspirer. Un travail facultatif et valorisé leur permet de venir commenter les travaux et les choix picturaux et musicaux de manière argumentée.

Des prolongements possibles

Ce travail peut être complexifié en demandant par exemple aux élèves de chercher des figures de style. On peut imaginer aussi un travail en lien avec le théâtre dans lequel les élèves construiraient une image du sentiment travaillé, en utilisant la technique du théâtre-image qui consiste ici à incarner un sentiment par une expression corporelle figée.
Ces nuages de mots pourraient être complétés au fur et à mesure de l’année à l’aide de citations extraites des textes étudiés ou lors d’une lecture cursive.
Le vocabulaire peut aussi être développé en axant le travail sur une recherche d’antonymes et à l’aide d’un dictionnaire de cooccurences.

Voir en ligne : Dictionnaire de cooccurrences

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