Ipods, maîtrise de la langue et expression écrite en classe de 3ème

, par Delphine Regnard

Projet réalisé par Raphaëlle Colombi, professeur au collège Pierre de Coubertin à Chevreuse (78).

Le projet

Objectif : favoriser l’autonomie de l’élève dans sa production et sa
correction d’écrits en mettant à sa disposition des ressources sur l’Ipod.

Descriptif : dans une classe de troisième de niveau faible, prêter au début de l’année à chaque élève un Ipod contenant un certain nombre de ressources permettant de favoriser l’acquisition de mécanismes orthographiques et syntaxiques en autonomie, et de susciter l’envie d’écrire.

Le projet consistait à inclure dans les ipods
 des fiches de conjugaison et d’emploi des temps.
 des fiches sur la phrase, la subordination, la coordination, etc.
Ces fiches devaient être formulées de façon à permettre à l’élève de se les approprier seul.
L’Ipod devait être enrichi selon les besoins de chacun, détectés au cours de l’année par le professeur. Lors des expressions écrites, la fiche de critères de correction pouvait alors être systématiquement adaptée individuellement, au niveau de la maîtrise de la langue, aux difficultés, ce qui permettrait de mettre en place une pédagogie différenciée.
Par ailleurs, l’Ipod pouvait permettre un autre apprentissage de la dictée, adapté au rythme de chacun : le professeur enregistre un texte sur les Ipods, et signale aux élèves les leçons concernées disponibles. L’élève peut alors faire la dictée à son propre rythme.

Deux avantages apparaissent : d’une part la dictée peut être adaptée selon les difficultés rencontrées, par exemple par les dyslexiques (tout le monde n’étant pas obligé d’avoir le même texte), d’autre part la ponctuation n’étant pas donnée, l’élève pourra sans doute acquérir des compétences syntaxiques par ce nouveau biais.

Enfin un projet d’écriture de podcasts à partir du logiciel Garage-band devait être mis en place : les élèves, par groupes de deux, écriraient des critiques de livres et de films, en vue d’un petit enregistrement audio, assorti d’illustrations, fourni ensuite à leurs camarades, et mis en ligne : nouvelle manière d’aborder le texte argumentatif, la logique du discours, pour des élèves en échec dans leur maîtrise de la langue.

Bilan

Les fiches d’orthographe et de grammaire :
Elles ont été utilisées comme prévu, pour permettre au professeur de pointer individuellement à chaque élève ses erreurs en le renvoyant aux règles correspondantes. La correction des expressions écrites devenait alors le moment où l’on pouvait recourir à la pédagogie différenciée.
Cependant, il est très vite devenu apparent que l’acquisition de la règle devait tout de même passer par un moment, simplement rendu beaucoup plus court grâce à l’outil, de leçon dialoguée avec la classe. Mais cette utilisation du Ipod, dans un contexte d’échec et de correction, n’est pas assez mobilisateur pour les élèves. Il s’est avéré indispensable de doubler ces moments émotionnellement très négatifs pour eux d’autres beaucoup plus positifs, sans contrainte de résultat : c’est pourquoi des quizz ont été créés, ainsi que des énigmes grammaticales, de façon à ce que les élèves aient envie de consulter les leçons, simplement pour le plaisir de gagner.

Les dictées Ipods :
C’est certainement un domaine où l’outil se révèle extrêmement positif : non seulement on peut adapter la difficulté orthographique au niveau de l’élève (surtout s’il est reconnu comme dyslexique), mais celui-ci, étant à même de réécouter le texte autant de fois qu’il le veut, éprouve moins de stress, et peut mieux se concentrer sur les difficultés orthographiques. Par ailleurs, des dictées supplémentaires sont mises à disposition pour l’entrainement au brevet. L’élève peut les faire à la maison et les remettre pour correction : il se prend alors en charge, et travaille davantage pour lui-même : c’est lui alors qui se trouve en demande, ici, de correction, vis-à-vis du professeur. Un début de véritable autonomie s’esquisse.

Le podcast :
Indéniablement, la création du podcast de critique littéraire est la partie du travail avec les TICE qui s’est révélée de loin la plus positive : il s’est agi de créer à l’aide des Ipods, de micros, d’ordinateurs, de logiciels de mixage, de petites émissions de critique littéraire à publier sur internet. Les élèves ont été tout de suite très sensibles à la qualité de leur expression orale, parce que celle-ci pouvait être écoutée par tout le monde. Le podcast n’est plus un exercice scolaire artificiel, comme peut l’être une rédaction écrite pour le professeur : c’est une véritable communication. D’autre part, les élèves deviennent créateurs à part entière, et le professeur est simplement à leur disposition pour les aider. Là aussi, comme pour les dictées supplémentaires, la posture habituelle est inversée.

Pour réaliser ces podcasts, les élèves sont d’abord passés par une expression écrite, de façon à créer chacun une argumentation, afin d’enrichir leur émission, qui se présente sous forme de dialogue : cela s’est révélé pour certains une incitation à l’écriture, chacun ayant la possibilité de faire des travaux écrits supplémentaires, s’il voulait créer un épisode de plus.

Voir en ligne : Blog de la classe

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