« Opéra, informatique et vidéo au lycée »

, par PRESSELIN Valérie, Lycée polyvalent Gustave Eiffel, Rueil-Malmaison

Compte-rendu d’un Projet Artistique et Culturel avec une classe de Première STT du Lycée Gustave Eiffel (Rueil-Malmaison).
Une telle expérience illustre parfaitement les projets que l’on peut mettre en place dans le cadre actuel de l’Histoire des Arts.


Ce projet, impliquant les TICE, a été réalisé dans le cadre d’« Opéra au lycée », à partir d’An Index of metals de Fausto Romitelli Vidéo-opéra pour soprano, ensemble et projections vidéos, sur des textes de Kenka Lekovich et des vidéos de Paolo Pachini et Leonardo Romoli (2003)


Faire découvrir l’opéra contemporain à des élèves de Première STT peut relever de la gageure tant semble grande la fracture entre ce que l’on peut appeler la culture savante et leur propre culture musicale. C’est la raison pour laquelle le programme « Opéra au lycée » mise tout sur la pratique : pour que des lycéens s’immergent dans cet univers culturel et y trouvent leurs marques, l’écoute de l’oeuvre ne se sépare pas de la création et de l’expérimentation. Lors d’un stage de production, guidés par les artistes qui ont collaboré à l’opéra, ils découvrent la démarche du compositeur et se « l’approprient » en élaborant grâce à l’ordinateur une petite « œuvre », en acceptant toutes les contraintes techniques et artistiques que cela suppose. C’est cette démarche dont le présent article tente de rendre compte.

Convaincu de l’intérêt de la démarche, le lycée Gustave Eiffel a souhaité voir ses élèves bénéficier de ce projet pour l’année scolaire 2004-2005. La Délégation académique à l’éducation artistique et à l’action culturelle, la DAAC, a accepté la demande de « Classe à Projet Artistique et Culturel » dès le 2 novembre 2004 et nous avons pu nous organiser comme suit :
 Professeurs

  • Professeur coordinateur Nathalie QUENTIN (Anglais)
  • Professeur associé Valérie PRESSELIN (Lettres)

 Artistes associés

  • Paolo PACHINI (vidéaste)
  • Alex FAUSTIER (ingénieur du son)

 Informaticien Julien TAIEB

 ARCADI (Action régionale pour la création artistique et la diffusion en Ile de France) Sophie ANDRADE

 RECTORAT (DAAC) Michèle CAFFĒ

 Maison de la Musique de Nanterre

1) Un pari risqué

Compte tenu de notre impératif pédagogique de découverte et d’expérimentation conjointes, le choix, par ARCADI , d’An Index of metals, œuvre testamentaire de Fausto Romitelli , était à la fois approprié et... radical.

Radical car l’œuvre du jeune compositeur italien est sans concession aucune aux séductions mélodiques de la musique tonale, au moment même où l’on constate un retour d’engouement pour les compositeurs faisant appel à la tonalité. Dans ses derniers entretiens, mis à notre disposition par son collaborateur Paolo Pachini, Fausto Romitelli rejette cette tendance avec véhémence : « Ces récupérations me laissent complètement indifférent, elles m’ennuient même mortellement. Leurs motivations sont à rechercher soit dans des intérêts purement commerciaux, soit dans un manque total d’imagination, soit dans un goût petit bourgeois pour leur présence rassurante. » Dans une société qu’il perçoit comme marquée par la communication, technique de persuasion aussi douce que radicale en ce qu’elle exploite consciemment tous les stéréotypes affectifs, la création doit être « violente et péremptoire ». C’est ainsi qu’elle peut révéler une autre forme de violence : celle, masquée et cachée, de la société du spectacle.

On a pu entendre la violence de ce travail de révélation en écoutant Professor Bad Trip, première œuvre enregistrée qui fait figure de manifeste : s’y élabore un son complexe, distordu et saturé. C’est une œuvre savante car on peut la replacer dans une certaine tradition qui lie à la fois Debussy et Grisey : le même thème - en l’occurrence un intervalle d’une octave - est inlassablement repris et soumis à d’infimes variations (de timbres, de niveaux sonores). Dans Professor Bad Trip, des vagues de sons sans cesse reviennent, de plus en plus glissantes et désordonnées. En même temps, il s’agit d’une musique qui puise dans la culture populaire, y compris lorsqu’elle devient culture de masse. Elle s’inspire du rock, des light shows des années 70 aussi bien que de la musique électronique plus contemporaine. Ainsi, les riffs de Jimmy Hendrix joués à la guitare électrique se mêlent à d’autres sons, échantillonnés, qu’on dirait captés dans les raves et la techno transe. Ce travail d’intrication nous fait dire que le musicien devient poète du son, au sens étymologique du terme : que le son soit numérisé ou joué en direct, il est toujours transformé. Le compositeur entend le forger, comme un métal. Il le triture et le malaxe pour en éprouver la résistance ou la plasticité. Grain écorché des violons ou fluidité ductile d’un larsen : le son est un matériau travaillé pour exprimer, sans le résorber dans une harmonie supérieure, le fracas du monde. Et ce travail du son a toute la brutalité d’une lutte avec/contre la matière acoustique. C’est le « Grand combat » chanté par Michaux.

Il l’emparouille et l’endosque contre terre ;

Il le rague et le roupète jusqu’à son drâle ;

Il le pratèle et le libucque et lui barufle les ouillais ;

Il le tocarde et le marmine,

le manage rape à ri et ripe à ra.

Enfin il l’écorcobalisse (...)

La même volonté épique anime An Index of metals, dont nous avons pu découvrir des extraits grâce à un CD-rom, projeté avant le spectacle. Sur scène, la soprano Maria Husmann et les onze musiciens de l’orchestre Ictus (flûte, hautbois, clarinette, trompette, trombone, piano/clavier numérique, guitare électrique, guitare basse, violon, alto, violoncelle), placés sous la direction de Georges-Elie Octors, jouent en direct. Mais le son est amplifié et transformé par un important dispositif électro-acoustique. En même temps que l’orchestre joue, on entend une bande-son, composée de sons métalliques passés par la forge moderne qu’est l’ordinateur. Tous les sons entrent en résonance avec les vidéos de Paolo Pachini, projetées sur trois écrans placés derrière l’orchestre, face au public, en un imposant triptyque, reprenant l’idée que le métal, le son métallique peut souffrir et dégénérer.

C’est sans doute cet aspect qui est à la fois le plus personnel, le plus déroutant et en même temps le plus propre à accrocher (dans tous les sens du terme) un public jeune. Nombreux sont les adolescents qui travaillent les images et la musique avec leur ordinateur. Ils développent ainsi un certain goût pour l’image numérique et le son échantillonné (souvent en toute illégalité), sinon trafiqué du moins bricolé, détourné. Même pour faire une sélection MP3, par exemple, les élèves ont expliqué qu’ils procédaient de différentes manière. Soit ils élaborent leur propre montage avec beaucoup de soin, en s’imposant des règles de sélection très strictes et très intimes. Soit, au contraire, ils laissent l’ordinateur choisir l’ordre des titre retenus pour constituer leur petite discothèque portative.Quand ils optent pour cette alternative, le mode shuffle, ils laissent la part belle au hasard et à ses combinaisons aléatoires. C’est ce rapport très concret au son et à son expérimentation qui fait que, curieusement, ils ont plus de mal à écouter les quatuors de Beethoven que les Mantra de Stockhausen ou le dispositif complexe d’An Index of metals.

A partir de ce premier constat à la fois rassurant et problématique, nous avons très vite pensé à l’organisation du projet sur plusieurs journées. Ce vrai travail d’ingénierie était primordial si nous voulions que ce stage soit un voyage initiatique réussi dans le territoire accidenté de le musique contemporaine et non un bad trip.

2) La préparation des élèves

Mme Quentin a déployé une énergie sans faille pour être toujours en lien avec les différents partenaires et s’assurer ainsi que le lycée allait gérer la coordination technique et donc accueillir les intervenants artistiques dans les meilleures conditions. Le lycée a en effet hébergé six ordinateurs très puissants en location et a dû résoudre par avance de nombreuses questions techniques. Pendant ce temps, il me revenait d’assurer la présentation du projet aux lycéens. Plutôt qu’un cours sur l’opéra, on a délibérément choisi de les apprivoiser en leur proposant un cours ... sur le Bruit, dans sa dimension historique, qui va de l’acceptation à une volonté toujours plus prégnante de le contrôler, au moment même où le vacarme du monde peut sembler insoutenable. En musique contemporaine, cette vision des choses a donné naissance, semble-t-il, à deux traditions opposées : la première voit dans la musique la conversion du bruit en harmonie et la seconde « écoute » le bruit, sans résorber le chaos, sans le fondre dans une harmonie supérieure. C’est cette démarche artistique qui nous intéressait en l’occurrence. Dans cette perspective, les élèves ont d’abord écouté des oeuvres tout à fait séduisantes pour l’oreille, œuvres qu’ils connaissaient déjà sans le savoir. Ainsi, la Messe pour un temps présent de Pierre Henry, musique de ballet écrite pour le spectacle total donné par Maurice Béjart en 1967 au festival d’Avignon, utilise pour la première fois la bande magnétique et des sons électroniques. Cela permet précisément de traiter le son comme un matériau que l’on peut transformer pour dire et élaborer la violence sensorielle d’un monde contemporain agressif. Ensuite, les lycéens ont pu découvrir des œuvres plus sévères, plus austères. Des clusters de Varèse aux accords amplifiés de Romitelli, ils ont compris combien le son pouvait (re)devenir bruit brut à brutaliser, à répéter, amplifier ou distordre pour qu’il devienne la bande son du monde moderne. Verdict des élèves ? : « C’est bruital ». On goûtera toute l’expressivité du néologisme.

Pour faire le lien avec le programme de Français de 1ère STT et mieux préparer les élèves aux épreuves anticipées de Français, on a insisté sur l’analogie entre musique et poésie, exploitant ainsi une des pistes proposées par F. Romitelli lui-même, qui a inscrit délibérément son œuvre dans le sillage de Michaux. En traduisant et analysant le livret de Kenka Lekovitch, rédigé en anglais, les élèves ont vu dans la figure du compositeur et du poète, un artisan combinant avec art les sonorités et les rythmes pour inventer une langue à la fois semblable et autre, tant il est vrai qu’en poésie, les mots, ce sont les mêmes et ce ne sont plus les mêmes.

L’opéra de Romitelli, alliant le texte, le son et l’image, forge un langage à part, exprimant l’inexprimable ou plutôt, « inexprimant l’exprimable » (R.Barthes) puisque les bruits métalliques les plus familiers, voire les plus triviaux (bidon, gamelle, machines à laver déglinguées) sont tellement recomposés et malaxés qu’ils en deviennent énigmatiques et mystérieux, comme si on les écoutait pour la première fois, comme s’ils racontaient notre monde familier d’une manière inédite et dé-concertante. En effet, l’histoire (car il y en a une, même si la trame narrative est très ténue) narre une histoire vieille comme les pierres : celle de la malédiction d’une femme perdue d’amour. Morte d’avoir trop aimée, la voilà devenue fantôme immatériel, traversant tous les métaux et s’abîmant en leur sein, comme l’exprime le court extrait suivant : She suddenly fell

In a metal-so hell

A loop of seaweed soup

Pieces of milky broken glass

Leaves of red copper rust

Industrials noisy dust(...)

Elle connaît alors l’inquiétante étrangeté des métaux, matériaux si familiers et si déconcertants : elle se laisse traverser par des vagues d’acier gris et bleu, de rouges copeaux de cuivre, des griffures d’émail dur et vernissé avant que ne se déchaînent - « noisedin, noisedin » - les stridences de l’inox ou le martèlement des cloches d’airain. Les objets métalliques, nés du travail humain, loin d’être les outils du progrès et de la paix, révèlent ironiquement la violence incompréhensible du monde le plus quotidien. Les verbes qui s’enchaînent le prouvent : « Empoison, imprison, enchain, incinerate, lacerate, perforate, intoxicate, demolishing, squashing, crashing, corrode, pierce, hole, bore, cut , shoot, strike, hit ». Cette symphonie bruitiste est vécue, dans tous les sens du terme, comme une véritable « Passion » par le cœur crucifié du fantôme : »It crucify the hearthbeat" et ce répertoire des métaux échantillonne une étrange « matière incandescente aussi bien lumineuse que sonore ; un flux magmatique de sons, de formes et de couleurs » nous dit la plaquette du spectacle.

3) Le spectacle et le stage

Passée cette première étape d’organisation et de sensibilisation, le stage de production pouvait se dérouler comme prévu. Le mercredi 12 janvier, Paolo Pachini a présenté l’œuvre de son ami Fausto Romitelli en expliquant aux élèves tout le processus de création qui fait de la matière acoustique l’objet même de son travail. Il leur a fait écouter la série de 160 accords ouvrant Professor Bad Trip passant lentement, hypnotiquement, des aigus aux graves, tandis que le son se désarticule progressivement. Disons que cela a jeté un froid. Néanmoins, cette écoute a permis de faire comprendre qu’un opéra, classique ou contemporain, est une oeuvre où les sons et les formes se répondent.

Aussi, les vidéos d’An Index sont-elles conçues comme des symphonies visuelles : Paolo Pachini a choisi un certain nombre d’objets métalliques (tôles, plaques, bennes) et les a photographiés ou filmés pour qu’ils deviennent des objets graphiques, des paysages abstraits dont le défilé très onirique entre en correspondance avec la partition. La mobilisation de ce mode d’expression supplémentaire qu’est la vidéo permet littéralement de saturer la perception.

Le jeudi 13 janvier, Paolo Pachini et Alex Faustier ont présenté et fait manipuler les trois logiciels son et audio utilisés pour concevoir l’œuvre et sa représentation, le spectacle étant un véritable dispositif. Il s’agit d’Adobe audition, de Vegas et de Max/MSP, logiciel expérimental développé par l’Ircam et pensé comme une boîte à outils, intégrant des « patchs » permettant de traiter les sons échantillonnés. A trois ou quatre par ordinateur, les élèves ont donc commencé (avec beaucoup d’enthousiasme !) à manipuler ce logiciel professionnel pour mettre des sons en boucle (avec le patch « multiloop ») et découvrir ainsi l’archétype même de la forme romitellienne, pour les filtrer (avec le patch « filtre bruit blanc »), pour en changer la fréquence ou le timbre, etc. Soulignons que pour monter un tel projet la logistique est vraiment lourde : il faut s’adjoindre les compétences d’un informaticien professionnel pour installer les postes.

Le dimanche 16 janvier, les lycéens ont assisté au spectacle à la Maison de la Musique de Nanterre. La représentation de 50 minutes était précédée d’un petit débat avec les artistes et d’une visite des décors et de la régie. Les élèves ont été tellement déconcertés qu’ils sont restés cois. On ne les avait jamais vus aussi sages.

Le lundi 17 janvier, la classe a travaillé toute la journée avec les logiciels, sous la houlette des professeurs, de Paolo Pachini et Alex Faustier. Chaque groupe a reçu un échantillon de sons et d’images provenant du spectacle. Il l’a retravaillé avec beaucoup d’acharnement et de ténacité pour créer sa propre production son et vidéo. Chaque groupe a ensuite monté son petit film de plusieurs minutes, chargé d’exprimer « le bruit du monde ».

4) Le bilan

La qualité des productions est surprenante, il faut l’avouer. Le fait de voir le spectacle avant la journée d’atelier a eu un effet libérateur sur la créativité des élèves. Il faut aussi reconnaître qu’une classe de Série technologique est à l’aise avec l’outil informatique. Les élèves se sont approprié les logiciels de création (pourtant très différents de leurs logiciels de comptabilité !) avec facilité et sans aucun complexe. C’est évidemment valorisant pour des élèves qui sont ou ont été plus ou moins en échec scolaire. Tous les travaux ont pu être projetés devant Mme le Proviseur, en présence des élèves, des enseignants, de l’équipe artistique, de Sophie Andrade et deux représentantes de l’ARCADI, ainsi que de Michèle Caffé (DAAC).

Pour renforcer le caractère pluridisciplinaire du projet et mettre à profit ces journées particulières pour apprendre des notions ou des méthodes figurant au programme d’une classe de 1ère STT, les élèves ont travaillé sur l’écriture du bilan en cours de Communication. La lecture de ce compte-rendu (dont nous joignons des extraits) montre que nombre d’entre eux, peu familiarisés avec l’esthétique de la musique contemporaine, ont peu apprécié le concert. En revanche, ils ont été séduits par la démarche artistique et le fait de rencontrer des professionnels, de produire avec eux les a passionnés. L’atelier a été l’occasion de s’exprimer librement à partir de supports nouveaux et en utilisant l’informatique autrement. C’est un projet qui aura été profitable à tous. C’est pour cela que nous tenons à remercier tous les acteurs ayant concouru à cette belle réalisation.

Paroles d’élèves

Stéphanie

Cette expérience nous a été bénéfique. Elle nous a permis de découvrir un autre monde, une autre facette de la musique. Certes, ce n’est pas de la musique que nous écoutons tous les jours, c’est un style de musique assez spécial. J’ai trouvé le spectacle intéressant mais la musique m’a paru un peu agressive, c’était certainement le but. J’ai aimé les vidéos passées durant toute la durée de ce spectacle. J’ai vraiment apprécié le jour où nous avons fait les bandes-son et si j’avais l’occasion de le refaire, je le referais sans hésiter.

Céline

Quand Paolo nous a présenté le projet, j’ai eu peur. Sa musique me paraissait bizarre. Je me suis tout de suite dit que je n’allais prendre aucun plaisir à travailler. Puis, grâce à l’approche des logiciels, je me suis intéressée au projet. J’ai trouvé intéressant de travailler avec des ordinateurs et des logiciels perfectionnés. Cependant, ce que j’ai trouvé dommage, c’est que les seuls sujets vidéos soient des métaux. Peut-être aurait-ce été plus intéressant avec des sujets humains. Je garde tout de même un bon souvenir de cette expérience ainsi que de cette rencontre avec Paolo Pachini.

Morgane

J’ai beaucoup apprécié cette semaine d’initiation à la musique contemporaine. Même si je ne comprends pas trop le but de mélanger des sons et des images sans histoire, cela m’a permis de découvrir un style de musique que je ne connaissais pas du tout. J’ai beaucoup apprécié la conception de la bande sonore, même si les logiciels sont durs d’utilisation, le résultat était plutôt drôle. Le spectacle An Index of Metals était plutôt déconcertant. J’ai trouvé les sons et rythmes très sombres, très chaotiques. Dans l’ensemble, le projet m’a plu même si le style de musique me laisse perplexe.

Charlotte

J’ai beaucoup apprécié ce projet. Il nous a fait découvrir une nouvelle approche artistique, plutôt surprenante. An Index of metals m’a personnellement fait voyager au niveau de la qualité d’image. J’ai, en revanche, beaucoup moins apprécié la musique, même s’il est vrai qu’elle s’accordait parfaitement avec les images. Le fait d’apprendre à réaliser des montages m’a beaucoup intéressée. Nous pouvions réaliser le nôtre selon nos propres goûts... mais j’aurais préféré que cela dure quelques jours de plus.

Julie

Au début de cette expérience, j’ai été très surprise. Je ne m’attendais pas à entendre des sons aussi désagréables. De plus, j’avais beaucoup de mal à comprendre que l’on puisse se passionner pour ce genre de sons. Le spectacle a été un vrai supplice, je n’ai vraiment pas aimé et j’appréhendais de devoir travailler sur ces sons pendant une journée entière. Finalement, le fait de créer des sons et de les travailler m’a beaucoup intéressée et je garde un très bon souvenir de cette expérience qui nous a permis de nous exprimer librement.

Souir

An Index of metals peut être défini comme un grand rituel en forme de spectacle lié à l’idée de transe collective. C’est l’histoire de la matière déformée conduisant à l’hypnose. Après avoir été baigné pendant près de six heures dans la puissance visuelle et acoustique des différentes œuvres de Romitelli, le dimanche 16 janvier, nous avons assisté au vidéo-opéra à la Maison de la Musique de Nanterre. Le spectacle répondait bien au désir d’accepter l’agression actuelle annoncée lors de la présentation faite par Paolo Pachini. En faisant de ce spectacle le symbole de la fausse victoire de l’homme sur la nature par le recours à la répétition obsessionnelle de la transformation progressive de la musique, Romitelli a su définir la notion d’évolution acoustique. Au centre de ce spectacle se trouve l’idée de considérer le son comme matière à « forger ».

Mariam

Franchement, j’ai vraiment bien aimé cette découverte d’un autre monde où l’image et le son se mélangent. Mais il y avait quelques points faibles. Tout d’abord, les conférences. Parfois, nous ne comprenions pas, alors nous parlions avec nos voisins. Je dirais qu’il y a eu de l’ennui. Ensuite, il y a eu le problème du temps. Et ce qui aurait été bien aussi, c’est le fait d’avoir plus d’ordinateurs. Car être trois ou quatre par groupe, c’est dur à gérer d’autant plus qu’il y en a qui ne faisaient rien. Je n’ai pas trop aimé la musique car c’était quelque chose de nouveau, d’inconnu. Et c’était tellement bruyant que le son n’a pas adhéré à mes oreilles. En revanche, j’ai vraiment aimé les images du spectacle. On avait l’impression d’y être projetés. C’était tout simplement beau.

Marion

J’ai moyennement apprécié le concert, mais je tiens quand même à remercier Paulo Pachini. Et je crois qu’il faut qu’il sache que même si certaines personnes (comme moi) n’ont pas trop apprécié le concert, elles respectent tout de même le travail, la préparation qu’il a fallus aux musiciens et à la soprano. Ce qui m’a le plus plu était la manipulation des différents sons et vidéos, ainsi que leurs arrangements. J’ai beaucoup aimé découvrir autre chose dans un cadre tout de même scolaire. Je souhaite à d’autres personnes de découvrir d’autres horizons musicaux et poétiques (Michaux). Car même si cela choque - au début (bidon...)- on finit tout de même par apprécier.

Mathieu

An Index of metals est un vidéo-opéra d’une durée approximative d’une heure. Ce spectacle est réalisé grâce à un orchestre qui joue en direct, d’une bande sonore et de trois écrans géants placés au-dessus de l’orchestre. L’idée principale est de considérer le son comme matière à forger. La musique est bien sûr contemporaine et est de Fausto Romitelli, la vidéo de Paolo Pachini et Léonardo Romoli. En regardant ce spectacle, on entre véritablement dans un autre monde. On est hypnotisé par ces sons, ces formes et ces couleurs. J’avoue ne pas être fan de ce spectacle car la musique n’est pas agréable. Mais cette expérience m’a fait découvrir la musique contemporaine, elle est donc enrichissante. J’ai trouvé intéressant de créer sa propre bande sonore car cela nous a permis de nous rendre compte comment il est difficile de synchroniser une musique inventée à une vidéo. Il a été difficile au début de manipuler les logiciels mais on se familiarise vite avec ces derniers.

Eleonor

Notre projet a consisté à réaliser une bande sonore accompagnée de vidéos. On nous a présenté les logiciels le jeudi 13 janvier. Et le lundi suivant, après le spectacle, nous avons créé par groupe de 3 ou 4 notre propre bande sonore avec pour inspiration An Index of metals. L’idée générale de représenter le bruit, les sons significatifs du monde contemporain était intéressante. Mais j’avoue que l’opéra ne m’a pas vraiment plu. Le bruit incessant mélangé à une voix de soprano et trop d’instruments n’avait rien de mélodieux pour moi. En revanche, l’image et les vidéos parviennent à faire ressortir une autre dimension.

Julien

Personnellement, j’ai été très content de ces quelques journées de stage. Ce qui était intéressant selon moi a été de pouvoir manipuler des logiciels que l’on ne trouve pas dans le commerce. Cela m’a donné un avant-goût de ma passion qui est la musique. La musique contemporaine est particulièrement bizarre à la première écoute mais il faut, du moins je pense, essayer de comprendre l’œuvre avant de la critiquer. Ce projet m’a fait découvrir la musique contemporaine et la perception des sons qui peuplent notre quotidien. J’aurais aimé faire dans le prolongement une véritable œuvre, mais par manque de temps, cela nous a été impossible.

Jodie

J’ai trouvé ce projet très intéressant et particulièrement original. La façon dont on pouvait moduler les sons à notre goût m’a beaucoup plu, ainsi que la manière dont nous avons posé les sons sur plusieurs images. Je trouve que tous ceux qui participent à ce projet sont de vrais professionnels et ont beaucoup de talent.

Nicolas

Mon avis est partagé. J’ai détesté la partie présentation, haï le spectacle et adoré le dernier jour, non pas parce que cela allait se terminer mais parce que j’ai trouvé très intéressant le fait de pouvoir créer notre propre poème « son et vidéo ». Pouvoir s’exprimer de cette façon est très bien. Ce stage m’a beaucoup apporté. En effet, il m’a fait découvrir une nouvelle musique - quoique « forme de musique » me paraît plus appropriée. Je ne pense pas que ce projet se prolongera. Une fois m’a suffi et j’en ai gardé un très bon souvenir. Je pense que je me porte mieux sans cette musique qui me donne envie de taper, d’être violent. Mais je respecte fortement le choix de ceux qui l’apprécient. Si je devais définir ce projet en une phrase, ce serait : Ceux qui n’ont pas écouté ne peuvent pas savoir. Et en un mot, c’est accrochant !

Marine

J’ai trouvé ce projet très intéressant. Le vidéo opéra en lui-même était une totale découverte pour moi. Je n’ai pas détesté, ni vraiment apprécié. J’ai trouvé cela nouveau et intéressant à découvrir. Cependant, ce n’est pas une musique que j’écouterais particulièrement. J’ai beaucoup apprécié la découverte des logiciels et la création de nos propres sons. Je pense que le projet était bien organisé et qu’il s’est très bien déroulé. J’en tire donc un bilan positif et j’ai passé de très bons moments.

Mélanie

J’ai beaucoup aimé ce projet. Il est vrai que les deux premiers jours n’étaient pas très attrayants parce que l’on ne manipulait pas. Mais le dernier jour a été très instructif. D’une part, on a vu que ce n’était pas facile à réaliser, mais on a aussi compris comment ils réalisent des bandes sonores, des bandes audio et comment on les assemble. Même si le spectacle n’était pas en accord avec nos goûts habituels, je l’ai apprécié et j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à créer mon propre projet. Je remercie Alex et Paolo de nous avoir initiés.

Malika

Le concert a été très intéressant mais un peu « bruital » et agressif. Nous avons réalisé des œuvres très originales et vraiment créatives. Je pense que nous avons eu une chance incroyable de réaliser ce projet. C’est une grande chose qui n’est pas donnée à tout le monde, comme faire la rencontre de Paolo qui nous a expliqué sa façon de travailler. Le projet a été très intéressant, très enrichissant. C’est un plus pour notre culture générale.

Aurélie

J’ai trouvé ce projet intéressant. Découvrir d’autres horizons, de nouveaux sons, ainsi qu’un univers musical différent de celui que toutes les personnes connaissent. Ce projet m’a donné envie de continuer à créer des bandes son. Quand j’étais plus jeune, je voulais devenir auteur, et j’écrivais mes poèmes - ce que je fais toujours. Et le fait d’avoir pu apprendre à créer des bandes son m’a donné envie de continuer. Je trouve cette expérience motivante. Je suis contente d’avoir pu y participer. J’ai trouvé la bande vidéo du spectacle magnifique, à part l’image de la déchetterie qui gâchait un peu l’univers de la vidéo. Les sons étaient parfois entraînants dans l’univers obscur du spectacle, mais parfois stridents, ce qui pouvait irriter. Je félicite Paolo Pachini et toute son équipe pour son travail spectaculaire et le remercie pour le temps qu’il nous a accordé durant cette période.

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