Quelques pistes pour l’évaluation

, par CONGIU Christian, Lycée Jean-Perrin, Saint-Ouen-l’Aumône

Cet article date de 2005. S’il répond à des programmes qui n’ont plus cours, la question pédagogique et didactique abordée conserve, elle, toute sa pertinence. La démarche décrite peut être réinvestie avec quelques adaptations.

I. Pistes pour l’évaluation de l’écriture d’invention

Il ne nous semble pas possible de détailler toutes les possibilités d’évaluation de l’écriture d’invention. Quelques remarques cependant :

1° Principe :
Tout travail d’écriture peut être évalué, non sur la « spontanéité » de la création mais sur le travail de récriture. L’écriture d’invention n’échappe pas à ces règles.

2° Principe :
Ce qui peut être noté, c’est l’amélioration d’un texte en fonction d’une correction « à vide », c’est à dire sans note.

3° Principe :
La note peut être progressive, c’est à dire donnée en deux ou trois étapes, selon la (les)correction(s) qui aura(ont) été faite(s).
Il ne faut pas oublier que nous pouvons noter des étapes sur /5, puis sur /10 et enfin, sur /20.

4° Principe :
Tout travail d’écriture (y compris la dissertation et la lecture méthodique, l’essai et le commentaire composé) repose sur des bases techniques. Plus les consignes seront claires, voire strictes, plus le travail à effectuer pourra être clairement noté. En conséquence, l’intitulé de l’exercice devra être clairement défini, les objectifs bien précisés par l’enseignant.

5° Principe :
L’enseignant doit savoir lui-même ce qu’il attend de l’élève. Quels sont ses objectifs à telle ou telle étape de l’écriture ? Peut-on noter « l’imagination » ? La réponse est non. En revanche, on peut apprécier la fluidité, l’enchaînement des idées, la présence et la cohérence des personnages, la consistance d’un discours, etc. selon ce qu’on est en train d’enseigner et non d’une manière absolue.C’est cela qui pourra être noté et donc faire l’objet d’un barème.
L’enseignant demande-t-il une « lettre » dans le style du XVIII° siècle ? Il pourra noter les formes de la lettre, le vocabulaire identifié, etc.
Veut-il une « scène » de théâtre ? Il pourra noter la qualité et la pertinence des didascalies...
Veut-il une fable ? Il pourra noter la présence d’une moralité (même implicite), la régularité des rimes (et leur richesse) ou la présence de métaphores...

6° Principe :
En réalité, noter un travail « d’invention » revient surtout à noter, dans les débuts de ce type de travail, un effort « d’imitation » et d’imprégnation ». La part d’imagination, de talent, etc. vient ensuite, dans une autre étape, lorsque les problèmes de forme ont été progressivement résolus. Le but premier de cette « écriture d’invention » est de montrer qu’il existe d’autres formes d’écriture que l’écriture analytique (dissertation, commentaire composé), non de révéler soudain, des Rimbaud ou des Duras (encore que cette dernière soit très facile à parodier).

II. Recherche de critères d’évaluation parallèles pour les trois sujets proposés aux EAF

Commentaire littéraireDissertationInvention
Compréhension globale du texte à étudier. (Genre littéraire, visée, thème et propos, registre.) Compréhension de la problématique soulevée par le sujet. Compréhension globale de la consigne. (Situation d’énonciation, visée, propos du texte à produire.)
Interprétation du texte fondée sur une analyse précise des procédés d’écriture et sur l’utilisation pertinente des connaissances acquises voire des autres textes du corpus. Argumentation fondée sur l’utilisation pertinente des connaissances acquises et des textes littéraires à disposition. Production fondée sur l’utilisation pertinente des connaissances acquises sur les objets d’étude au programme en fonction des exigences (explicites ou implicites) de la consigne.
Composition d’une introduction et d’une conclusion pertinentes

Organisation d’une argumentation cohérente selon un plan progressif.

Composition d’une introduction et d’une conclusion pertinentes.

Organisation d’une argumentation cohérente selon un plan progressif.

Organisation cohérente du propos, en fonction des exigences de la consigne.
Lisibilité, correction de l’expression écrite. Lisibilité, correction de l’expression écrite. Style : choix raisonné de procédés d’écriture adaptés aux exigences de la consigne.
Lisibilité, correction de l’expression écrite.

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