Ecrire la mer : renouveler les pratiques pédagogiques avec les élèves en difficulté grâce aux TICE

, par SIMONOT Mélinée

1) Le projet

Recherche de pratiques pédagogiques innovantes en classe relais

Cette séquence a été réalisée avec des élèves de classe relais (niveau 4e) mais elle est réutilisable dans tout type de classes.
Les dispositifs relais (classe relais et ateliers relais) accueillent des collégiens en rupture avec l’institution scolaire, voire en cours de marginalisation sociale. Le public de ce type de dispositif est constitué d’adolescents violents, d’élèves absentéistes, de décrocheurs scolaires, tous en manque de repères dans le cadre du collège.
Le projet « Ecrire la mer » est né de la conjonction entre une réflexion pédagogique sur l’échec scolaire et la découverte des multiples ressources qu’offre le site de la BNF. En effet, enseigner en classe relais nécessite un renouvellement des stratégies et des pratiques pédagogiques. Confronté à des élèves réfractaires à toute forme d’enseignement traditionnel, le professeur doit chercher à développer de nouveaux chemins heuristiques.

Pourquoi un élève décroche-t-il ?

Il y a bien des causes possibles au décrochage :

1) Au début d’un cours traditionnel, l’enseignant annonce le thème qu’il va aborder et convoque en général une notion littéraire ou linguistique qui n’appartient pas à l’univers de référence de l’élève. Il écrit par exemple au tableau : « chapitre III : La nouvelle réaliste du XIXe siècle ». Pour un élève en difficulté (et en réalité pour la plupart des élèves), ce titre est totalement hermétique. L’incompréhension provoque, dans le meilleur des cas, une absence d’intérêt. Dans le pire des cas, le sentiment d’être « nul » et inutile déchaîne l’agressivité de l’élève.

2) Au moment de la lecture d’un texte, l’élève en difficulté comprend en général le sens dénotatif (avec quelques difficultés de précision lexicale) mais rarement les connotations. Il lui est donc impossible de pénétrer l’esprit du texte, de profiter du processus de découverte du sens et de ressentir le plaisir qu’il procure.
Chacun d’entre nous a déjà fait l’expérience d’interroger un élève sur le sens d’une métaphore et d’obtenir une réponse qui témoigne d’une incompréhension du sens figuré.

3) Lorsque le sens du texte échappe à l’élève, ce dernier est incapable de comprendre la logique des questions de compréhension qui accompagnent la lecture. Inutile alors de lui demander de se mobiliser intellectuellement pour un questionnaire qui ne peut que lui paraître absurde.

4) A partir du moment où le texte demeure totalement ou partiellement incompris, toute leçon qui s’appuiera sur des éléments du texte risque de ne pas mobiliser l’attention et l’intérêt de l’élève.

5) Quant au passage à l’écriture, il est problématique quand l’imaginaire n’est pas peuplé d’images et de références culturelles, littéraires. Une production écrite naît de la collusion d’expériences personnelles et de références intertextuelles. Les bons élèves imitent bien souvent des structures et des figures rencontrées au cours de leurs lectures. L’enseignant doit donc chercher à initier l’élève en difficulté à un imaginaire commun et collectif.

Quelles solutions propose-t-on dans cette séquence ?

1) Afin d’aider les élèves à se mobiliser dès le début de la séquence, l’enseignant a choisi d’élaborer un parcours pédagogique sur le thème de la mer. La solution envisagée est de travailler sur un élément bien connu des élèves, un paysage dont ils ont fait l’expérience, qui appartient à leur vécu, qui meuble leurs souvenirs, qui n’est pas étranger à leur imaginaire.

2) Le deuxième objectif de cette séquence est d’initier l’élève au plaisir esthétique d’une œuvre. Le détour par l’Histoire des Arts permet de former le goût de l’élève par le biais d’une analyse de tableau, de sculpture ou de film. L’objectif est ensuite d’exercer au goût du texte littéraire.

3) Troisième solution envisagée : fournir des structures de pensée (mythologiques ici) aux élèves et les aider à se créer un musée imaginaire qui permettent de débloquer les processus de lecture et d’écriture. Pour créer ce musée imaginaire, les TICE ont un rôle majeur à jouer.

4) On privilégiera l’écriture de courts textes d’invention pour réapprendre à l’élève le travail de copie et de production.

2) Les activités/ la séquence

Voici le tableau détaillé de la séquence : 

Plan de la séquence Ecrire la mer

3) Démarches : analyse d’une nouvelle posture de l’enseignant

La séance d’écriture a été filmée par le CRDP de Versailles. Vous pouvez regarder ce documentaire en vous connectant sur http://melies.ac-versailles.fr/etv/?../relai/ecriture_chesnay.f4V

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