Oral - Travailler l’oral

, par BERNOLLE Marie-Anne, Chargée de mission pour l’Inspection de Lettres

L’oral est inscrit dans les programmes comme un véritable objet d’apprentissage et son enseignement répond à des enjeux fortement réaffirmés (Cf. article « Les enjeux de l’oral ») dans les nouveaux programmes de collège et de lycée.

Son apprentissage doit être explicite, progressif ; il suppose entraînement et évaluation. L’oral ne se confond pas avec le cours dialogué : un simple échange de questions-réponses entre le professeur et sa classe ne permet pas aux élèves de travailler l’oral.

Plusieurs modalités de travail sont à envisager, en lien avec l’apprentissage des langues vivantes étrangères.

Comprendre un message oral

Pour y parvenir, l’élève doit développer son écoute et sa compréhension (« écouter pour comprendre »), tant en ce qui concerne le contenu d’un message que la langue utilisée (vocabulaire, syntaxe, niveau de langue, implicite, intention). Cette compréhension demande à être exercée de manière progressive et vérifiée.

On peut par exemple :

  • demander aux élèves de reformuler ce qu’ils ont compris, de dire autrement ce qu’ils ont entendu ;
  • organiser une confrontation des diverses manières de comprendre un message oral ;
  • apporter de l’aide à ceux qui peinent dans leur compréhension du message oral sur des textes de plus en plus complexes et de plus en plus longs.

Parler de manière continue

Il s’agit ici d’apprendre à « parler », à produire avec clarté des énoncés continus et développés, sans se limiter à fournir les mots ou les réponses attendus par le professeur. La manière de poser les questions ou de solliciter la classe est déterminante pour favoriser des prises de parole continues [1].
L’oral en continu est à l’œuvre lors de l’« exposé », première partie de l’épreuve orale du DNB (Diplôme National du Brevet), de celle des EAF (épreuve anticipée de français) et du « Grand oral » du baccalauréat en 2021 [2].

Dans cette situation d’oral en continu, la prise en compte de l’auditoire est à travailler : à cette fin, il convient d’entraîner l’élève à parler distinctement, à régler correctement sa prononciation, son débit, son intonation, son volume sonore, afin d’être entendu, non du seul professeur, qui n’est pas son seul auditeur, mais de tous ceux qui sont présents. Les outils numériques d’enregistrement [3] peuvent être mis à profit pour cet entraînement.
La prise en compte de l’auditoire implique également que l’on se préoccupe de la clarté de son propos, du ton, du niveau de langue à adopter en fonction de la situation de communication où l’on se trouve et du destinataire auquel on s’adresse. L’élève doit se soucier de donner de la conviction à sa prise de parole.

Parler en interaction

Cette compétence doit faire l’objet d’un entraînement particulier : il s’agit d’apprendre à entrer dans l’échange, à écouter et prendre en compte la parole de l’autre pour mieux ajuster sa réponse. C’est dans ce cadre que se développe la capacité à argumenter, à débattre, mais aussi à reformuler ce que dit l’autre, à nuancer, ou encore à renchérir. Cette capacité est mobilisée et évaluée lors de l’entretien prévu à la fois lors de l’oral du DNB, de l’épreuve orale des EAF et du « Grand oral » du baccalauréat [4].

Percevoir et exploiter les ressources expressives et créatives de la parole
Il s’agit ici d’adopter une attitude métacognitive (au cycle 3 on parle de « Adopter une attitude critique par rapport au langage produit »), afin de saisir à quoi tient l’efficacité d’une parole (ressources de la voix, respiration, regard, gestuelle) et de le mettre en œuvre. Cette capacité prend tout son sens lors des lectures à voix haute ou des exercices de récitation.
Ces différentes manières d’envisager l’oral ont des implications lors de la mise en œuvre en classe.

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