Lire Sarrasine en 2nde : un roman de transition pour débuter l’année de français
— Niveau : 2nde.
— Objet d’étude : le genre narratif / écrire, publier, lire / étudier un mouvement littéraire du XIXème ou du XXème siècle.
— Problématique : Sarrasine, un roman fantastique ?
Croiser les objectifs
– Croiser les objectifs permet généralement de mieux problématiser la démarche, d’enrichir la réflexion, d’ouvrir le champ des possibles.
– Dans le cadre retenu d’une séquence de début d’année, il nous semble que cela a des intérêts complémentaires :
- ne pas enfermer les élèves dans des catégories étroites.
- leur montrer d’entrée que tout est lié et qu’il s’agit de mettre les choses en résonance.
- de lancer un certain nombre de pistes et de notions qu’il sera donné de revoir et d’approfondir au cours de l’année.
Sarrasine et l’étude du genre narratif
Ce petit roman présente beaucoup d’intérêt.
Une oeuvre d’accès assez facile
– de par sa longueur - 43 petites pages.
– car composée en deux parties distinctes, constituant, du moins en apparence, comme deux récits juxtaposés qui permettent de fractionner facilement la lecture et de soutenir l’attention des plus rétifs.
– maintenant le lecteur en haleine jusqu’au bout, soucieux de comprendre le mystère qui entoure le vieillard et la famille Lanty, puis la raison du détour par l’histoire d’amour de Sarrasine.
Une oeuvre de transition idéale par rapport au programme de collège
– qui permet de réinvestir les notions acquises sur le genre narratif et sur le fantastique,
– qui est en même temps l’occasion d’aller plus loin puisqu’il s’agit ici d’analyser comment Balzac joue avec les codes du fantastique pour renforcer l’efficacité des mécanismes de son récit tout en désamorçant l’effet de fantastique, sitôt mis en place. On fait ainsi entrer les élèves dans le travail attendu dans le secondaire, en douceur.
Une oeuvre idéale pour approfondir la connaissance du genre narratif
– Un récit cadre à la première personne pris en charge par un narrateur intradiégétique contant l’histoire et dévoilant l’énigme à sa destinatrice, jeune femme qu’il a conduite au bal de Madame de Lanty, la Marquise de Rochefide, comme l’apprend le lecteur dans la deuxième partie de la nouvelle. La mise en place d’un dialogue narrateur /destinatrice qui permet de maintenir ce premier niveau de narration jusqu’à la fin du récit, qui fait de Mme de Rochefide un relais du lecteur dans le récit et qui contribue à rythmer le récit. Un narrateur et une destinatrice qui prennent corps en tant que personnages et participent, dans une veine réaliste, à l’évocation de la société du XIXème siècle, contemporaine de Balzac.
– Des récits insérés :
- un retour en arrière dans la première partie évoquant les précédentes apparitions du vieillard et les bruits qui courent à son sujet.
- le long récit constituant l’essentiel de la deuxième partie contant l’histoire d’amour de Sarrasine et sa tragique déconvenue.
– Un savant tissage du narratif et du descriptif qui participe à la construction du personnage du « vieillard ».
– Un jeu intéressant sur les temps du récit :
- histoire de Sarrasine et Zambinella : 1758
- histoire racontée par le narrateur à la marquise : contemporain de l’époque de l’écriture, qui entraîne une fusion du présent de la narration auquel est confronté le lecteur avec le présent d’énonciation.
– Un récit discontinu avec des effets d’analepses, et notamment l’essentiel de la deuxième partie de la nouvelle.
Remarques
– Le tout est facilement perceptible, facile à rendre sensible aux élèves ; comme cela participe grandement à la construction du personnage énigmatique du vieillard, à la mise en place du suspense, à l’efficacité du récit et au fait que le lecteur se laisse prendre au jeu, l’analyse des notions et le décryptage du fonctionnent du récit prennent sens aux yeux des élèves.
– Sarrasine pose la question du genre : nouvelle ou roman ? Nous avons dans cet article volontairement utilisé la double dénomination puisqu’en réalité l’oeuvre est inclassable, entre deux.
Associée à des lectures suivies d’un roman et d’une nouvelle, tous deux caractéristiques, la réflexion peut faire l’objet par exemple d’une séance de clôture.
Ecrire, publier, lire
Références pour les professeurs
– Edition de référence : Balzac, Sarrasine, Gambara, Massimilla Doni, Paris, Gallimard - Folio classique, 1995.
Consulter précisément :
- Préface
- Appendices - la fin de Sarrasine en 1830
- Dossier - Histoire du texte
– Groupe International de Recherches Balzaciennes, Groupe ARTFL (Université de Chicago), Maison de Balzac (Paris). Balzac. La Comédie humaine. Edition critique en ligne [En ligne]. [Consultation du 3 juillet 2004]. Disponible sur internet.
- En partenariat avec l’Université de Chicago et le Groupe International de Recherches Balzaciennes, le site de la Ville de Paris, la Maison de Balzac, propose la publication en mode texte de la première édition de La Comédie humaine, dite Furne. EXCELLENT. L’intégrale des oeuvres de Balzac accessibles en ligne par ordre alphabétique ou selon l’ordre de l’édition Furne.
A la découverte du processus de l’écriture
– Comment un écrivain trouve-t-il sa source d’inspiration ?
- L’auteur se nourrit de son temps : comment Sarrasine se nourrit de faits sociaux contemporains à Balzac. Comment on trouve dans Sarrasine l’écho du Balzac mondain, homme des salons.
- L’auteur revisite des thèmes et des motifs : le traitement du mythe de Pygmalion dans Sarrasine. Cf. dossier sur Pygmalion.
- Le dialogue entre les arts ; la littérature se nourrit des autres arts : la peinture, l’opéra, l’histoire des castrats. (cf. 2ème partie : prolongements culturels et HDA)
– Le projet de Balzac et l’impact sur son écriture.
- Histoire de l’écriture de Sarrasine ; l’existence de deux versions. Voir la notice de Sarrasine.
- Le projet de la Comédie Humaine. Consulter sur le site de la Maison de Balzac la biographie de Balzac et notamment la partie consacrée à la Comédie humaine : L’hommoeuvrehttp://www.v1.paris.fr/commun/v2asp... ; l’historique de l’édition Furne
- Il est possible de faire travailler les élèves sur les notices des romans balzaciens en complément. Il faudra bien évidemment sélectionner certaines notices, parce que l’histoire du texte de certains romans est plus fournie et plus représentative. Mais cela permettra de montrer que les textes ont évolué au fur et à mesure que le projet de la Comédie humaine s’est construit : les noms des personnages ont évolué, notamment pour renforcer la cohérence de l’ensemble et renforcer le système des personnages reparaissants ; l’ordre des romans, leur classement dans telle ou telle partie a aussi évolué influant sur sur le lien que le roman entretiennent entre eux, sur l’angle à travers lequel le lecteur est amené à aborder l’oeuvre. Ainsi Sarrasine à appartenu aux Etudes philosophiques avant d’être rangée parmi les Scènes de la vie parisienne.
– Le regard que l’écrivain porte sur son propre travail.
- L’avant-propos rédigé par Balzac inséré au premier tome des Scènes de la vie privée dans lequel Balzac présente son projet.
- Le rapport de Balzac à son propre texte ; détour par l’exposition de la BNF qui propose l’analyse du travail de l’écrivain à partir d’une page de manuscrit.
Publier au XIXème siècle
– La structure de Sarrasine et les modalités de publication à l’époque. Consulter la présentation du protocole d’édition et l’historique de l’édition Furne.
– Le pôle des métiers du livre rattaché à Paris X propose sur son site un cours sur l’édition. Conformément à notre axe de travail, consulter plus précisément la fiche synthétique consacrée à l’histoire de l’édition.
Lire au temps de Balzac
– Lire au temps de Balzac, Le témoignage de la fiction balzacienne Stéphane Vachon. L’Année balzacienne, n°11. PUF, 2010.
Article intéressant qui permet qui plus est de constituer un groupement de textes sur le sujet.
Ce travail peut trouver son prolongement dans un Enseignement d’Exploration « 2. Des tablettes d’argile à l’écran numérique : l’aventure du livre et de l’écrit ».
Etude d’un mouvement littéraire du XIXème ou du XXème siècle
Problématique : vie littéraire et vie culturelle aux environs de 1830.
Il ne s’agit pas ici, à proprement parler, d’étudier un mouvement culturel. Le cas de Sarrasine est par trop compliqué. Mais parce que la situation est compliquée, c’est justement l’occasion de montrer aux élèves comment les goûts, les codes esthétiques, les écoles et les courants interagissent et comment un auteur dans son travail d’écrivain participe à cette effervescence.
Ce travail est ainsi l’occasion d’introduire aux notions de mouvement et de courant culturels en leur faisant toucher du doigt une société passée vivante, partageant des goûts communs, agitée par des tendances contradictoires.
Loisirs et vie culturelle à Paris en 1830
– La proclamation du Libéralisme littéraire par Victor Hugo (1802-1885)
Cet extrait est un montage de paragraphes extraits de la « Préface » de Victor Hugo à sa pièce « Cromwell », publiée en 1827. Présenté par Cliotexte à l’adresse suivante.
– Le contexte historique : la Restauration ; La Monarchie de Juillet
– Un ouvrage à consulter : Paris au temps de balzac a l’epoque romantique, Marc Gaillard (Auteur), Presses Du Village, Novembre 2011.
Le goût du temps pour les automates et pour l’intelligence artificielle
– « L’automate comme personnage de roman » André Belleau
Études françaises, vol. 8, n° 2, 1972, p. 115-129 http://www.erudit.org/revue/ETUDFR/1972/v8/n2/036513ar.pdf
– le goût pour le fantastique au XIXème siècle et la distance prise par Balzac.
– Petite histoire de la littérature fantastique ; un article synthétique pour les élèves.
– Un site personnel pas mal fait du tout qui permet d’aborder les notions essentielles sur le genre fantastique et son rapport au réalisme et au naturalisme, vus les objectifs de cette séquence de début d’année de 2nde : ambiance-fantastique
– Plus complet, beaucoup de références textuelles et critiques : Esquisse d’une histoire du fantastique et un essai de définition.
Influence romantique : passion et destin tragique de Sarrasine
– Des articles publiés sur CAIRN : Portrait de Balzac en écrivain romantique. José Luis Diaz. Balzac et le théâtre romantique.
Plus largement, consulter le numéro 1 de la revue L’Année balzacienne, PUF consacrée à Balzac et le Romantisme.
– Une référence bibliographique : Stendhal, Balzac, Dumas. Un récit romantique ? sous la direction de Marie-Rose Corredor, Lise Dumasy et Chantal Massol. Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2007. Article de présentation sur fabula.org.
– Le roman romantique. Une présentation synthétique et efficace sur un site québécois d’apprentissage du français en ligne.
– L’Intelligence de l’art chez Balzac. Balzac et le Romantisme. Pierre Laubriet. Slatkine Reprints, Genève, 19890. Passages accessible sur google livre.
Première définition de l’écriture réaliste et réalisme de Sarrasine
– Sur le site de la Maison de Balzac : Balzac est-il réaliste ?
– Sur le site québécois cafe.edu : le roman naturaliste et réaliste.
En cliquant sur ingrédients, on accède à une liste d’item censés caractériser les démarches naturalistes et réalistes. Certains choix peuvent paraître curieux ou bien détournés ; mais rien n’empêche de sélectionner le parcours à faire faire aux élèves. Beaucoup d’entrées sont accompagnées d’extrait : de quoi faire faire un beau dossier de définition sur la démarche réaliste.
Ce travail peut trouver son prolongenment dans un Enseignement d’Exploration : « 1. Écrire pour changer le monde : l’écrivain et les grands débats de société »
Quand le personnage se fait roman... : proposition de séquence en 1ère
— Niveau : 1ère.
— Objet d’étude : le roman et ses personnages.
— Problématique : le personnage, une énigme.
Il s’agit d’analyser comment, dans certains romans, le personnage n’est plus support de la narration, mais l’objet même de la narration. On se demandera donc comment Balzac joue sur tous les ressorts de la narration pour tenir son lecteur en haleine avec cette unique question : qui est-il ? quel passé, quel mystère cache ce personnage ?
La question du personnage
La question du personnage est en effet fructueuse pour aborder la nouvelle de Sarrasine.
– Comment le titre Sarrasine entraîne-t-il le lecteur sur une, sur des fausses pistes ?
– Quels moyens Balzac met-il en oeuvre pour faire du vieillard un personnage énigmatique, auréolé de mystère ? Comment se construit ce personnage énigmatique qui seul justifie de la structure narrative complexe du roman ?
– Qui est donc Sarrasine ? Quelle est son histoire ? Quel est son rapport avec le Vieillard ?
– Le personnage de Zambinella. Le mystère qu’entoure ce type de personnage, historiquement avéré, qu’incarne Zambinella.
Parcours de lecture
Séance 1 - l’incipit ou comment Balzac manipule son lecteur ?
– Commencer l’étude du roman par une séance de travail sur les hypothèses de lecture paraît ici particulièrement fructueux.
Les élèves ne doivent pas lire le livre au préalable. Le début de la lecture se fait en classe.
– 1ère étape : travail sur le titre.
- Selon le principe du titre éponyme, le lecteur peut poser l’hypothèse que Sarrasine sera le personnage principal.
- Le nom de Sarrasine, par ses consonances peut faire attendre un personnage féminin.
– 2ème étape : lecture analytique de l’incipit [J’étais plongé...fréquent au bal.]
Selon les attentes d’un incipit :
- personnage : travailler sur la forme du récit à la première personne. Participant-spectateur d’un bal. Sert de médiateur. Hypothèse : je= Sarrasine.
- scène : découverte du bal et de la société qui le fréquente à travers les yeux du narrateur.
- genre : en quoi cet incipit contribue-t-il à mettre en place un univers fantastique ?
Séance 2 : la figure du vieillard.
– Travail préparatoire :
- lecture de la première partie de la nouvelle (18 pages) -> que mon imagination."
- relevez et essayez de classer les éléments qui permettent de caractériser le personnage du vieillard.
– Séance en classe :
- objectif : analyser comment se construit la figure énigmatique du vieillard au fil de la première partie de la nouvelle.
- support idéal : un TNI
- modalités :
- affichage sur le TNI de tous les extraits de la première partie ayant trait au vieillard.
- refaire en classe la lecture des passages.
- en se construisant au fur et à mesure un code couleur, surligner les éléments du texte qui permettent de construire le portrait du personnage.
- suppose au fil du relevé une réflexion sur les éléments retenus, ce qu’ils apportent à la construction du personnage de façon à faire apparaître les traits de force : le portrait physique qui dégage une impression de faiblesse, de fragilité ; un personnage étrange qui suscite l’attention et la tendresse, la curiosité, la peur ; ce qui fait de lui un personnage fantastique.
N.B. : l’utilisation du TNI permet de copier et de déplacer les notations, de créer une page par axe de lecture au fur et à mesure qu’ils apparaissent au fil de la réflexion et de la discussion, d’ordonner les notations et de prendre en note les éléments de commentaire pour élaborer un plan détaillé.
Séance 3 : « c’était un homme ».
– Travail préparatoire :
En vous appuyant sur le travail déjà fait sur le personnage du vieillard, élaborez la question qui pourrait vous être posée au baccalauréat sur cet extrait.
– Séance en classe :
- Objectif de la séance :
lecture analytique [Les observateurs, ...L’étranger était simplement un vieillard.] - Modalités :
- S’appuyer sur les questions imaginées par les élèves : la multiplicité des propositions devrait permettre de couvrir les axes d’analyse du texte les plus importants.
- Etude en 2 temps : une figure fantastique ; comment Balzac déconstruit-il le fantastique ?
Séance 4 : « un être hybride »
– Séance en classe :
- Objectif de la séance :
lecture analytique [Quoique le petit vieillard... douter qu’ils eussent remué]. - Modalités :
- Lecture orale du passage assortie d’un questionnement donné au préalable : De quel type de texte s’agit-il ? Par qui est-il pris en charge ? Quels aspects du personnage sont soulignés par le passage ?
- Travail de repérage et d’analyse par groupes sur les différentes pistes qui auront été évoquées : l’apparence physique du vieillard (squelettique), la féminité du personnage, un être suranné, un être artificiel, entre vie et mort / entre réalité et surnaturel...
- Correction et mise en commun des travaux ; mise à disposition de la classe de l’ensemble du travail (cf. ci-dessous : apport des TICE)
- Travail d’écriture sur table en une heure. Les élèves ont le texte de Balzac. Question type bac à l’oral : au choix - quel portrait pouvons-nous faire du personnage à partir de cet extrait ? quels éléments contribuent à faire de ce personnage une figure fantastique ? En quoi le regard du narrateur contribue à faire du personnage un portrait subjectif ? Quel parti Balzac tire-t-il ici de l’utilisation des images (Question évidemment déstabilisante pour un travail sur table ; en revanche intéressante à aborder avec les élèves en classe pour leur montrer comment, au-delà des apparences, le travail qui a été fait leur permet tout à fait de bâtir une réponse ordonnée et intéressante à la question posée) ?
– Apport des TICE dans une telle séance
- L’utilisation du blog paraît ici intéressante. Le travail peut se faire en salle multimédia et chaque groupe présente ainsi son travail sous la forme d’un billet présenté à la publication pour le blog.
- Le professeur - hors classe - fait une lecture de l’ensemble des billets et demande aux différents groupes d’apporter des corrections.
Un tel travail peut ainsi se poursuivre hors du temps de la classe et permettre aux élèves d’améliorer leur travail pas à pas sur une dizaine de jours. - Le blog permet aisément de mettre à disposition des tous les élèves l’ensemble du travail d’analyse ; ils peuvent ainsi se l’approprier en vue du travail sur table.
Séance 5 : C’était plus qu’une femme, c’était un chef d’oeuvre !
– Travail préparatoire :
- S’informer sur le mythe de Pygmalion cf.dossier sur ce site.
- Poursuivre la lecture de la nouvelle, au moins jusqu’à l’extrait prévu. Bien lire l’extrait pour la séance.
- Question préparatoire : quels éléments renvoient dans le texte au mythe de Pygmalion ?
– Lecture analytique : [Tout à coup des applaudissements...pour lui descendue de son piédestal.]
- Portrait d’une femme idéale
- Un regard d’artiste : il s’agit de rendre les élèves sensibles au lexique utilisé et aux métaphores qui relèvent du domaine technique et artistique de la sculpture.
- Les marques de la passion. On peut lire plus loin (p.61) : Sa passion devint plus profonde en devenant plus tranquille. Du reste, le farouche sculpteur ne souffrait pas que sa solitude, peuplée d’images, parée des fantaisies de l’espérance et pleine de bonheur, fût troublée par ses camarades. Il s’agit d’analyser comment dans le passage étudier fait comprendre à son lecteur qu’il assiste aux prémices de la passion.
Séance 6 : le tragique de Zambinella
– Lecture analytique : [Je suis une créature maudite ...la femme que vous aimez sera morte].
- Comment se trahit le caractère handrogyne de Zambinella ?
- Qu’est ce qui fait le tragique de Sarrasine ?
- Et celui de Zambinella ?
Donner vie et réalité à un personnage : l’exemple de sarrasine
– Le choix du patronyme du personnage Ernest-Jean Sarrasine
- Pierre Brunel p.54 note 1 et p.20 note 1 mentionne un J.-F. Sarrazin qui pourrait avoir servi de modèle à Balzac et qui serait un sculpteur du XVIIème siècle.
- Il semblerait qu’il y ait là une coquille. On trouve en effet deux personnages historiques ayant existé portant le nom de Sarra[z]in et qui peuvent avoir l’un et l’autre prêté des traits au personnage :
- Jean-François Sarrasin.
- Jacques Sarazin sculpteur. et sur le site des archives nationales : Sarrazin
Ainsi, l’Ernest-Jean Sarrasine de fiction met ses pas dans les empreintes de personnages historiques, l’un lui prêtant sa profession de sculpteur, l’autre peut-être ses origines provinciales, l’ambition de son père.
– Un réseau de connaissances empruntées à la réalité historique : Balzac crée du fictif en s’appuyant sur des éléments historiques.
- Elève du peintre Bouchardon p.54-55
- présentation de la lignée des sculpteurs Bouchardon au XVIIIème siècle dans l’encyclopédie Larousse.
- Pour découvrir les oeuvres de Jean-Baptiste Bouchardon sur le site du ministère de la culture.
- Présentation d’Edmé Bouchardon et découverte de ses oeuvres
- Fait l’objet des louanges de Diderot
Diderot vanta comme un chef-d’oeuvre la statue de l’élève de Bouchardon.- Pierre Brunel p.55, note 1 : il est plusieurs fois question de Diderot dans la Revue de Paris en 1829-1830 : en juillet, en août et en novembre 1830. Balzac joue ainsi avec l’actualité culturelle et littéraire pour faire un clin d’oeil à son lecteur.
- Parallèlement, il se fonde sur les fonctions réelles de critique d’art qu’occupa Diderot avec la rédaction de ses Salons. Sur Booksgoogle, on a accès aux œuvres de Denis Diderot, tome XV, « Observations sur la sculpture et Bouchardon » p.309-323.
- Sont aussi évoqués d’autres artistes comme ....Vien, Lautherbourg et Allegrain, ... p.72 auxquels Diderot consacre en effet un article dans le Salon de 1767. Voir l’édition en ligne.
- Balzac s’appuie sur des noms historiques appartenant à plusieurs générations pour installer la fiction dans les deux époques, celles de Zambinella et celle du présent de la narration.
Fanatique de son art comme Canova le fut depuis (...).
Cicognara
-
- Cicognara
a véritablement existé ; il s’est passionné pour l’art et a rédigé un ouvrage sur la sculpture. Il fut un ami de Canova à qui Balzac compare Sarrasine.
- Cicognara
– Balzac authentifie son personnage en le comparant à des personnages ayant historiquement existé et en le faisant participer à des manifestations réelles.
- dans cette jeune âme, peut-être aussi vigoureusement trempée que celle de Michel-Ange.
Pour comprendre la comparaison :
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- l’article Michel-Ange sur l’Encyclopédie de l’Agora.
- l’article sur Insecula.com qui donne accès également à de nombreuses oeuvres.
- Michel-Ange
- Il porta les peines de son génie en gagnant le prix de sculpture fondé par le marquis de Marigny, le frère de Mme de Pompadour, qui fit tant pour les Arts.
- Portrait du marquis de Marigny et de sa femme. Van Loo
-
- Portrait du marquis de Marigny et de sa femme. Van Loo sur Insecula.com
- Eléments biographiques complémentaires
Zambinella - Farinelli : histoire d’une expérience musicale
– Des ressources sur l’histoire des castrats.
- Sitographie pour une séance de recherche sur les castrats :
- L’article de Wikipédia, assez complet et a priori fiable. Il est possible d’enrichir le travail en suivant les liens à partir de la liste des castrats les plus connus.
- L’article de wikipédia sur Farinelli.
- Un dossier thématique consacré aux castrats, signé Bernard Schreuders, proposé par Forum Opéra, le magazine de l’opéra et du monde lyrique.
- Un livre de référence : Histoire des castrats P. Barbier, Grasset, 1989.
- Sur You Tube : une série d’extraits sur les castrats - des morceaux de musiques dédiés historiquement aux castrats, des extraits du film de Corbiau, de petits documentaires.
– Le film de Gérard Corbiau Farinelli.
- Le site officiel consacré au film Farinelli. En anglais : la base du travail pluridisciplinaire est toute trouvée ! Un interview de Corbiau, un making of, des fiches documentaires...
– Un rapprochement intéressant : Zambinella / Farinelli
- Une expérience douloureuse.
- Dieu vivant ou monstre ?
- Une musique sublime :
- écoute d’extraits
- lecture de passages où Balzac essaie de rendre par les mots l’harmonie et le caractère extraordinaire de la voix de Zambinella.