Mise en œuvre dans la classe : littérature plurielle, pluralité des regards. Littératures francophone, étrangère et antique

, par BERNOLLE Marie-Anne, Chargée de mission pour l’Inspection de Lettres

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La classe est une mosaïque d’élèves au parcours varié selon les contextes familiaux, les pratiques culturelles, les inscriptions dans tel ou tel parcours scolaire.

  • Le français n’est pas la langue parlée à la maison pour certains.
  • Des élèves pratiquent des langues européennes de façon intensive (classe bilangue ou section internationale).
  • Certains élèves sont latinistes ou hellénistes.
  • Certains sont allophones, ils sont en cours d’acquisition du français.
  • D’autres sont francophones issus de pays divers.
  • Tous ont des pratiques culturelles variées, hors la classe, signalées par des habitus sociaux, de plus en plus marquées au fur et à mesure qu’ils grandissent.

Cette diversité est une question que tout professeur se pose légitimement quand il veut la prendre en compte pour mieux mobiliser ses élèves et leur proposer des corpus littéraires et culturels.

Trois points de vigilance sont à prendre en compte lorsque l’on pense la diversité culturelle des élèves et que l’on se fixe comme objectif l’intégration :

  • La poursuite unique de la littérature française nationale donnée comme immuable, d’autant qu’elle est au cœur des programmes. Elle ne prend pas en compte la circulation et l’ouverture de la littérature à l’heure des échanges internationaux. Elle risque de heurter des représentations culturelles et religieuses autres qui peuvent déboucher sur des graves tensions dans la classe.
  • La prise en compte des cultures et langues d’origine. Elle risque le misérabilisme et l’assignation à l’origine.
  • La prise en compte des pratiques culturelles « urbaines ». Elle risque le déplacement et le relativisme culturel dans une école qui cherche la réussite de chacun dans un contexte normé par une tradition culturelle et littéraire.

Pour éviter ces écueils, on peut penser les choix autrement :

  • L’ouverture au monde, et la communauté européenne l’Europe provoquent un besoin de dialogue et d’échange interculturels dans l’espace comme dans le temps. Une approche interculturelle de la littérature permet de penser la littérature française dans sa diversité (française et francophone), permet de la penser comme inscrite dans le patrimoine européen et plus largement celui de l’humanité.
  • Les élèves ont du mal à penser la diversité et l’altérité. Une approche interculturelle permet de réunir, comparer des corpus divers et d’éduquer à la tolérance par la compréhension de l’autre.

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