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De l’ENT à d’autres outils ?
Avant le début du confinement, le vendredi 13 mars, nous avions fait le choix, dans notre établissement, de réexpliquer aux élèves les fonctions de l’ENT, en insistant sur des outils jusqu’à présent peu utilisés par les collègues, comme les forum, les pads et les blogs, dans l’idée qu’ils allaient devenir les lieux privilégiés des travaux collectifs de la période à venir. L’Environnement Numérique de Travail présentait du reste un avantage : même s’il n’était pas utilisé, de façon égale, par tous les collègues, les élèves avaient leurs habitudes sur cet outil dont ils maîtrisaient l’interface.
Le lundi arrivé, l’ensemble des acteurs ont tenté de se connecter sur l’ENT afin de démarrer une session de travail dont les modalités nécessairement renouvelées se teintaient d’une forme d’exotisme attractif.
Or, différentes difficultés se sont fait jour :
- difficultés pour se connecter à l’ENT pour tous les acteurs,
- difficultés pour la majorité des élèves à maîtriser des fonctions qui semblaient accessibles.
Dès lors, comment permettre aux élèves d’avoir un accès facile et lisible aux travaux proposés ? Comment leur permettre de proposer des productions avec des conseils qui profitent à tous ? Comment permettre les échanges entre pairs et avec l’enseignant pour maintenir la relation pédagogique ?
Il nous a semblé que l’outil PADLET permettait de répondre à ces enjeux.
En effet, cet outil est souvent utilisé à des fins de remue-méninges (brainstorming) avec les élèves, mais il présente d’autres fonctionnalités, notamment dans la disposition des étiquettes sur la page, qui nous semblent pouvoir être exploitées dans le cadre d’un travail à distance avec les élèves.
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Présentation chronologique
La première disposition qui nous a semblé intéressante est celle de la « frise chronologique ». Au moment où l’on crée le padlet, on peut en effet choisir la disposition dite « timeline ».
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Description de l’outil
Le padlet se présente alors sous la forme d’une chronologie des activités et travaux transmis et demandés :
- Les étiquettes sont rangées dans l’ordre chronologique afin de permettre aux élèves de se repérer dans l’ordre des travaux à faire.
- Chaque étiquette comporte :
– un titre,
– un espace de texte, intéressant pour donner une consigne, un objectif, etc.
– la possibilité de joindre un document ou un lien internet,
– la possibilité, en bas à droite, d’accueillir les commentaires des élèves ou du professeur,
– la possibilité, en bas à gauche, d’autoriser les mentions « j’aime la publication ».
On peut ajouter des étiquettes à la suite des précédentes ; mais il y a également la possibilité d’en ajouter entre deux, déjà positionnées, et donc d’intercaler après coup un document, une précision, un travail intermédiaire.
Exemple d’une chronologie du travail proposé dans une classe de troisième
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Quatre types de liens dans cet exemple :
– un document pdf (échelle descriptive pour un travail de rédaction)
– un lien vers une vidéo de révision d’une notion
– un lien vers un pdf en ligne
– un lien vers un questionnaire créé dans édusondage
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Organiser le plan de travail à distance des élèves
Nous avons choisi pour une classe de troisième d’utiliser l’outil de la manière suivante :
- En titre, la date de la séance (qui correspond à un jour de la semaine où les élèves ont cours dans leur emploi du temps) accompagnée du temps de travail approximatif envisagé de l’activité.
- En lien au-dessus du titre, on place au choix :
– un document à télécharger (de préférence en .pdf afin de faciliter la lecture sur tous les terminaux),
– un lien internet : vidéo, sondage en ligne, page ressource...
(Vidéo, document papier, lien vers un sondage...), une consigne commentée, et l’indication de la date limite de retour du travail. - Dans le corps de l’étiquette, on place :
– une consigne,
– ou un commentaire de consigne,
– avec une date souhaitable de remise si besoin, ou la mention « travail en autonomie » en fonction des situations.
Dans le cadre des travaux en autonomie, avec auto-correction, la possibilité des commentaires est particulièrement intéressante car elle peut mener à recréer un espace de discussion avec l’enseignant ou avec les pairs. On incite les élèves à utiliser cet outil pour formuler remarques et questions.
On invitera également les élèves à utiliser le bouton « j’aime » pour signaler au professeur (et se signaler à eux-mêmes, dans le cadre de leur organisation personnelle) qu’ils ont fait le travail.
Exemple d’un échange dans les commentaires entre un élève et le professeur
Cliquer sur la vignette pour agrandir le document :
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Intérêt et limites de l’outil
L’intérêt de cet outil apparaît donc comme triple.
- Il permet aux élèves d’avoir une vue globale de la progression pédagogique proposée, donc de la logique didactique à l’œuvre ;
- Il permet aux élèves d’organiser leur emploi du temps si le professeur parvient à placer les éléments suffisamment à l’avance sur le padlet ;
- Il permet de faciliter le dialogue entre les acteurs des différents apprentissages, grâce aux commentaires organisés selon les différentes activités proposées.
L’interface est assez intuitive et une grande majorité d’élèves de troisième ont pu se l’approprier assez rapidement. Toutefois, on voit au bout d’une semaine d’utilisation que l’usage des commentaires, tel qu’on l’a imaginé, en lien avec les différentes activités, n’est pas encore en place. Les élèves ont découvert l’outil de chez eux, et se le sont approprié en autonomie : il faut donc passer par une période d’adaptation et donc d’incitation à utiliser ses ressources, par le biais d’autres canaux de communication.
Pointons donc les limites :
- Nécessité d’autres canaux de communication pour mener les élèves à l’utilisation de l’outil ;
- Au bout d’un certain temps, la chronologie des activités et travaux menés est très nourrie, et certains élèves peuvent se sentir perdus. Il faut alors mettre en place un accompagnement personnalisé.
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Un classeur de travaux
La deuxième disposition qui nous a paru intéressante est celle du classement des étiquettes en colonnes. Nous l’avons utilisée pour permettre aux élèves de poster leurs productions. Ce type de classement permet de recueillir rapidement les documents, et présente l’intérêt d’offrir aux élèves la possibilité de voir les travaux des uns et des autres, ainsi que les commentaires qui y sont apportés par le professeur (voire par les pairs, dans une deuxième étape d’utilisation).
De la même manière que dans le cas précédent, à la création du padlet, l’option « en colonnes » se présente et permet d’opter pour cette présentation des étiquettes.
- Les étiquettes sont rangées par colonne : chaque colonne correspond à un travail demandé.
– Les élèves postent leurs travaux (sous forme de photo ou de fichier).
– Le professeur et / ou les élèves commente(nt).
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Prolongements
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Continuité pédagogique
Dans le cadre de la continuité pédagogique que nous devons mettre en place pour la période de confinement, et au bout d’une semaine de travail avec l’outil, il nous semble que deux prolongements sont à envisager :
- inciter les élèves à poster des commentaires pour développer l’entraide et le recul réflexif sur les travaux demandés ;
- développer les situations de communication et d’accompagnement personnalisé en multipliant les canaux : ENT, classes virtuelles en petits groupes de besoins méthodologiques (apprendre à apprendre) et disciplinaires (difficultés dans la matière).
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De retour dans nos établissements
Enfin, on peut envisager une utilisation de l’outil dans le cadre du retour aux cours normaux, en présentiel.
Le développement du plan de travail [1], pourrait permettre plus facilement de répondre aux besoins des élèves les plus en difficulté tout en laissant les autres travailler en autonomie ou en groupes à l’aide d’un outil de repérage particulièrement performant.
