Présentation de la séquence :
Cette séquence a pour objectif l’étude du discours descriptif, point majeur du programme de la classe de 4ème.
La 4ème dans laquelle a été menée cette séquence est une classe hétérogène où l’acte de lecture représente un réel problème pour les élèves. Par conséquent, plutôt que de mener l’étude à travers un groupement de textes (ce qui leur serait apparu comme un peu arbitraire) ou à travers la lecture d’une œuvre intégrale (qui leur apparaît toujours comme fastidieuse), j’ai choisi un recueil de nouvelles fantastiques : La dimension fantastique n°1 (Librio).
En effet, la lecture de nouvelles, souvent assez brèves, leur coûte moins, et le genre du fantastique leur plaît, bien qu’ils n’en maîtrisent pas toujours les ressorts.
La démarche et les objectifs sont assez similaires à ceux que j’ai mis en place dans ma séquence sur Les oubliés de Vulcain (roman de science-fiction) dans lequel j’ai étudié la description avec une autre classe de 4ème.
Objectifs de la séquence.
Objectif global : écrire une description et l’insérer dans un récit.
Objectifs spécifiques :
– reconnaître la structure d’un récit fantastique.
– reconnaître le discours descriptif.
– construire une description.
– l’insérer dans un récit et non la placer de façon arbitraire.
– analyser la description par la caméra dans un film.
Déroulement des séances.
Séance 1 : définir le fantastique.
Cette séquence a pour objectif d’apprendre aux élèves à reconnaître un récit fantastique en en analysant précisément le schéma narratif afin d’en dégager la spécificité.
Le support de la séance est la nouvelle La chevelure de Maupassant.
Au préalable on aura demandé aux élèves de lire celle-ci attentivement.
Avant même de se lancer dans une étude de la nouvelle, on fera prendre conscience aux élèves de l’intérêt de l’objectif en partant de leurs acquis. On les questionnera simplement à l’oral afin de leur faire définir la notion de fantastique. Ils se rendront rapidement compte que, s’ils font appel aux notions de surnaturel, de merveilleux et aux termes de légendes, irréel, etc, ils ne sont pas en mesure d’en donner une définition rigoureuse. On leur proposera alors d’étudier ensemble cette nouvelle afin de voir comment on peut définir le récit fantastique.
La première étape du travail est une brève évaluation diagnostique qui a pour objectif de vérifier la lecture menée par les élèves. Il s’agit d’un questionnaire très simple noté sur 10. Celui-ci a l’avantage, par sa simplicité, d’être « payant » pour les élèves qui ont lu avec un minimum d’attention. Ainsi, en répétant cette démarche au cours de la séquence, on les incite à la lecture.
Voici le questionnaire proposé à cette classe de 4ème :
TEST DE LECTURE : Maupassant, La Chevelure.
1) Qui est l’auteur du journal dont il est question dans la nouvelle ?
2) Qu’achète-t-il ? Où place-t-il cet objet ?
3) Que découvre-t-il à l’intérieur ?
4) Quels événements étranges se produisent à partir de ce moment-là ?
5) Comment se termine l’histoire pour l’auteur du journal ?
On demandera ensuite aux élèves de donner oralement tous les éléments qui leur semblent fantastiques dans cette nouvelle. On les notera soigneusement au tableau avant de se livrer à l’étude du texte lui-même et plus précisément de son schéma narratif.
On fera ainsi découvrir, par un questionnaire, les caractéristiques du récit fantastique et on pourra ensuite revenir sur ce que les élèves avaient évoqué afin d’affirmer ou d’infirmer leurs hypothèses.
Questionnaire proposé pour une étude du texte.
Objectif : Reconnaître un récit fantastique en analysant son schéma narratif.
Support : La chevelure de Guy de Maupassant.
Questionnaire de lecture
1) A quoi servent les quatre premiers paragraphes de la nouvelle ? Appartiennent-ils vraiment au récit ? Où commence alors celui-ci ?
2) Quel est le statut du narrateur ?
3) Quelle est la situation initiale du récit ? Avez-vous l’impression d’avoir affaire à un récit fantastique ?
4) Quel est l’élément perturbateur ? En quoi peut-on dire qu’il introduit le fantastique ?
5) Faites la liste des différents éléments surnaturels qui interviennent dans la suite du récit.
6) Quel est l’élément de résolution ?
7) Quel est le dénouement ? Pourquoi peut-on dire que le lecteur est perplexe à sa lecture ?
On insistera particulièrement sur :
– le réalisme de la situation initiale.
– l’ avertissement fourni par l’élément perturbateur.
– les phénomènes surnaturels mis en place dans les péripéties.
– un dénouement oscillant entre explication rationnelle et explication surnaturelle.
On pourra donner lecture aux élèves du célèbre texte de Todorov dans lequel il donne sa définition du genre fantastique. Pourquoi ne pas d’ailleurs leur distribuer en ôtant un certain nombre de mots qu’ils pourraient aisément retrouver ?
C’est un moyen facile d’aboutir à une synthèse. J’ai personnellement opté cette année pour un schéma fait dans le classeur.
Autres pistes possibles (pour classes démotivées).
Dans des classes totalement démotivées par la lecture, on peut avoir recours à un autre support qu’un texte aussi « classique » que celui de Maupassant et qui serait plus accessible aux élèves.
Ayant une classe de 4ème en responsabilité lorsque j’enseignais à Evry, j’avais choisi de partir d’un épisode d’X Files, série bien connue et appréciée des élèves, pour leur faire définir la notion de fantastique.
Le passage à la lecture de textes littéraires (j’avais en l’occurrence choisi des nouvelles de Buzzati comme L’ascenseur ou Le veston ensorcelé) était alors plus facile car les élèves y retrouvaient des points communs avec leur série culte. Ils acceptaient alors volontiers de lire ces textes.
Un autre support possible pour cette séance inaugurale est un film fantastique. Celui que j’ai utilisé plus avant dans ma séquence, Sleepy Hollow, est tout à fait intéressant ; il permet ce même travail de repérage des caractéristiques du fantastique et peut servir de catalyseur pour entraîner les élèves dans la lecture des textes. Il présente de surcroît un autre avantage : la fin donne une explication rationnelle de l’apparition du cavalier sans tête (l’analepse narrative de Lady Van Tassel) et permet d’étudier le film à rebours en fin de séquence, afin de voir les limites du fantastique.
A préparer pour la séance 2 : relire attentivement La Cafetière de Théophile Gautier.
Séance 2 : Le vocabulaire de la peur.
On repartira des acquis de la première séance afin de travailler sur les sentiments mis en place dans ce genre littéraire. Très vite les élèves formulent « la peur », « le malaise », et on exploitera cette piste dans un travail de vocabulaire, en vue d’une production écrite.
Tout d’abord, on réitérera le procédé d’évaluation mis en place dans la première séance pour s’assurer de la lecture de la nouvelle :
Test de lecture : Théophile Gautier, La cafetière.
1) Dans quelle région de France le narrateur est-il invité :
le pays basque, l’Ile-de-France, la Provence ou la Normandie ?
2) Que ressent-il en entrant dans la chambre ?
3) Citez quatre événements surnaturels qui se produisent cette nuit-là.
4) Que remarque le narrateur, dans la chambre, qu’il n’avait pas vu tout d’abord ?
5) Comment se termine cette rencontre ? Quel objet reste-t-il au narrateur ?
6) Dans la réalité, qu’est-il arrivé à Angela ?
On travaillera ensuite oralement sur le statut du narrateur dans la nouvelle et sur ses sentiments. On procédera à un relevé détaillé des expressions traduisant la peur, en constatant qu’elles vont du simple malaise à une véritable peur.
On proposera ensuite une fiche d’exercices aux élèves en alternant travail individuel, travail en binômes et interaction orale. Personnellement, j’ai extrait ces exercices de différents manuels, notamment Lettres Vives (classe de 5e).
La nouvelle Le meneur de loups de Claude Seignolles pourrait également servir de support car les expressions traduisant la peur des personnages y sont nombreuses.
En évaluation, j’ai trouvé d’excellents exercices extraits d’un manuel de 6e (Grammaire, Belin) :
– un extrait de Le Capitaine Fracasse suivi de questions sur le texte comprenant relevé et classement de mots exprimant la peur.
– un exercice de substitution par des synonymes (n°16 page 117).
A préparer pour la séance 3 : Lire attentivement Véra de Villiers de L’Isle Adam.
Séance 3 : La description : organisation et fonction.
En repartant des acquis de la séance 2, on incitera oralement les élèves à réfléchir sur l’atmosphère de la nouvelle fantastique. On leur demandera notamment comment l’auteur peut s’y prendre pour mettre en place le climat inquiétant qui fait naître le doute chez le lecteur. En les guidant, on les amène facilement à identifier le rôle des descriptions. On leur montre alors l’intérêt de les étudier pour pouvoir les insérer soi-même lors d’une production écrite.
A nouveau, on vérifiera les acquis sur la nouvelle qui était à lire, et qui déroute beaucoup d’élèves.
Test de lecture : Véra de Villiers de L’Isle Adam.
1) Comment se nomme le personnage dont il est question au début de la nouvelle : le comte Anatole, le comte Salomon, le comte d’Oton, le comte d’Athol ou le comte Véra ?
2) Quel est son sentiment au début de la nouvelle ? Pourquoi ?
3) Dans quelle pièce de la maison se déroule la majeure partie de la nouvelle ?
4) Pourquoi le serviteur semble-t-il étonné par le comportement du comte ?
5) Que jette le comte sur l’oreiller de sa femme ?
6) Citez au moins quatre phénomènes surnaturels qui se produisent.
7) Quel objet apparaît à la fin de la nouvelle ? Pourquoi est-ce particulièrement étonnant ?
On corrigera immédiatement cette évaluation en classe et on enchaînera sur le schéma narratif de la nouvelle car certains éléments sont un peu confus pour les élèves.
Oralement, on leur demandera quelle est , selon eux, la description qui est récurrente et qui contribue fortement à la création de l’atmosphère.
On leur propose alors une lecture analytique comparative de deux descriptions de la chambre : celle réaliste,qui marque le début de la nouvelle, et celle qui caractérise l’entrée dans le monde du surnaturel.
Le travail consistera aussi à voir en quoi une lecture attentive de la première d’entre elles permettrait aisément de déceler des indices annonçant le fantastique.
Cette étude permettra de montrer aux élèves :
– comment reconnaître le discours descriptif
– comment en analyser l’organisation
– comment différencier descriptions objective et subjective(introduction à la notion de subjectivité et à celle de modalisation)
– les fonctions symbolique et mimétique de la description et comment le passage de l’une à l’autre marque, dans le récit fantastique, le passage du réalisme au surnaturel.
Questionnaire proposé pour l’étude des textes :
Questionnaire de lecture
Texte n° 1 : Page 105 de « Et maintenant... » à « plus d’autres heures ».
1) Dans quelle étape du schéma narratif du récit fantastique placeriez-vous ce texte ?
2) De quoi parle ce passage ? Quel est le type de discours utilisé (cf. séquence 1) ?
3) Quel est le temps verbal dominant ? Donnez sa valeur d’emploi (cf. séquence 2).
4) Qui voit ? La pièce est-elle présentée par un personnage statique ou en mouvement ? Justifiez votre réponse en relevant une expression caractéristique.
5) Relevez des indices de lieu qui montrent dans quel ordre sont présentés les éléments de la pièce.
6) Selon vous, pourquoi le narrateur place-t-il cette description à cet endroit ?
Texte n°2 : Pages 109 et 110 de « il se leva » à « arrêtée depuis une année. ».
1) A quelle étape du récit feriez-vous correspondre cette description ?
2) Quels types de phrases sont régulièrement utilisés dans ce passage ? Pourquoi ?
3) Relevez quelques termes qui créent une atmosphère étrange. De qui reflètent-ils le point de vue ?
4) Quelle est selon vous le rôle de cette description ?
On proposera ensuite plusieurs exercices sur la description et son organisation, fréquents dans les différents manuels de 4ème et une fiche synthèse sur la description.
FICHE SYNTHESE SUR LA DESCRIPTION
I) Les caractéristiques de la description.
A/ La description utilise :
– l’imparfait de l’indicatif (quand on intègre une description à un récit au passé simple)
– des connecteurs spatiaux : ce sont des mots-outils qui précisent où se trouvent les éléments décrits. Ils organisent la description.
Ex : sur, au-dessus, à côté, contre, là...
– des expansions du nom (adjectifs épithètes, C du nom, appositions et subordonnée relative) qui apportent des précisions sur ce qui est décrit.
Ex : Il y avait une rue sombre et qui était étroite.
En plus des expansions du nom, on peut utiliser des attributs du sujet.
Ex : La rue était déserte.
B/ La description peut être statique ou en mouvement.
C/ La description peut être
– objective : Elle est neutre, on se contente de décrire sans donner son avis.
Ex : Les murs étaient verts.
– subjective : la personne qui décrit le fait en donnant son opinion sur ce qui est décrit.
Ex : Les vieux murs sales étaient d’un vert pâle et atrocement laid.
Pour donner son opinion, on utilise des outils appelés modalisateurs (cf.séance 4).
II) Les fonctions de la description.
La description peut être :
– mimétique : elle sert alors à présenter le cadre de l’action.
– symbolique : elle est importante dans le récit car elle présente le cadre de l’action, mais aussi l’atmosphère et l’état d’esprit des personnages.
Séance 4 : Les modalisateurs.
A nouveau on repartira des acquis de la séance précédente. Il est facile de faire comprendre aux élèves que lorsqu’ils auront à écrire une description s’insérant dans un récit fantastique, ils devront mettre en place la subjectivité et donc utiliser les modalisateurs.
Afin de les impliquer davantage et de ne pas les placer à nouveau face à un texte d’auteur, j’ai choisi de prendre leurs productions comme supports.
Par groupes de 3, ils ont eu à écrire une brève description.
Le sujet était :
Vous entrez dans une pièce inconnue dans laquelle l’atmosphère est particulièrement étrange. Faites-en une brève description. (12 lignes maximum)
Ils écrivaient ensuite leur description sur un transparent pour rétroprojecteur. Chaque travail a été projeté et lu par un rapporteur choisi dans chaque groupe.
Puis on échangeait les productions et les autres groupes devaient entourer au marqueur rouge tous les mots qui mettaient en place la subjectivité.
Enfin, un travail de relecture a permis de tous les relever et de proposer un moyen de les classer. Très vite, les élèves en sont venus à un classement grammatical.
Cela m’a permis de leur montrer qu’il existait différents types de modalisateurs. En 4ème, on insistera surtout sur les adjectifs évaluatifs (mélioratifs et péjoratifs) et sur le rôle des adverbes.
Après une synthèse écrite reportée dans le classeur, on proposera des exercices aux élèves. Pour ma part, je les ai extraits du manuel de textes Belin 4ème qui en propose d’excellents autour du genre fantastique.
Séance 5 : Enrichir une description : les attributs du sujet et trois expansions du nom.
Le texte support sera l’incipit de la nouvelle Le meneur de loups de Claude Seignolles. En effet, la description de la ferme y est particulièrement riche en expansions du nom.
On demandera aux élèves de réécrire certaines phrases en supprimant les éléments non nécessaires. On fera retrouver aux élèves le nom que chacun d’entre eux enrichit.
Par un questionnement oral, on leur apprendra à les reconnaître en s’appuyant sur des critères précis :
- nature
- place
- possibilité ou non de les déplacer, de les supprimer
- construction : directe ou indirecte
On fera ensuite compléter une synthèse à trous qui sera le support de la leçon à retravailler à la maison.
Utiliser des expansions du nom et des attributs du sujet pour enrichir une description.
Dans une description, on présente des êtres ou des choses. Pour les caractériser (c’est-à-dire en donner les caractéristiques, les propriétés), on peut utiliser : des expansions du nom et des attributs du sujet.
I/ LES EXPANSIONS DU NOM
Ce sont des constructions qui ............................................. les ...................................................................
1) L’épithète.
C’est un groupe que l’on ajoute à un ............ et qui est placé .................................., sans ........................................
Sa nature : c’est le plus souvent un ..................................
Il peut aussi s’agir d’un ............................ ou d’un ...........................
Sa construction : elle est toujours ............................................. .
Attention, un nom peut être enrichi par plusieurs épithètes :
................................................
...............................................
2) L’apposition.
C’est un mot ou groupe de mots qui se rapporte à un ..................... et qui a un .............................d’........................................ avec lui.
Sa construction :
* indirecte :
séparation du nom par une ..............................
séparation du nom par une ..................................
* directe
Sa nature : il peut s’agir d’un ............................................. ou d’un ............................... ou encore d’un ...................................................
3) Le complément du nom.
C’est un mot ou un groupe de mots qui complète un ...........................
*Sa construction : le plus souvent .................................. à l’aide des .......................................... (de, à, en).
Elle peut être directe.
Sa nature : il peut s’agir d’un ..................... ,d’un ..........................., d’un ........................................... ou d’un ..............................................
II/ L’ATTRIBUT DU SUJET
On peut caractériser un être ou une chose dans une description en utilisant des attributs du sujet.
On les trouve après des verbes .......................................... .
Ce sont les verbes d’........................................... : être, paraître, etc.
Mais aussi les verbes qui attribuent un ........................ ou un ....................... : élire, nommer, etc.
A la différence de l’épithète, il n’est pas .............................................
Sa nature : c’est un ..........................................................
ou un ............................................................
Ex :
un ........................ou un ..................
un ...........................................
Cette synthèse sera suivie d’exercices trouvés, pour ma part, dans le manuel de mes élèves.
Enfin, on proposera une évaluation sommative portant sur les séances 4 et 5 :
EVALUATION DE GRAMMAIRE
Exercice 1 : Lisez ce texte et répondez aux questions (7 points)
Le château qu’habitait le comte avait pris à la longue quelque chose de la tristesse de ses hôtes ; les murailles noircies, les pierres sans ciment, les ronces qui l’entouraient, cet aspect silencieux qui planait sur ses vieilles tours, délabrées. Tout cela paraissait féerique et étrange. C’était pire au-dedans : de longs corridors obscurs, des portes qui claquaient violemment la nuit, des fenêtres hautes, étroites, des lambris enfumés et puis, de place en place, dans les galeries quelque ornement antique, l’armure d’un ancien baron, le portrait en pied d’une princesse, un bois de cerf, un couteau de chasse, un poignard rouillé, et souvent dans quelques recoins sans lumière, des décombres, des plâtras qui tombaient du plafond du vieux salon lorsque le vent, par quelque soirée d’hiver, s’engouffrait dans les longues galeries.
Gustave Flaubert, Rêve d’enfer
1) A quel type de discours a-t-on affaire dans ce texte ?
Donnez au moins deux caractéristiques qui vous permettent de répondre. /1,5
2) A quel type de récit appartient d’après vous ce texte ? /0,5
3) Le texte vous semble-t-il objectif ou subjectif ? Justifiez votre réponse. /1,5
4) Quelle atmosphère le narrateur cherche-t-il à mettre en place ? /0,5
5) Donnez la nature et la fonction grammaticale des mots ou groupes en italiques dans le texte. /3
Exercice 2 : Réécrivez ces groupes de mots en remplaçant le complément du nom par un adjectif épithète équivalent. (3 points)
- Un froid d’hiver
- Le métro de Londres
- Un château du Moyen Age
- La revue de la semaine
- L’agitation de la ville
- Un oiseau de nuit
Exercice 3 : Le texte suivant est une description objective. Réécrivez-le en en faisant une description subjective. Pour cela, enrichissez les groupes en italiques à l’aide d’un modalisateur. Soulignez les modalisateurs utilisés. (4 points)
Le duc Arthur était assis dans un fauteuil en maroguin noir, le coude appuyé sur sa table, la tête dans ses mains. La chambre était spacieuse. Dans un coin était le fourneau. Sur le guéridon, se trouvaient quelques livres entrouverts, dont quelques feuillets étaient arrachés à moitié.
Exercice 4 : Quelle est la fonction des groupes en italiques dans les phrases suivantes : complément du nom, épithète, apposition, attribut du sujet, ou COD ? (3 points)
Le château semblait désert.
Le duc Arthur était assis dans un fauteuil.
Les fenêtres étroites, fermées rendaient l’endroit inquiétant.
Les amis du duc Arthur se faisaient rares.
Hanté, le château était inquiétant.
La ville d’Almaroës abritait ce château.
Exercice 5 : Complètez ce texte en enrichissant les GN soulignés par des expansions ou des attributs dont la nature et la fonction vous sont précisées entre parenthèses. (3 points)
A peine à terre, je m’en allai rôder, comme je l’avais fait si souvent, autour de cette maison. L’aspect extérieur était assez ....................................... (attribut du sujet/adjectif qualificatif). La façade .......................................(épithète/ participe passé) portait de petites fenêtres dont les volets ........................................... (Ct du nom/ GN) tombaient en morceaux. Les habitants, ......................................................., (apposition/GN) devaient en délaisser l’entretien car l’.................................................. (épithète/adjectif qualificatif) humidité du canal montait à l’intérieur des murs, souillant le crépi de grandes taches grises. Son aspect était si maussade ce soir-là que j’en eus une peur .....................................( Ct du nom / GN)
d’après Marcel Brion, La corne de corail
Séance 6 : L’accord des adjectifs.
Toujours dans une perspective d’écriture, on peut demander aux élèves quel problème orthographique ils vont rencontrer en utilisant les adjectifs épithètes. Le problème de l’accord est très vite évoqué, ce qui sert d’introduction à la séance.
Dans la perspective de la classe de 3ème, on peut utiliser comme support un exercice de réécriture (transposition) de certaines phrases de la nouvelle La Cafetière, précédemment étudiée.
Ce travail sera mené en interaction orale. On envoie un élève au tableau en lui demandant d’effectuer une transposition. Les autres le corrigent et ils élaborent tous ensemble les règles étudiées :
– accord simple de l’adjectif.
– accord des adjectifs de couleur.
– le cas des adjectifs nu, mi, demi.
On réactivera ainsi les règles qui seront ensuite reformulées par un élève afin que les autres puissent les noter.
Des exercices, fréquents dans les manuels, seront ensuite effectués par les élèves.
En évaluation, on dictera le texte suivant :
« Un tableau inquiétant »
Il y avait ce tableau macabre de Calame. Il formait une simple tache noire sur l’un des murs blancs. C’était un paysage sauvage et désolé, au cœur de la nuit ; au milieu se dresse un chêne fantômatique. Un vent farouche souffle et sa force géante repousse toujours vers la gauche les branches dentelées maigrement recouvertes de feuilles jaunes et marron. Une traînée de nuages gris clair dérive dans les cieux. Au pied de l’énorme chêne se dresse la silhouette d’un homme ; la rafale drape ses vêtements bleu marine et fait se tenir droites les plumes de coq écarlates et orange qui ornent son chapeau. Ce tableau possède un pouvoir surnaturel qui vous hante, et c’est pour cela que je l’ai acheté.
D’après Fitz James O’Brien , La chambre perdue
Séance 7 : La description dans un film fantastique.
Travailler sur l’image et particulièrement sur la description par la caméra me semblait fort utile. En effet c’est un bon moyen pour :
– montrer aux élèves qu’une description s’organise.
– montrer qu’elle sert à créer une atmosphère.
– initier les élèves à la notion de point de vue.
– mais aussi au vocabulaire de l’analyse filmique (plans, mouvements de caméra ...).
J’ai choisi le film de Tim Burton Sleepy Hollow (visionné intégralement par les élèves au cinéma de la commune, à la demande de plusieurs enseignants travaillant sur le fantastique) car il plaît beaucoup aux élèves.
La scène de l’entrée d’Ichabod Crane dans le village de Sleepy Hollow est particulièrement intéressante car elle permet d’étudier les points cités précédemment et de montrer le symbolisme de certaines scènes.
L’étude a été menée avec le questionnaire suivant (le corrigé est inclus).
Objectif : Savoir analyser une séquence descriptive dans un film fantastique.
Support : L’arrivée d’Ichabod Crane dans Sleepy Hollow.
1) Quel est le type de plan utilisé au début de la scène ? Quel est le point de fuite ? Trouvez les lignes de perspective puis indiquez ce qui se trouve de chaque côté d’entre elles.
C’est un plan d’ensemble (vision globalisante du village de Sleepy Hollow).
On voit un village embrumé.
D’un côté de l’entrée du village (noter la symbolique des têtes de cerfs), on aperçoit le cimetière, et de l’autre des moutons. Il faut noter le fort symbolisme et l’opposition entre la vie et la mort.
2) Quel mouvement adopte la caméra ?
On découvre le village des hauteurs : le cameraman filme en plongée. On passe également du plan d’ensemble au plan moyen.
3) En vous appuyant sur vos réponses précédentes, expliquez l’effet qu’a voulu produire le réalisateur avec cette scène.
Le spectateur se trouve à la place d’Ichabod Crane : on découvre en même temps que lui ce village dans lequel les techniques cinématographiques nous font plonger. On pénètre dans le monde de l’inquiétant.
4) Quels jeux de caméra sont ensuite adoptés pour décrire l’avancée d’Ichabod dans le village ? Quel est l’effet produit ?
– le travelling : impression d’avancer dans le village.
– un mouvement circulaire autour de Crane.
On a l’impression que Crane est en fait le prisonnier d’un village étrange (brume, fenêtres qui se ferment).
5) En observant précisément la scène où l’on découvre la tour de garde, identifiez à travers quel regard est vu le village.
On a l’impression, au début, de tout voir par les yeux de Crane. Mais en réalité, Ichabod est souvent dans le champ de la caméra. Dans cette scène, on le regarde en train de voir (de l’autre côté). Cela donne l’impression qu’il est épié.
6) Où le personnage pénètre-t-il à la fin de la scène ? Que symbolise ce passage ?
Il entre dans la brume. Cela marque son entrée dans le monde du surnaturel et donc montre la bascule du film dans le registre du fantastique.
7) Quels autres éléments contribuent à créer l’atmosphère ?
– le jeu des couleurs.
– la bande son.
Cette étude est particulièrement intéressante car elle permet d’introduire la notion de point de vue. En effet dans une scène, on croit voir à travers les yeux d’Ichabod Crane, mais on l’aperçoit de l’autre côté de la rive. Ce nouveau point de vue interne prouve qu’il est épié et contribue à créer une atmosphère inquiétante.
On prolongera l’étude par un exercice d’écriture court réalisé à la maison qui permet de réinvestir les acquis des élèves sur la description et permet de préparer l’évaluation finale.
Sujet : Imaginez que vous êtes Ichabod Crane. Vous arrivez à Sleepy Hollow et vous entrez dans le village. Ecrivez la description de celui-ci en respectant les éléments et l’atmosphère du film. Intégrez également vos sentiments à cette description.
Barème de notation
Respect du narrateur /1
Respect des mouvements du personnage / 1
Respect des éléments décrits dans le film / 3
Respect de l’atmosphère du film
Utilisation des modalisateurs pour créer une description subjective / 2
Expression des sentiments d’Ichabod Crane / 2
Utilisation de connecteurs spatiaux / 1
Utilisation des expansions du nom / 2
Construction des phrases/Grammaire / 2
Orthographe / 1,5
Choix des temps/Conjugaison / 1,5
Originalité /3
Je vous soumets ici le corrigé (sous forme d’exercices) que j’ai proposé à mes élèves à partir de leurs copies : j’ai essayé d’y inclure des exercices de vocabulaire en vue de l’évaluation finale.
Support : L’entrée d’Ichabod Crane dans Sleepy Hollow
Activité 1 : Transformez les phrases suivantes en remplaçant « il y a ».
1/ De chaque côté il y avait un troupeau de moutons et un cimetière.
2/ Au loin, il y avait un épais nuage de brume.
3/ Il y avait un silence de mort dans ce village.
4/ Il y avait une tour de garde au fond du village.
5/ Il y avait du brouillard dans le village.
6/ Il y avait une grande rue au milieu du village.
Activité 2 : Complètez ces phrases à l’aide de connecteurs spatiaux respectant la description du film.
1/ Je regardais les maisons ...................... de moi.
2/ De cette allée, on pouvait voir, en .................................. le village, ............. ........................... un troupeau de moutons et .......................... un cimetière.
3/ ...................... à moi se trouvait une église.
4/ Les gens me regardaient ............................ Leurs fenêtres et fermaient les volets.
5/ .................................., il y avait deux piliers surmontés d’une tête de cerf.
6/ Le manoir se trouvait ............................... du village.
7/ ......................, on distinguait un nuage de brume.
Activité 3 : Complétez ces phrases qui expriment les sentiments d’Ichabod Crane.
1/ J’étais a............................ par ce village i........................... .
2/ Cette ville sombre et silencieuse m’e................................ mes jambes étaient ............................. et j’avais la ................................................... .
3/ La p................................ s’empara de moi.
4/ Mon cœur b.................... l..... c............................ tant j’avais .................... .
5/ Un tel silence me laissait p.................................. . Je n’avais jamais vu cela et je restais c............ .
6/ Cette atmosphère me s........................... beaucoup.
7/ Quelle st................................ en entrant dans ce village ! Je fus très é..................... par le silence qui y régnait.
Activité 4 : Complétez ces phrases par des mots qui rendront compte de l’atmosphère du village.
1/ Ce village était l............................. et me faisait peur.
2/ Le village semblait mort. Quelle atmosphère m........................... !
3/ La ville était s............................... .
4/ L’atmosphère était p....................... car je me sentais épié.
5/ Toutes ces couleurs sombres faisaient de Sleepy Hollow une ville m.................. .
Activité 5 : Complète ces phrases par des expressions qui indiqueront les mouvements d’Ichabod Crane.
1/ J’a...................... la grande rue du village.
2/ Je d............................... dans Sleepy Hollow.
3/ Je m’e.................................. dans ce village brumeux.
4/ Face à l’église, je f....... v................. f................ pour prendre la rue centrale.
5/ Je l...................... des maisons qui paraissaient sans vie.
Activité 6 : Réécrivez ces phrases extraites de vos copies en les améliorant.
1/ Je trouvais que l’atmosphère était étrange, vide.
2/ Peu à peu que je descenda, je fus attention qu’à ma droite se trouvait un tas de moutons et à ma gauche le cimetière de cette ville.
3/ Je vois un troupeau de moutons : une vingtaine au moins me rassurèrent.
4/ On aurait pu dire que le village était pris par la mort.
5/ Il y a un troupeau de moutons et un cimetière qui signifiaient la vie et la mort.
6/ Cette drôle d’émotion me refroidit le cœur.
7/ Je m’apprête à rentrer dans le village de Sleepy Hollow, mais ce village est sombre.
Séance 8 : Evaluation de lecture cursive.
Au début de la séquence les élèves avaient été avertis qu’ils auraient à lire d’autres nouvelles que celle étudiées en classe. Je leur ai proposé un contrôle de lecture attrayant dans la mesure où il « récompense » facilement les élèves qui ont fait l’effort de lire plusieurs nouvelles.
Le principe en est simple : j’ai imposé la lecture de deux nouvelles mais les élèves pouvaient en lire d’autres. Le questionnaire, portant sur les caractéristiques du récit fantastique, était le même pour toutes les nouvelles. Outre les fiches sur les textes imposés, plus les élèves en remplissaient, plus ils obtenaient de points. Au-delà de 20/20, les points étaient gardés en réserve pour d’autres contrôles de lecture.
Nouvelles imposées : J.Ray , La choucroute et R.Matheson, Escamotage.
Questionnaire proposé :
Titre de la nouvelle choisie :
1°/ Quelle est la situation initiale de cette nouvelle ? Est-elle conforme au début d’un récit fantastique ? Justifiez précisément votre réponse.
2) Quel est l’élément perturbateur ?
3) Citez au moins trois phénomènes surnaturels qui se produisent par la suite.
4) L’atmosphère créée dans la nouvelle est-elle inquiétante ? Justifiez votre réponse.
5) Cette nouvelle présente-t-elle un dénouement caractéristique du genre fantastique ? Justifiez votre réponse.
6) Justifiez le titre de la nouvelle.
Séance 9 : EVALUATION FINALE.
En évaluation finale, on proposera aux élèves de rédiger un récit incluant une description créant une atmosphère propice au fantastique.
Pour support, j’ai choisi quatre vignettes d’une bande dessinée, trouvées dans le manuel Tout simplement 4e (Hachette). En effet, le décor (un carrosse, un château, une forêt sombre, la pluie) est propice à ce type de récit.
EVALUATION FINALE
Observez bien les vignettes de cette bande dessinée. Imaginez que vous êtes la jeune fille qui voyage dans la diligence.
Dans un premier paragraphe vous ferez le récit de votre arrivée face au château (lieu, raisons du voyage...), et vous intégrerez au récit une description subjective qui créera une atmosphère inquiétante.
Dans un second paragraphe, vous raconterez votre arrivée au château (vignettes 2, 3 et 4), et vous ferez la description d’un phénomène fantastique survenu lors de votre entrée dans le château.
Consignes :
1) Utilisez 4 épithètes, 2 compléments du nom, 2 appositions et 4 attributs du sujet. Soulignez-les.
2) Respectez bien toutes les caractéristiques de la description étudiées en classe.
3) Respectez bien les vignettes, le décor et les personnages qu’elles proposent.
4) Faites un effort de présentation sur votre copie.
Voici le corrigé proposé aux élèves :
CORRECTION DE L’EVALUATION FINALE
Activité 1 : Complétez ces phrases descriptives pour rendre compte des éléments à décrire dans les vignettes.
1) Le ciel était s....................... et l’o......................... le rendait o............................ .
2) Le ciel était b............. et c............................ de nuages. Sa couleur g..................... le rendait m.............................. .
3) Le temps était m......................... et le ciel était m...................... .
4) Au loin, dans ce paysage t.............................. on apercevait une vieille d................ Sous une pluie b..............................
5) La pluie d................................... formait un rideau et inondait les o.......................... creusée dans le chemin.
6) Depuis ma diligence j’entendais le vent h.................... et m...................... comme un animal.
7) Le vent s’e.............................. dans la forêt et je l’entendais s............................ .
8) Le carrosse passa sous un p........................ obscur et nous arrivâmes dans une cour p...................... glissante.
9) Nous frappâmes à une l...................... porte à deux b............................ .
Activité 2 : Complétez ces phrases en mettant les verbes entre parenthèses aux temps qui conviennent.
1) Le château (être) .................... inquiétant et nous nous (arrêter) ........................... dans la cour.
2) Le carrosse (accélérer) ......................... puis (ralentir) ........................... à l’approche de cette sombre bâtisse.
3) Il (faire) ........................ sombre et la pluie (tomber) ............................beaucoup en ce soir d’hiver.
Activité 3 : Réécrivez ce paragraphe en corrigeant les fautes et en améliorant l’expression.
Lointainement, je vois le château et je passe la tête à travers la fenêtre pour voir si je vois autre chose mais il faisait hyper sombre et j’avais la pluie qui m’atterrissait sur ma figure.
Je voudrais que le chariot avance encore plus mais la route est pleine de boue. C’est sinistre et on n’entendit aucun bruit à part celui des feuilles et des fleurs.
Les branches des arbres gênaient la route et j’en avais marre que ça nous gêne pour avancer ; L’ami à ma mère avait pas dit que c’était une galère d’arriver jusqu’à ce vieux truc.