Podcast et histoire des arts en sixième

, par COLOMBI Raphaële, collège Pierre de Coubertin, Chevreuse

Un travail interdisciplinaire français/musique/arts plastiques permettant de réfléchir sur deux problématiques en histoire des arts :

Comment et pourquoi devient-on écrivain ?
Comment d’autres disciplines artistiques se réapproprient-elles le mythe ?

Ce projet est mené avec une classe de sixième hétérogène, dans un collège de bon niveau.

Le projet :

Créer en classe de sixième de courtes émissions audio autour de l’histoire des arts, publiées ensuite sur le blog de la classe, lors de deux séquences indépendantes :

  • Participation de la classe au Salon du livre de Jeunesse Lirenval.
  • Les Métamorphoses d’Ovide.

Objectifs :

  • Développer les compétences transversales des élèves en histoire des Arts par l’implication dans un projet interdisciplinaire.
  • Les rendre autonomes dans l’utilisation de ces compétences.

Matériel TICE utilisé :

Ipods, micros, ordinateurs, logiciels de mixage, blog, internet, logiciel de traitement de texte [1].

Déroulement :

Lirenval :

Cette séquence, autour de Lirenval, a comporté de nombreuses activités, réparties pendant trois mois, sur une heure de cours par semaine : par exemple, l’organisation d’un défi-lecture avec une classe de cinquième du collège. Nous ne développerons ici que la partie concernant l’histoire des arts.

  • A l’occasion du salon du livre, les élèves ont réalisé au collège, un interview de deux écrivains, Muriel Bloch et Claude Clément. Ce sont les organisateurs du salon qui ont mis la classe en relation avec ces auteurs. La préparation des questions a permis une réflexion sur l’écriture et le statut de l’artiste. Le thème du salon portant cette année sur littérature et musique, la relation entre les différents arts est également abordée.
  • Lors du salon, le samedi 2 avril, et en complète autonomie (aucun adulte ne les accompagne…), certains élèves interviewent des visiteurs sur leur amour de l’écriture, à l’aide du matériel laissé à leur disposition (Ipods et micros).
  • Pour la réalisation des épisodes, la classe est ensuite organisée en ateliers :

— Correction d’exercices de grammaire ou de conjugaison en autonomie

Ce groupe dispose du tableau numérique interactif (cela peut s’envisager sur un tableau classique aussi). Il a pour objectif de fabriquer un corrigé en mettant les compétences de chacun en commun. Quand les élèves pensent que tout est juste, le professeur est appelé pour vérification. Cet atelier n’a pas de rapport direct avec Lirenval, et concerne l’autre séquence menée en parallèle, le matériel informatique à disposition ne permettant pas de mettre tous les élèves sur les ordinateurs en même temps.

— Montage des épisodes du podcast avec le logiciel garageband

Les élèves travaillent par groupes de deux : trois ordinateurs sont à disposition. C’est le professeur qui initie les élèves au logiciel lors de la première séance, mais ensuite ceux-ci deviennent les « passeurs » des compétences. Pour cela, ils sont mis en binôme avec un nouveau camarade, lors de la séance suivante.

— Publication du podcast sur le blog

Deux élèves, sur un quatrième ordinateur, se chargent de cette dernière opération. On suit ensuite la même procédure que pour le second atelier.

— Pendant le cours de musique, les élèves créent les jingles nécessaires au podcast.

Les Métamorphoses d’Ovide :

Cette séquence, placée en fin d’année, dure six semaines.

  • Parallèlement au texte, le tableau de Rubens, La chute de Phaéton (1605), est étudié, de façon à réinvestir le vocabulaire d’analyse vu conjointement en arts plastiques et en français tout au long de l’année (par exemple, les différents plans, le cadrage, la composition, etc. ). Par ailleurs, on insiste sur l’importance de la technique employée, et sur les choix artistiques opérés par le peintre (Quelle partie du schéma narratif a- t-elle été illustrée ? Pourquoi ?)
  • L’étude du texte à proprement parler est axée sur les passages descriptifs : Le but est d’apprendre aux élèves de sixième à écrire une première ekphrasis [2]. Cela permet de traiter aussi des notions au programme en grammaire, comme l’adjectif, les valeurs du présent. En vocabulaire, on travaille sur les couleurs, essentielles en art. En arts plastiques, un des passages étudiés fait l’objet d’une illustration.
  • Les élèves vont ensuite en salle informatique : il s’agit de préparer la visite au Louvre en sélectionnant sur la base documentaire en ligne Atlas des œuvres artistiques en relation avec les Métamorphoses : on peut diversifier les arts abordés, puisqu’on y trouve aussi bien des sculptures que des objets d’art (médaillons par exemple) ou des tapisseries. Chacun opère son propre choix, en fonction de ses goûts en matière artistique, mais aussi en ce qui concerne les mythes d’Ovide. Il n’est pas possible de voir toutes les œuvres le jour de la visite : en fonction du plan du Louvre, et des salles ouvertes, on en retient finalement une douzaine . Malheureusement la visite tant attendue n’aura pas lieu, à cause d’une grève des transports…
  • Le travail en salle informatique comprend plusieurs aspects : les élèves écrivent une seconde ekphrasis de l’œuvre qu’ils ont choisie, font une recherche concernant son auteur, écrivent un petit texte argumentatif pour justifier leur choix. Ces différents travaux doivent servir pour les épisodes du podcast.

Bilan :

  • Les activités autour du Salon du Livre Lirenval ont provoqué une émulation indéniable autour de la lecture : toute la classe, en l’espace de trois mois, a lu au moins trois livres, et une bonne moitié est allée jusqu’aux cinq proposés, sans qu’il y ait aucune contrainte. Certains se sont également découvert une vocation, et ont apporté des poèmes ou des histoires à lire à leur professeur…
  • Les élèves se sont révélés assez vite autonomes dans leurs activités de groupes : le professeur est alors sollicité comme aide ; ce n’est plus lui qui est à l’origine de la demande de savoir ou de compétence.
  • Le travail autour des ekphrasis a fait progresser les élèves en qualité d’écriture : le support de l’œuvre d’art leur permet d’être précis et plus rigoureux dans la formulation. (voir un exemple)
  • La mise en vedette de l’oral, grâce aux émissions audio, permet à certains élèves en difficulté, par exemple les dyslexiques, de se révéler.
  • En revanche, il ne faut pas multiplier les thématiques sur une année, surtout en sixième : le second projet, autour des Métamorphoses n’a pu être achevé, faute de temps : les élèves n’ont pas pu créer leurs épisodes de podcast.
  • L’utilisation des micros présente également une difficulté technique : en effet ceux qui marchent avec les ipods ne sont pas directionnels, et captent donc tous les bruits ambiants. Le son n’est pas toujours de qualité. Il faudrait donc pouvoir investir dans du matériel un peu plus professionnel...

annexes

Consignes pour la rédaction de la première ekphrasis.

Consignes pour l’activité en salle informatique.

Compétences du socle concernées par ce projet.

Voir en ligne : le podcast

Notes

[1Il s’agit d’une dotation du conseil général des Yvelines pour expérimentation de la baladodiffusion. On pourrait également utiliser les lecteurs MP3 des élèves, la salle multimédia avec le logiciel libre Audacity pour faire le montage audio.

[2Evidemment ,en sixième, il n’est pas jugé utile d’employer le terme.

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