Préparer la certification Français Langue Seconde (FLS)

, par Elsa COPETE

A qui s’adresse la certification Français Langue Seconde (FLS) ? Quelles sont les perspectives ouvertes par l’obtention de cette certification ? Comment la préparer au mieux ?

Qu’est-ce que la certification FLS ?

Le français langue seconde (FLS)-langue de scolarisation (FLSco) en France est le français enseigné aux élèves allophones, nouvellement arrivés ou non sur le territoire français. Cette notion emprunte à la didactique du français langue maternelle (FLM) et à la didactique du français langue étrangère (FLE) mais le contexte d’enseignement du français langue seconde (FLS) requiert une analyse, des dispositifs et des outils spécifiques.

Pour répondre à ces exigences, le Ministère de l’Education Nationale a mis en place une offre de formation au niveau académique, afin que tout personnel désirant développer ses compétences dans le domaine du FLS puisse bénéficier d’un accompagnement par des formateurs chevronnés.

La certification Français Langue Seconde vient sanctionner l’aboutissement d’une démarche personnelle d’implication des agents dans ce domaine, et valider leurs acquis professionnels. Cette certification est valable à vie.

Qui concerne t-elle ?

La formation est ouverte à tout enseignant du premier et du second degré, quelle que soit sa discipline (à la différence de la certification DNL, de facto fermée aux enseignants de Lettres, qui ne peuvent pas enseigner leur langue dans une autre langue !) mais s’adresse également plus largement à tout personnel souhaitant acquérir des connaissances et développer des compétences dans le domaine du FLS : AESH, COPSY, CPE, CTEN en CDI…
La certification proprement dite, en revanche, est réservée aux professeurs uniquement.

A quel profil d’élève permet-elle d’enseigner ?

Le public FLS est essentiellement composé d’élèves allophones, qu’ils soient primo-arrivants ou non. Il peut s’agir également d’élèves NSA (non-scolarisés antérieurement), d’enfants de familles itinérantes, et, plus rarement, d’élèves à profil international.

Les structures d’accueil de ces élèves sont appelées UPE2A (unité pédagogique pour élève allophone arrivant), et leur coordination est assurée par les CASNAV (centres académiques pour la scolarisation des enfants allophones nouvellement arrivés et enfants de familles itinérantes).
Les classes UPE2A ont pour but de fournir un enseignement intensif du français à un primo-arrivant (à raison de 12h à 15h par semaine la première année d’accueil par exemple), et de favoriser l’inclusion des élèves dans des classes ordinaires, tout en laissant une place à d’autres matières dans l’emploi du temps, en fonction des capacités de l’élève.

http://www.casnav.ac-versailles.fr/

Les postes à profil UPE2A sont souvent occupés par des enseignants du premier degré, mais sont ouverts à toute candidature justifiant d’un intérêt et d’une expérience significative dans l’enseignement du FLS.

Modalités de l’examen 

L’inscription de l’agent doit se faire sur le site du SIEC en septembre-octobre généralement, avec envoi du dossier papier pour la mi-octobre.
L’oral a lieu généralement à la mi-février, à la Maison des examens d’Arcueil pour les académies de Paris-Créteil-Versailles.

https://exapro.siec.education.fr/ac...

- Le dossier écrit, recommandations 

Il est recommandé de lire les rapports de jury des sessions précédentes pour construire son dossier papier (voir annexes). La limite est fixée à cinq pages dactylographiées, qui doivent présenter succinctement le parcours antérieur de l’agent et la genèse de sa démarche concernant le FLS (éviter de dresser un CV), puis analyser un cas pratique ou présenter un état des lieux des recherches personnelles du candidat concernant une problématique. Enfin, une conclusion étayée est attendue, établissant un bilan pré-examen oral de la réflexion entamée. Quelques annexes significatives peuvent être ajoutées au dossier, mais elles doivent être pertinentes et s’inscrire dans la réflexion menée tout au long du dossier.

- L’examen oral 

Il a lieu à la mi-février. Il consiste en un exposé du candidat d’une dizaine de minutes et doit rendre compte de la réflexion menée entre l’envoi du dossier papier et la passation de l’oral. Il est conseillé de rappeler de manière synthétique le contenu du dossier, de faire le lien avec le socle de compétences, de développer une analyse ou d’exposer des expérimentations complémentaires, qui permettent au candidat de confirmer ou d’infirmer certaines de ses intuitions.
Cet exposé est suivi d’un entretien avec le jury, qui peut revenir sur les dires du candidat, approfondir une question, poser d’autres cas pratiques, demander des précisions, interroger sur le cadre légal.
Le candidat peut apporter des documents le jour de l’oral et les présenter pendant son exposé.

Résultats 

Ils sont connus dans le courant de l’année et publiés sur le site du SIEC.
Sont reçus les candidats ayant obtenu une note globale (écrit+ oral) supérieure ou égale à 10/20.
Le nombre de passations de l’examen n’est pas limité.
Le taux de réussite oscille entre 50 et 60 pour cent pour les sessions les plus récentes. Toutes les disciplines et tous les niveaux d’enseignement sont généralement représentés (premier et second degré).

- Je suis admissible, mais pas admis 

Tout n’est pas perdu. Si votre note est proche de la moyenne, il manque sans doute quelques données à retravailler et approfondir, mais votre base de travail semble recevable. Si, en revanche, la note est très basse, il faut reconsidérer votre démarche et identifier vos lacunes, afin de les combler au plus vite.

- Je suis admis, que va t-il se passer ?

Félicitations ! Vous recevrez l’année suivante un document officiel attestant de votre réussite. Conservez-le soigneusement, les duplicatas ne sont pas délivrés.

Vous pouvez proposer votre candidature sur les postes spécifiques intra-académiques étiquetés « UPE2A », ou rester sur votre poste actuel (il n’y a aucune obligation de mutation). Vous pouvez prendre en charge plus spécifiquement des élèves à profil UPE2A dans votre établissement, voire monter une UPE2A si vous constatez des besoins importants, sous couvert de votre chef d’établissement.

NB : la certification FLS est un atout pour un départ à l’étranger ou une mutation sur un poste spécifique international, mais n’est en aucun cas une garantie d’obtenir satisfaction concernant ces demandes de mutations, qui exigent la constitution d’un dossier de candidature solide et riche d’expériences et de compétences diverses.

Pour se préparer 

Il est fortement conseillé de prendre contact avec le CASNAV de son académie (liste consultable à cette adresse : http://eduscol.education.fr/cid7871...) et de s’y rendre afin de comprendre le fonctionnement de cet organe institutionnel. Des séances d’accueil de familles allophones sont régulièrement organisées, et il est indispensable d’en appréhender le déroulement.
Les élèves sont soumis à divers tests de positionnement (en français et mathématiques), qu’il est nécessaire de connaître.
Des ressources vidéos, des séquences pédagogiques, des diaporamas complémentaires sont disponibles sur leurs sites internet (ceux de Grenoble et Versailles sont particulièrement riches).

Des stages sont organisés au niveau académique pour découvrir et se former à ces pédagogies spécifiques. A titre d’exemple, l’académie de Versailles propose, en 2017-2018, au Plan Académique de Formation (PAF) :
 Parcours linguistique de l’élève allophone Langues des élèves/langues de l’école
 Apprendre à lire en français langue seconde Enseigner en UPE2A
 La certification complémentaire de français langue seconde.

Que l’on soit en poste UPE2A ou non, il est recommandé de se déplacer en UPE2A collège ou lycée. Assister à des séances « en fond de classe » reste la meilleure façon de découvrir les enjeux et les spécificités de cette structure, ainsi que la diversité du public UPE2A.

Il est indispensable de connaître les circulaires ministérielles de 2002 et 2012 et d’en maîtriser les contenus avant l’examen, car elles fixent les modalités de scolarisation des élèves allophones. Le cadre européen de référence pour les langues (CECRL) est également un document majeur à maîtriser (voir annexes).

La formation en autodidacte est possible, et on lira avec profit les ouvrages mentionnés dans cette courte bibliographie, entre autres :
http://pedagogie.ac-limoges.fr/casn...

On consultera également avec profit la bibliographie et la sitographie du CIEP :
http://www.ciep.fr/sites/default/fi...

En complément

Vous pouvez, en complément de cette certification, devenir examinateur du DELF (niveaux DELF scolaire à B2), délivré par le CIEP (organisme privé indépendant).

Annexes :
1) Rapport de Jury, session 2017, académies de Créteil-Paris-Versailles (PDF)
2) Circulaires d’octobre 2012 (PDF)
3) Synthèse UPE2A circulaire 2015 (PDF)
4) Repères CECRL (PDF)

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