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Ariane et Thésée en quatre tableaux...

Source : Musée de Vienne.
Source de l’image distante : Itinera electronica
Effectuez une recherche sur la Toile afin d’en apprendre plus sur la liaison de Thésée et d’Ariane : A quels moments font référence les scènes représentées sur la mosaïque ? Rédigez vous-même une légende de quatre lignes pour chaque scène.
Liste de liens à explorer
- http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/lettres/LanguesAnciennes/Ariane/intro.htm
- http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/lettres/LanguesAnciennes/Ariane/default.htm
- http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/lettres/LanguesAnciennes/Ariane/fichiers/ar_thes_tarente.htm
- http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/lettres/LanguesAnciennes/Ariane/fichiers/ariane_thesee.htm
- http://www.univ-montp3.fr/ pictura/GenerateurNotice.php?numnotice=A1792
Le crépuscule des nymphes
http://www.mediterranees.net/romans/nymphes/ariane.html
La lettre d’Ariane à Thésée
Source : Héroïde 10 sur Concordances
Texte d’origine : vers 59-64 ; 83-88 ; 119-122 | Texte transformé |
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Solitude d’Ariane
Quid faciam ? quo sola ferar ? uacat insula cultu ; non hominum uideo, non ego facta boum. omne latus terrae cingit mare ; nauita nusquam. nulla per ambiguas puppis itura uias. finge dari comitesque mihi uentosque ratemque, quid sequar ? accessus terra paterna negat. Bestiaire d’Ariane iam iam uenturos aut hac aut suspicor illac, qui lanient auido uiscera dente lupos. forsitan et fuluos tellus alat ista leones ? quis scit an et saeuas tigridas insula habet. et freta dicuntur magnas expellere phocas ; quis uetat et gladios per latus ire meum ? La mort d’Ariane Ergo ego nec lacrimas matris moritura uidebo nec mea qui digitis lumina condat, erit. spiritus infelix peregrinas ibit in auras nec positos artus unguet amica manus. ossa superstabunt uolucres inhumata marinae ; |
Solitude d’Ariane
Quid faciam ? Quo sola eo ? Vacat insula cultu ; Non hominum video, non ego facta bovum. omne latus terrae pontus cingit ; nauita nusquam. nulla puppis per ambiguas uias it. Si habebo comitesque uentosque ratemque, quo ibo ? accessus terra paterna negat. Bestiaire d’Ariane iam iam aut hac aut illac caveo, forsitan viscera lanient auido dente veniunt lupi. forsitan et fuluos leones ista tellus alat ? quis scit an et saeuas tigridas insula habet. forsan et freta magnas phocas expellunt ; quis uetat et gladios per latus meum ire ? La mort d’Ariane Ergo ego nec lacrimas matris moritura uidebo nec erit qui digitis mea lumina condat. spiritus infelix peregrinas in auras ibit nec membra posita unguet amica manus. ossa inhumata superstabunt uolucres marinae ; |
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Classez ensuite les mots trouvés par catégories dans le tableau suivant.
Il est tout à fait indispensable d’identifier les nominatifs singuliers des noms et des adjectifs ainsi que les présents de l’indicatif des verbes pour pouvoir les rechercher.
Traduisez le texte d’imitation à l’aide du vocabulaire. Attention au sens des mots : le premier n’est pas nécessairement celui qui convient.
Les points grammaticaux à revoir sont
- les trois premières déclinaisons, tous genres inclus
- le présent de l’indicatif et de l’impératif. Le futur de l’indicatif
- le participe parfait passif
Les point grammaticaux nouveaux sont les suivants
- la quatrième déclinaison
- le participe futur
Vocabulaire du texte transformé | Vocabulaire du texte transformé |
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quis, quae, quid : qui ? quoi ?
facio, is, ere, feci, factum : faire qui, quae, quod : qui ; interr. quel ? lequel ? solus, a, um : seul eo, is, ire, iui, itum : aller uaco, as, are : être vide, être inoccupé, oisif insula, ae, f. : l’île, l’immeuble à appartements cultus, us, m. : - 1 - la culture du sol, le travail du laboureur, le labour, le labourage ; le soin matériel. - 2 - la culture, l’éducation. - 3 - le culte (respect rendu aux dieux ou à des hommes), les témoignages de respect, le respect, les honneurs, les égards. - 4 - le genre de vie, le genre de civilisation ; les moeurs ; la vie de plaisir, le luxe. - 5 - l’appareil, la parure, la toilette, le costume, l’habit ; l’ornement (du style). non, neg. : ne...pas homo, minis, m. : homme, humain uideo, es, ere, uidi, uisum : voir (uideor, eris, eri, uisus sum : paraître, sembler) factum, i, n. : le fait, l’action, le travail, l’ouvrage bos, bouis, m. : bœuf omnis, e : tout latus, eris, n. : le côté pontus, i, m. : la haute mer, la mer cingo, is, ere, cinxi, cinctum : ceindre, entourer nauita, ae, m. : marin nusquam, inv. : nulle part nullus, a, um : aucun puppis, is, f. : poupe ambiguus, a, um : entre deux, variable, douteux, ambigu uia, ae, f. : route, chemin, voyage habeo, es, ere, bui, bitum : avoir (en sa possession), tenir comes, itis, m. : compagnon uentus, i, m. : vent ratis, is, f. : le radeau, le navire quo, Adv. =où ? (avec changement de lieu) 6. suivi d’un comparatif = d’autant accessus, us, m. : l’approche paternus, a, um : du père, des aïeux nego, as, are : nier iam, adv. : déjà, à l’instant aut, conj. : ou, ou bien hac : par ci illac, adv. : par là caueo, es, ere, caui, cautum : faire attention, veiller à ce que (cautus, a, um : sûr, en sécurité, défiant, circonspect) forsitan : peut-être uiscus, eris, n. : chair, entrailles lanio, as, are : mettre en pièces, déchirer auidus, a, um : désireux, avide |
dens, dentis, f. : dent
lupus, i, m. : loup fuluus, a, um : fauve, doré leo, onis, m. : lion iste, a, ud : ce tellus, uris, f. : terre, sol, terrain, pays alo, is, ere, ui, altum ou alitum : 1. nourrir, alimenter 2. développer 3. se nourrir scio, is, ire, sciui, scitum : savoir an, inv. : est-ce que, ou est-ce que ; an... an..., si... ou si saeuus, a, um : cruel tigris, is (ou idis) m ou f : tigre, tigresse fretum, i, n. : le détroit, la mer, les flots phoca, ae, f. : le phoque expello, is, ere, puli, pulsum : chasser gladius, i, m. : glaive fero, fers, ferre, tuli, latum : porter, supporter, rapporter latus, eris, n. : le côté meus, mea, meum : mon ergo, conj. : donc nec, adv. : et...ne...pas lacrima, ae, f. : larme mater, tris, f. : mère moriturus, a, um : mourante digitus, i, m. : le doigt (de pied), l’orteil (ad digitum : jusqu’à l’abandon) lumen, inis, n. : 1. la lumière 2. le flambeau, la lampe 3. le jour 4. l’éclat, condo, is, ere, didi, ditum : cacher, enfermer, enterrer (condere urbem : spiritus, us, m. : 1. l’air 2. le souffle 3. la vie 4. l’inspiration 5. la suffisance, l’arrogance, l’orgueil infelix, icis : malheureux peregrinus, a, um, adj. et n. : étranger in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre aura, ae, f. : le souffle, la brise, le vent, l’air membrum, i, n. (généralement au plur) : membre, organe pono, is, ere, posui, situm : 1. poser 2. déposer 3. placer, disposer 4. installer 5. présenter, établir unguo, is, ere, unxi, unctum : oindre, parfumer amicus, a, um : ami (amicus, i, m. : l’ami) manus, us, f. : main, petite troupe os, ossis, n. : os inhumatus, a, um : sans sépulture superstos, as, are, steti, statum : se tenir au dessus uolucris, is, f. : oiseau marinus, a, um : marin |
Isolement
L’abandon d’Ariane à Naxos prend d’autant plus de force que le paysage, tout symbolique, y participe.
La terre est ceinte de toute part par les eaux « omne latus terrae cingit mare ». La négation, quasi anaphorique (non...non...nusquam...nulla) aux vers 61 et 62 semblent constitutives de l’endroit. Ni homme, ni boeufs, ni marin ni navire. Non contente d’être déserte, l’île n’offre aucun espoir de fuite. Pire, même si Ariane pouvait encore envisager une fuite, et encore cela ne relève-t-il que de l’imagination « finge », nul endroit ne peut l’accueillir. le « negat » du vers 64 ferme définitivement toute autre issue.
Le mal-être de la jeune femme enlève peu à peu toute couleur réaliste au paysage, qui, contaminé par les angoisses mortifères d’Ariane se peuple peu à peu d’animaux aussi fantastiques qu’improbables dans un tel lieu.
Progressivement, le lieu désert prend la consistance d’un songe donnant une couleur terrifiante au sort d’Ariane, perdue dans sa douleur.
L’île fonctionne donc en tant que métaphore d’un isolement mental.
L’accumulation d’interrogation « quid faciam...quo sola ferar...quo sequar » montre à quel degré l’île est devenue une prison d’où Ariane ne peut s’échapper.L’isolement d’Ariane n’est pas seulement spatial, il est aussi affectif et social : c’est sa terre natale (terra paterna) qui lui est désormais inacessible.
Voilà pourquoi la mort qu’Ariane s’imagine se colore de l’aspect le plus infâme : ni main amie, ni larmes d’une mère pour l’accompagner dans ses derniers instants :
« Ergo ego nec lacrimas matris moritura uidebo
nec mea qui digitis lumina condat, erit. »
La prison de Naxos entre palais crétois et patrie athénienne laisse à l’abandon une Ariane esseulée, condamnée à ne pas devenir l’épouse de Thésée mais qui n’est plus l’innocente jeune fille de Crète.