Faire progresser les élèves allophones à l’oral

Collège & Lycée - Fiche allophonie n°4

« Plus de mots. Que des sons. La bouche de l’immense femme-adulte en produit de toutes sortes. »
Polina Panassenko, Tenir sa langue, 2022

Télécharger la fiche n°4 au format pdf

Oral Collège Lycée ENEA / Allophones

mardi 27 mai 2025 , par GT Allophonie

L’oral de l’élève allophone face aux programmes de français

La maîtrise du langage oral est cruciale dans les situations d’enseignement et d’apprentissage. Or, au sein de la classe, l’oral constitue un champ complexe qui renvoie à différents statuts. Il peut être un outil de socialisation scolaire (la classe est une communauté intellectuelle où les enfants deviennent des élèves), un outil d’enseignement (oral de l’enseignant, le cours dialogué), un outil d’apprentissage (oral des contenus disciplinaires), un objet d’apprentissage (oral d’une présentation, d’un débat) et un objet d’évaluation (l’oral du bac, la récitation de leçon, etc.).

De la maternelle au lycée, ce sont les mêmes compétences qui sont évaluées et qu’il convient d’exercer chez les élèves allophones :

  • la maîtrise de la langue orale, en réception (compréhension) comme en production ;
  • la maîtrise des genres codifiés (exposé, narration, discours, par exemple) ;
  • l’oral pour penser et apprendre (dimension cognitivo-langagière pour développer son autonomie intellectuelle) ;
  • l’exploitation des ressources expressives et créatives de la parole ;
  • l’oral interactionnel (échanger avec les autres).

Pour travailler l’oral en classe : conseils


L’oral en réception : la compréhension orale



L’oral en production continue



L’oral en interaction



L’oral créatif : rendre sensible la langue française



Points de vigilance

  • Lors des retours (feedbacks) et des évaluations, cibler une compétence précise que l’élève pourra travailler à nouveau. Considérer l’erreur comme un passage. Corriger, ce n’est pas tout corriger. Éviter de revenir sur toutes les erreurs mais se concentrer sur les plus récurrentes comme la prononciation des désinences verbales muettes (« -ent » prononcé /ã/). Différer l’évaluation pour attendre que l’élève soit prêt à être évalué, lui laisser le choix de ce moment.
  • Ne pas reprendre la prononciation immédiatement devant toute la classe, mais préférer la fin du cours afin de ne pas mettre l’élève mal à l’aise, voire un retour via capsule audio, qui permette à l’élève de réécouter et de s’entraîner.
  • Ne pas sanctionner les erreurs d’accent avant de les avoir travaillées plusieurs fois avec les élèves.
  • Penser à différencier les activités pour faciliter l’adaptation de l’élève allophone dans un premier temps. Les aides proposées dépendent de leurs compétences et sont à alléger au fil de l’année.

Pour aller plus loin …

  • TROUBETZKOI Nicolaï, Principes de phonologie, Paris, Klincksieck, 2005 (trad.).

Dans la même rubrique