Châtiments éternels Ressources pour l’enseignement de FCA

, par BERNOLLE Marie-Anne, Chargée de mission pour l’Inspection de Lettres

Mise en contexte

Lien avec le programme

Axe culturel - 3ème objet d’étude : « Représentations de l’au-delà »
Entrée : Les châtiments éternels
Grèce et Rome : Tantale, Sisyphe, les Danaïdes, Ixion, Tityus, etc.
Pays nordiques : les enfants condamnés à conduire le char du soleil et de la lune
(L’Edda)

Ressources d’accompagnement

La ressource eduscol « Châtiments éternels » propose d’élaborer avec les élèves un jeu des 7 châtiments de façon à leur faire découvrir les personnages mythologiques auxquels les dieux ont infligé un châtiment éternel.

Pour faciliter le travail avec les élèves, le site Odysseum propose, sous la forme d’un dossier « Châtiments éternels » des ressources textuelles et une iconographie libre de droit regroupées autour des différentes figures retenues : Tantale, Sisyphe, Ixion, Tityos, les Danaïdes, Atlas et Prométhée.

Un dossier complémentaire

Vous trouverez ici, en complément de la proposition pédagogique Éduscol et du dossiers textes et images d’Odysseum, des ressources complémentaires, utilisables en classe avec les élèves.
Sont notamment proposés des documents qui permettent de nourrir une réflexion sur la postérité des mythes.



Mythes et ressources

Tantale

Dossier iconographique sur mediterranees.net

La lecture de Francisco Goya

Le mythe de Tantale et la caricature

Les musées de la ville de Paris se sont réunis pour proposer sur leur site https://www.parismuseescollections.paris.fr des oeuvres libres de droit accompagnées d’une documentation pédagogique.

Sisyphe

  • Métope du Thésaurus, Musée archéologique de Paestum, VIe siècle avant J.-C.

    Photo personnelle

Ixion

Tityos

Danaïdes

  • Tradition tardive
    Ce n’est que dans une tradition tardive que les Danaïdes sont condamnées à remplir éternellement des jarres percées au Tartare, en guise de châtiment, pour leur forfait.
    On en trouve trace sous la main de Xénophon et de Platon, l’un et l’autre s’appuyant sur l’image des Danaïdes pour illustrer leur propos.

1. Xénophon, Économique, VII, 40.
Traduction d’Eugène Talbot,1859

Ischomachus, érigé en modèle de l’homme de bien et du père de famille, explique à Socrate comment il a fait pour que sa femme puisse assurer les tâches qui lui reviennent. Il rapporte alors les échanges qu’il a pu avoir avec elle et quels sont leurs accords.

[32] « II me semble, dis-je encore, que, soumise aux desseins de la divinité, la mère abeille remplit des fonctions semblables aux tiennes.
— Et quelles sont donc, dit ma femme, ces occupations de la mère abeille qui ressemblent à ce que j’ai à faire ?
[33] — Elle a, lui dis-je, à rester dans la ruche, et à ne point permettre aux abeilles de demeurer oisives : mais celles qu’elle doit envoyer au dehors, elle les fait sortir pour l’ouvrage, voit et reçoit ce que chacune d’elles apporte, et conserve avec soin les provisions jusqu’au moment de s’en servir. Quand le temps d’en user est arrivé, elle fait à chacune une distribution équitable. [34] Dans l’intérieur, elle préside à la confection des cellules, elle veille à ce que la construction en soit régulière et prompte ; elle prend soin de la nourriture des essaims qui viennent d’éclore. Les petites abeilles une fois élevées et capables de travailler, elle envoie en colonie avec un chef toute cette jeune postérité.
— Et moi, dit ma femme, faudra-t-il donc que je fasse la même chose ?
— Il faudra, lui dis-je, que tu restes à la maison, que tu fasses accompagner ceux de tes serviteurs chargés des travaux du dehors, et que tu surveilles toi-même le travail de ceux qui travaillent à l’intérieur : [36] tu auras à recevoir ce qu’on y apportera et à distribuer les provisions qui doivent être employées : à l’égard du superflu, tu devras veiller et prendre garde à ce qu’on ne fasse pas dans un mois la dépense affectée à l’année tout entière. Lorsqu’on t’aura apporté des laines, tu auras à faire filer des vêtements pour ceux qui en ont besoin : tu auras également à veiller à ce que les provisions sèches soient bonnes à manger. [37] Il est toutefois, lui dis-je, une de tes fonctions qui peut-être t’agréera moins : c’est que, si quelqu’un de tes esclaves tombe malade, tu dois, par suite des soins dus à tous, veiller à sa guérison.
— Par Jupiter ! dit ma femme, rien ne m’agréera davantage, puisque rétablis par mes soins ils me sauront gré et me montreront plus de dévouement encore que par le passé. »
[38] Cette réponse m’enchanta, reprit Ischomachus, et je lui dis : « N’est-ce point, femme, parce que la mère abeille fait preuve du même intérêt à l’égard des essaims, que les abeilles témoignent pour elle une certaine affection si tendre, que, quand elle abandonne la ruche, aucune ne croit pouvoir y rester, toutes la suivent ? »
[39] A cela ma femme répondit : « Je suis surprise que les fonctions de chef ne t’appartiennent pas plutôt qu’à moi. Car ma surveillance et ma distribution à l’intérieur paraîtraient, je crois, ridicules, si tu ne veillais à ce qu’on apportât quelque chose du dehors.
[40] — Et mes soins à moi, lui dis-je, ne sembleraient-ils pas ridicules, s’il n’y avait personne pour conserver ce que j’apporte ? Ne vois-tu pas ceux qu’on dit vouloir remplir un tonneau percé, quelle pitié ils inspirent, parce qu’on sait l’inutilité de leurs efforts ?
— Oui, par Jupiter ! dit ma femme ; ils sont malheureux d’agir ainsi.

2. Platon, Gorgias, p. 492 e. - 493 c
Traduction de Victor Cousin, 1826

Socrate
(...) En vérité, je ne serais pas surpris que ce que dit Euripide fût vrai :
Qui sait si la vie n’est pas pour nous une mort,
Et la mort une vie ? (30)
[493a] Peut-être mourons-nous réellement nous autres, comme je l’ai ouï dire à un sage qui prétendait que notre vie actuelle est une mort, notre corps un tombeau, et que cette partie de l’âme, où résident les passions, est de nature à changer de sentiment, et à passer d’une extrémité à l’autre (31) ; et un homme habile dans l’art des fables, Sicilien peut-être ou Italien (32), appelait par une allusion de nom cette partie de l’âme un tonneau, à cause de sa facilité à croire et à se laisser persuader (33), et les insensés des hommes qui ne sont pas initiés aux saints mystères. I[493b] l comparait la partie de l’âme de ces hommes non initiés, dans laquelle résident les passions, en tant qu’elle est intempérante et ne saurait rien retenir, à un tonneau percé, à cause de son insatiable avidité (34). Il pensait tout au contraire de toi, Calliclès, que de tous ceux qui sont dans l’autre monde (entendant par là le monde invisible (35)) les plus malheureux sont les hommes que l’initiation n’a pas purifiés, et qu’ils portent dans un tonneau percé de l’eau qu’ils puisent avec un crible également percé. Ce crible, disait-il en m’expliquant [493c] sa pensée, c’est l’âme ; et il désignait par crible l’âme des insensés, pour marquer qu’elle est percée, et que la défiance et l’oubli ne lui permettent de rien retenir. Toute cette explication est assez bizarre ; néanmoins elle fait entendre ce que je veux te donner à connaître, si je puis réussir à te faire changer d’avis, et préférer à une vie insatiable et dissolue une vie réglée, qui se contente de ce qu’elle a sous la main, et n’en désire pas davantage.

Prométhée

Voir en ligne : Présentation de l’enseignement d’option FCA

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