Corpus

, par Inspection pédagogique régionale de Lettres

Qu’est-ce qu’un corpus ?

On parle de corpus :

  • en littérature (groupement de textes, choix de textes dans l’œuvre intégrale) ;
  • en langue (mots, phrases, textes) ; les élèves sont exposés à des séries à confronter.
    Cette façon de procéder dans le cours de Lettres est historique et propre à notre discipline.

Comment le professeur construit-il ses corpus et leur donne sens ?
Cette clarté dans les choix est fondamentale car elle induit la possibilité à tous moments d’expliciter aux élèves les raisons du choix.

Un corpus est donc une collection de données de natures (littéraires, linguistiques, mais aussi iconographiques, plastiques, filmiques…) et d’échelles (le mot, la phrase, l’extrait, l’œuvre) différentes. Ces données sont sélectionnées et organisées selon des critères explicites et qui servent d’« échantillons » de langage ou de textes littéraires ou iconographiques.

Pour quelle situation de travail ?

Leur finalité est de permettre des situations de travail diverses qui consistent à :

  • Mobiliser/motiver : les textes ou phrases s’accrochent aux représentations des élèves comme aux productions littéraires et linguistiques attestées ;
  • Illustrer/comparer/définir : les textes ou phrases du corpus correspondent à des savoirs que l’on construit ou des savoirs déjà là que l’on retrouve ;
  • Comparer/opposer : les textes ou phrases s’opposent ou présentent des tensions qu’il faut dégager ;
  • Déconstruire des préjugés ou des représentations : les textes ou les phrases heurtent les conceptions et préjugés préétablis chez les élèves ;
  • Opposer/faire varier/nuancer : les textes ou phrases assouplissent des représentations scolaires schématiques.
    Dans tous les cas, l’examen du corpus est une opération complexe qui permet aux élèves de faire des liens.

Avec quel(s) objectif(s) ?

Les logiques qui président à son élaboration sont plurielles et ne sont donc jamais définies a priori.
La construction d’un corpus dépend ainsi d’un choix lié à un objectif que l’on se donne, de la problématique envisagée, de la démarche mobilisée :

  • découvrir et incarner une notion, susciter l’intérêt pour une œuvre, un questionnement… ;
  • susciter une interrogation et une réflexion… ;
  • étayer et structurer les savoirs disciplinaires… ;
  • exercer une ou plusieurs compétences (compréhension de l’écrit, écriture, oral), la ou les transférer dans un autre contexte ;
  • remédier aux difficultés constatées… ;
  • approfondir et enrichir le travail mené en classe et/ou à la maisons.

En tenant compte de quoi ?

Le choix d’un corpus présuppose ... que ce corpus constitue bien un objet d’étude -* dans le champ de l’enseignement du français (littérature et langue),

  • mais aussi dans le champ de la pédagogie des Lettres (Les élèves sont en place de lecteurs, scripteurs et locuteurs actuels).

Ainsi un corpus négocie le triple contexte de/du :

  • l’institution : les prescriptions des programmes (un genre, un questionnement thématique ou anthropologique, un objet linguistique) ;
  • le professeur : ses goûts, son expertise, les ressources auxquels il ou elle a accès, le projet d’établissement dans lequel il exerce ;
  • la classe : l’âge de ses élèves, leurs pratiques personnelles, leurs appétences, leurs représentations, leurs lacunes…

Cela présuppose donc que le professeur conçoive le corpus dans deux univers référentiels hétérogènes :

  • celui de la littérature ou de la langue,
  • celui des élèves d’aujourd’hui.

En définitive, le professeur fait des hypothèses, sur les conditions d’existence de ce corpus découpé, à partir d’un paradoxe complexe à tenir :

  • le corpus littéraire ou linguistique de référence réglé par les savoirs littéraires ou linguistiques ;
  • le corpus construit et proposé à des lecteurs a priori non « appétents », à des locuteurs qui ont des habitudes langagières (souvent loin de la norme).
Mots-clés associés
séance/séquence - démarches pédagogiques - parcours

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