Continuité pédagogique

, par Inspection pédagogique régionale de Lettres

La continuité pédagogique ne renvoie pas uniquement à la crise pandémique de mars 2020, à la fermeture des établissements scolaires et aux moyens humains, logistiques et numériques mobilisés pour « continuer » à assurer l’instruction des élèves. Elle vise à éviter les ruptures d’apprentissage pour tous les élèves empêchés, ponctuellement ou pour une longue période, de suivre normalement et régulièrement les cours.

Les situations de rupture sont multiples et peuvent toucher bien des élèves :

  • les élèves allophones en raison de leur condition d’accueil, d’installation, de vie quotidienne ;
  • les élèves à besoins particuliers dont l’état de santé nécessite séjours à la maison et/ou en structure hospitalière ;
  • les élèves décrocheurs ;
  • les élèves exclus par mesure conservatoire de l’établissement scolaire ;
  • les élèves que la situation personnelle ou familiale éloigne de l’école (maladie, déménagement, décès…).

La continuité pédagogique s’applique donc aussi bien à des situations extraordinaires telles que nous avons pu les vivre au printemps 2020 qu’à des situations ordinaires qui résultent de la diversité et de l’hétérogénéité des publics accueillis au sein d’une même classe. Le professeur, agent du service public et praticien de la classe, y répond de son mieux, faisant ainsi la preuve de son éthique professionnelle. L’expression fait écho à l’un des principes du droit administratif, la « continuité du service public », qui implique qu’une activité, qui a pour objet l’intérêt général, ne peut être interrompue qu’en cas de force majeure et de manière encadrée par la loi.

Des points de vigilance

  • Tous les élèves n’ont pas le même équipement informatique (ordinateur, tablette, smartphone) ni le même accès numérique (abonnement, forfait…) : dans l’académie de Versailles, en fonction des territoires d’enseignement, entre 20 et 60 % ont un accès limité voire pas d’accès du tout à internet pour des raisons multiples (raisons financières, un seul poste de travail pour toute la famille, télétravail des parents, etc.).
  • Tous les élèves et toutes les familles n’ont pas la même culture numérique : tous ne disposent pas des mêmes habiletés qui permettent de récupérer, hiérarchiser, communiquer à partir des outils numériques.
  • Tous les élèves ne reçoivent pas le même accompagnement pédagogique de la part de leur famille : par conséquent, la mobilisation et l’autonomie varient très fortement d’un élève à l’autre au sein d’une même classe ou d’un même établissement.

Ces constats impliquent pour le professeur de :

  • ne pas considérer que l’on peut confondre le temps du travail en classe à l’école et le temps des apprentissages à la maison : 5 heures de cours de français au collège ou au lycée n’équivalent pas forcément à cinq heures de travail à la maison ;
  • ne pas chercher à faire correspondre strictement l’emploi du temps régulier et institué de la classe à celui « dérégulé » de la maison ;
  • ne pas sous-estimer les conditions de travail à la maison des élèves et les conséquences qu’elles peuvent avoir sur la mobilisation des élèves et leurs apprentissages.
RESSOURCES
Pour aller plus loin, sur La Page des Lettres

Quelques gestes professionnels

Quels gestes professionnels pour œuvrer à la continuité des apprentissages ?

RESSOURCES
Pour aller plus loin, sur La Page des Lettres

Continuité pédagogique et démarche de projet

Quelques principes

  • Établir une nouvelle forme de communication
     Petit mot en ouverture et fin du dossier fourni aux élèves,
     Partage d’expériences vécues en commun (émissions TV, lectures, compilation de petites écritures partagées…)
  • Concevoir des projets autour de thèmes ouvrant les lettres dans toutes ses composantes à d’autres champs disciplinaires, à l’actualité, à l’expérience commune et personnelle
  • Décliner ces dossiers communs pour un accompagnement différencié
  • Proposer :
     un thème assez attractif ;
     une première page commune avec 3 ou 4 documents courts et différents permettant de cerner et d’aborder le thème ;
     des activités successives et progressives, diversifiées dans leurs natures et leurs supports mais reliées par de brèves transitions. Des temps de bilan et surtout un bilan final rédigé par les élèves ;
     des consignes simples, qui apparaissent si possibles comme « peu scolaires », rapidement compréhensibles et peu nombreuses.
  • Indiquer un rythme, une périodicité raisonnable
EXEMPLES
Mots-clés associés
projet - apprentissage - numérique - outils de travail

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