Apprentissage

, par Inspection pédagogique régionale de Lettres

En anglais, deux mots séparent nettement l’enseignement et l’apprentissage. Du côté de l’enseignement « teach », du côté de l’élève « learn ». Rien de tel en français où l’on confond apprendre à l’élève – i.e. enseigner – et apprendre quelque chose.
Dans le premier cas, l’élève est objet, dans le second cas, il est sujet.
Dans le premier cas, l’enseignant apprend à l’élève à décoder, comprendre, interpréter dans le domaine de la lecture par exemple, alors il est attendu de l’élève qu’il écoute, imite, répète à son tour, restitue. Dans le second cas, l’élève est mis en situation de lire ou d’écrire, il intègre (ou pas) alors des savoirs et des procédures pour lire ou pour écrire. L’enseignant apprécie la façon dont l’élève mobilise des ressources déjà là pour accomplir la tâche d’écriture ou de lecture.

Il y a donc une certaine distance entre enseigner et apprendre, distance dans laquelle se joue l’efficacité de l’enseignement. En ce sens, l’enseignement est fondamentalement une aide à l’apprentissage en situation comme le montre ce schéma.

L’enseignement se préoccupe, à partir des savoirs visés, des meilleures conditions de leur appropriation. Voilà pourquoi l’apprentissage et l’enseignement sont à tenir à même distance lorsque l’on prépare un cours.

Si la situation d’enseignement est motivée par la seule existence de la classe, de ses règles et de ses programmes, rien de tel pour l’apprentissage. En effet, l’apprentissage passe par des réitérations de même situation d’année en année, par la capacité de l’élève à se mobiliser et à mobiliser des ressources internes (celles qu’il a déjà) externes.

L’activation du processus d’apprentissage chez l’élève est suscitée par le besoin ou le désir de ce dernier d’agir dans un contexte donné suite à un déclencheur lié à une situation problème dans laquelle il décide personnellement de s’investir.

La situation d’apprentissage doit donc répondre à quelques conditions cherchant la mobilisation de l’élève :

  • l’éveil de la curiosité et du désir d’apprendre,
  • la clarté et la compréhension de ce qui est proposé tant dans sa finalité que dans ses différentes étapes de réalisation,
  • la prise en compte des conceptions et des erreurs chez celui qui apprend, en ce sens, les erreurs sont tout aussi fécondes que les réussites
  • la mise à disposition de ressources sous forme d’aides données directement par l’enseignant (guidage),
  • la négociation avec autrui sur les meilleures façons de réaliser ce qui est demandé : dispositifs permettant l’interaction, travail de groupe, recherche collective en classe etc.

Une situation d’apprentissage implique donc un certain nombre d’actes fondamentaux pour que l’élève apprenne :

  • agir, manipuler, expérimenter pour susciter des questionnements,
  • partir du connu pour dépasser les conceptions initiales,
  • tâtonner pour comprendre,
  • se représenter la situation,
  • comprendre ses erreurs,
  • interagir avec les autres.
Mots-clés associés
mise en œuvre d’une séance au collège / au lycée - situation - compétences - mise en œuvre des programmes

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