La question de grammaire à l’EAF

, par BERNOLLE Marie-Anne, Chargée de mission pour l’Inspection de Lettres

Les analyses et propositions ci-dessous ne seront pas nécessairement toutes reprises dans le document qui sera diffusé prochainement dans les lycées, en prévision des EAF de juin 2020. C’est à ce document que les examinateurs de l’épreuve orale des EAF auront, le moment venu, à se référer.

Cette synthèse a été élaborée à partir de l’atelier La question de grammaire à l’EAF proposé à l’ensemble des groupes, dans le cadre des ateliers de l’après-midi, lors de la journée consacrée à l’étude de la langue le 4 février 2020, organisée par l’Inspection Académique de Lettres de Versailles.

Consulter le compte-rendu de la journée

Champs de questionnement

Pour la question de grammaire à l’EAF, le champ des possibles reste circonscrit et est clairement balisé.
Nous reprenons ici les éléments de programme sous forme de tableaux :

  • pour mettre en regard les programmes de 2nde et de 1ère ;
  • pour souligner la progressivité des apprentissages.
Programme 2nde
Programme 1ere

RAPPEL
Pour cette année, seul le programme de 1ère fait partie des attendus, ce à quoi s’ajoutera pour l’an prochain le programme de 2nde.

Comment poser la question de grammaire ?

  • Se conformer à la terminologie grammaticale de référence.
    Consulter les tableaux récapitulatifs établis à partir de l’encadré sur la terminologie dans Programme consolidé du cycle 4
    Nature & Fonction
    Verbe
    Phrase
    Lexique
  • 4 verbes types peuvent être utilisés (et si besoin combinés) pour formuler les questions de grammaire : « analyser /transformer / expliquer / justifier  ».
  • Poser des questions qui ne présentent pas de difficultés particulières.
    Éviter les cas limites qui mettent le professeur lui-même à l’épreuve ou qui sont sujets à débat.
  • Adapter la difficulté de la question à celle de la phrase.
    Par exemple, certaines phrases de Mme de La Fayette sont longues : on ne pose qu’une seule question (analyse) sans demander de transformation.
  • Éviter absolument :
    - les questions d’analyse stylistique qui ne sont pas attendues de la part des élèves à ce moment de l’examen oral.
    - la formulation type concours « Faites les remarques nécessaires ».

Modalités de passation

  • Envisager une relance bienveillante et neutre de l’examinateur.
    On peut relancer, une fois par exemple, un élève qui ne parviendrait pas à proposer de réponse ou dont le propos tournerait court.
  • Attention, le fait que la question soit notée sur deux points ne signifie pas que l’élève doive répondre en deux minutes, cela ne figure pas dans la définition officielle des épreuves.
  • Une introduction sur la notion faisant l’objet de la question n’est ni exigible ni même souhaitable.

Exemples de questions

Plusieurs textes issus des œuvres au programmes de 1ère, couvrant tous les genres et tous les objets d’étude, ont été retenus pour le temps consacré à la question de grammaire à l’EAF. Nous vous présentons ci-dessous, pour chaque auteur, le texte de travail et un tableau reprenant les questions proposées, les attendus et les remarques faites.

Montaigne, Des Cannibales, I.XXXI

Question de grammaire - Montaigne

Mme de La Fayette, La Princesse de Clèves, Première partie

Question de grammaire - La Fayette

Victor Hugo, Les Contemplations, Livre Premier, XV

Question de grammaire - Hugo

Samuel Beckett Oh les beaux jours (1963), Les éditions de minuit

Question de grammaire - Beckett

Enseignements des ateliers

  • Au fil de l’atelier consacré à la question de grammaire à l’EAF, on a pu constater l’évolution des formulations, depuis des formulations très « classiques », centrées sur une analyse syntaxique traditionnelle, vers des formulations plus ouvertes, invitant davantage à la manipulation, et davantage centrées sur la compréhension des fonctionnements syntaxiques.
  • On a pu constater, que d’un binôme à l’autre et d’un atelier à l’autre, ce sont souvent les mêmes phrases qui sont sélectionnées, associées à des questions souvent proches. Les collègues se sont accordés à trouver cette convergence rassurante.
  • Restent en question et à l’appréciation de l’examinateur :
    - le choix de la formulation
    - le degré de précision dans la formulation

Questions d’évaluation en suspens

  • Valorise-t-on une démarche juste mais qui aboutit à des conclusions erronées ?
  • Comment évaluer une réponse reposant sur une terminologie correcte mais qui ne passe pas par une démarche de travail de la mécanique de la langue ?

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