Travail en îlots, comment s’y prendre ? Présentation de l’ouvrage de Marie Rivoire « Travailler en îlots bonifiés pour une meilleure réussite de tous ». Génération 5, Chambéry 2012

, par Daphné Jacamon


Les programmes en vigueur et les textes de la Réforme du collège invitent les enseignants à « mobiliser des pratiques pédagogiques concertées, diversifiées et différenciées ». Quelles pratiques pouvons-nous alors mettre en oeuvre pour stimuler dans nos séances d’enseignement l’ensemble de nos élèves sans nous contenter de la participation active et satisfaisante de certains d’entre eux ? Réorganiser l’espace de sa classe, rendre l’élève autonome, valoriser une approche pédagogique qui repose en grande partie sur l’interactivité des échanges, bref, organiser un travail de groupes semble être une réponse adaptée mais ce changement de posture pour l’enseignant comme pour l’élève génère des peurs : comment s’assurer que toute la classe travaille, comment gérer le bruit, quelle peut être la qualité des échanges, comment vérifier la trace écrite sont autant de questions qui ne supportent pas l’improvisation, faute de quoi la séance de travail n’en serait pas une.

Dans son ouvrage paru en mai 2012 « travailler en îlots bonifiés pour une meilleure réussite de tous », Marie Rivoire, enseignante de langue vivante, affronte toutes ces questions avec une remarquable précision. Ilôt plutôt que groupe car les 4/ 5 élèves qui le composent restent en lien avec la classe, « îlots bonifiés » puisque ce cadre de travail progresse par « bonus » qui donneront à terme une note d’activité. La méthode s’appuie sur neuf règles, exposées dès la première séance, contrat éthique et cadre des échanges qui garantissent l’implication de tous presque sous la forme d’un jeu. Neuf règles éprouvées par une expérience de plusieurs années que l’auteure prend le temps d’expliquer et de justifier dans la première partie de son ouvrage, neuf règles simples que l’on peut adopter quelle que soit sa discipline et son niveau d’enseignement. Chacun des principes que Marie Rivoire énonce ne se résume pas pour autant à une formule magique, les règles doivent être comprises dans leur perspective pédagogique et l’on ne peut ici se contenter d’en énoncer la liste sans se reporter à une lecture attentive de l’ouvrage.

Ce cadre posé, l’auteure décrit dans une deuxième partie une série de scénarios pédagogiques adaptés à ce nouveau dispositif. Même si ces propositions concernent évidemment l’acquisition de notions en langue vivante, puisque c’est la discipline qu’enseigne Marie Rivoire, il n’est pas difficile de transposer les compétences évaluées dans nos enseignements, ceci notamment en réponse aux futurs EPI qui demandent de mobiliser des « pratiques pédagogiques concertées ».

Ceux qui auraient à combattre encore quelques réticences trouveront dans une troisième partie une série de témoignages recueillis dans le cadre des formations que l’auteure anime pour exposer sa méthode car selon ses propres mots, depuis 2007, « des centaines de collègues toutes matières confondues, se sont lancés dans l’aventure ».

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