Le blog et autres outils numériques au service de l’apprentissage des langues et cultures de l’Antiquité

, par BERNOLLE Marie-Anne, Chargée de mission pour l’Inspection de Lettres

Cet article fait parti des TraAM 2012.

Introduction

On met souvent en avant le caractère attractif que les usages du numérique peuvent avoir auprès des élèves. Se fonder sur ce seul argument – même si avoir une adhésion spontanée des élèves a un intérêt dans la relation pédagogique - aurait quelque chose de superficiel.
Cela même est du reste discutable. Si les plus jeunes réagissent favorablement assez spontanément, plus on monte en âge, plus on est susceptible de rencontrer des résistances. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les esprits des 18/20 ans ne sont pas souples et s’adaptent mal à des pratiques dont ils n’ont pas l’habitude. Le chat, face book, commander la place de cinéma oui. Mais justement, le numérique fait parti de leur mode de vie dans la sphère de l’administration, des relations sociales, des loisirs. L’intégrer comme outil de travail personnel et en classe, tout particulièrement dans les matières et les filières littéraires, ne va pas encore de soi. Les élèves aujourd’hui ont un usage du numérique ; mais l’usage du numérique comme moyen d’apprentissage et outil de culture, comme voie efficiente, sans qu’il soit une fin en soi, est encore en devenir.
Il s’agit donc de s’interroger sur la pertinence didactique et les intérêts pédagogiques de l’usage du numérique dans l’enseignement des langues et cultures de l’antiquité : ce que ces pratiques peuvent apporter aux langues et cultures de l’antiquité, comment elles peuvent modifier notre enseignement, comment on peut en jouer pour mieux faire appréhender les spécificités de la langue, mieux accompagner les élèves dans leurs apprentissages, mieux faire des LCA un enseignement pivot pour la formation humaniste des individus.
Le projet de cette année scolaire 2011-2012, dans le prolongement de l’expérimentation de l’an dernier qui a consisté à appliquer l’usage du blog aux langues et cultures de l’antiquité en classes préparatoires, a été d’expérimenter le blog dans toutes ses fonctionnalités, de façon systématique et d’exploiter en complément d’autres outils.
Chaque outil informatique ayant ses spécificités, l’objectif fixé est d’analyser en quoi nous pouvons nous appuyer sur leurs modalités de fonctionnement propres pour faciliter et rendre plus efficace l’enseignement des LCA.

1. Problèmes posés par l’enseignement des LCA

L’enseignement des LCA, en hypokhâgne - dite indifférenciée, mais rattachée à une khâgne Lyon - et en khâgne Lyon, présente un certain nombre de difficultés qui peuvent rejoindre des problématiques du collège et du lycée.
L’enseignement y est en premier lieu très morcelé puisque les étudiants ont une heure de culture de l’antiquité liée à un thème annuel, deux heures de langue (latin ou grec) en débutant ou en confirmé, et deux heures en option. S’ajoutent à cela les deux heures d’option en khâgne. Il en ressort un enseignement se présentant sous la forme d’une sorte de mosaïque dont il est aisé de ne pas voir la cohérence et le sens. S’impose ainsi cette première question : comment donner du sens, aux yeux des élèves et des étudiants, à un enseignement imposé, mais non perçu comme important, ou optionnel et dont on peut faire l’économie.
Dans un deuxième temps, le bénéfice que l’on tire d’un parcours humaniste se comprend à moyen et long terme ; parfois a posteriori, et sous forme de regrets – « j’aurais dû faire latin ». Comment persuader les élèves et les étudiants du bienfondé de cet investissement en temps et en travail ? Comment les assurer de bénéfices à courts termes pour mieux les persuader de s’engager dans cette voie ?
Dans un troisième temps, depuis plusieurs années voire une bonne décennie, les réformes successives ont concouru à réaffirmer que par-delà l’apprentissage linguistique, le cours de langue ancienne devait être aussi un cours de culture de l’antiquité, lieu de découverte d’une civilisation, d’une littérature, d’une culture qui ont fondé en partie les nôtres. Les nouveau parcours d’exploration en seconde et l’histoire des arts vont en ce sens. Beaucoup de craintes se sont alors exprimées sur la réalité et la qualité de l’apprentissage linguistique. On a pu parallèlement observer un certain nombre de dérives soit en faveur d’un tout linguistique faisant fi des réformes en cours et ne prenant pas en compte la nécessité d’une ouverture culturelle adaptée aux besoins des élèves et donnant du reste son vrai sens à l’apprentissage de la langue, soit en faveur d’un tout culturel, le cours de latin ou grec se transformant en heure de comptes mythologiques ou en cours d’histoire. Comment lier intimement apprentissage linguistique, lecture des textes anciens et ouverture culturelle sans laisser pour compte un des aspects ? Comment tenir cet objectif dans le temps imparti, de trois heures voire deux parfois dans le secondaire, de 2 + 1 en hypokhâgne, l’heure de culture de l’antiquité étant distincte des deux heures de langue ?

2. Comment utiliser les fonctionnalités du blog au service de l’apprentissage de la langue ?

2.1. Un outil de référence pour les élèves

Le blog est par définition un lieu de publication. En tant que tel, il peut tenir lieu de classeur de classe auquel les élèves sont invités à se référer à tout moment de l’année.

 Les synthèses grammaticales :
Les grammaires ne manquent pas et certaines éditions sont fortement recommandables. Aussi bien, l’ambition n’est pas de publier une énième version de grammaire latine ou grecque. Le blog propose l’ensemble ducours de première année ; les étudiants peuvent ainsi s’y référer en khâgne ou l’utiliser en hypokhâgne pour réviser des points déjà vus et anticiper sur un point non vu mais utile pour la version à travailler.
Par ailleurs des fiches de synthèse sont publiées au fur et à mesure de l’année.
L’intérêt de ces synthèses est de proposer aux élèves ou étudiants une présentation au propre de ce qui est à comprendre et à mémoriser, tel que cela a été présenté et expliqué en classe. Il s’agit d’un complément au cours qui peut s’y intégrer de façon variée, selon les objectifs du cours ; la stratégie que l’on a adoptée et le temps que l’on a décidé d’y consacrer en classe varie en fonction de la difficulté.
Certains points faciles, qui exigent essentiellement un apprentissage par cœur - la formation des adverbes sur les adjectifs de la première classe en latin, sur les adjectifs de la déclinaison thématique en grec,les adverbes de temps etc. – peuvent faire l’objet d’une simple explication orale associée à un travail de repérage et des exercices de manipulation. Publier le cours est une manière de gérer la trace écrite et permet de gagner du temps.
Pour certains points de grammaire comme les déclinaisons, la déclinaison du relatif, la conjugaison, des tableaux à compléter peuvent être distribués en classe.
Exemple du document distribué pour l’apprentissage de la 3ème déclinaison après un premier cours sur la 3ème déclinaison des imparisyllabiques.

Ainsi, tout en gagnant du temps, on privilégie une participation active des élèves qui sont invités à reconstituer les formes en s’appuyant sur les connaissances déjà acquises et sur l’observation des formes présentes dans le texte support au cours. La publication de la synthèse permet aux élèves de vérifier leur prise de note et de se corriger.
L’élaboration de la synthèse peut enfin être prise en charge par un élève ou un groupe d’élèves qui a pour mission d’établir la synthèse du cours et de la publier sur le blog. Réinterpréter, synthétiser, formaliser sont une manière d’apprendre. Confier cette mission à tour de rôle permet d’inscrire chacun dans un processus d’appropriation du système linguistique.

Ex. Synthèse sur la conjugaison des composés de sum

 Apprentissage du lexique
Il est incontestable que l’apprentissage du lexique en situation est, pragmatiquement, la méthode la plus efficace et, intellectuellement, la plus satisfaisante. Le choix des mots à apprendre se fait dans une perspective grammaticale en lien avec le cours, dans une perspective lexicologique par champs lexicaux en lien avec le texte étudié, dans une perspective culturelle par champs sémantiques et groupements thématiques en lien avec le thème de la séquence.
Cela pose néanmoins un problème de suivi. En la matière, la publication en ligne peut être une solution.

— Le suivi des verbes irréguliers en grec :
On peut penser constituer une liste de verbes irréguliers - plus particulièrement en grec – au fur et à mesure de leur rencontre dans les textes étudiés. Cela permet d’avoir un document commun professeur/élève, facilement modifiable, pouvant être abondé au fur et à mesure des semaines et maintenu en permanence en ordre alphabétique. Cela facilite la recherche autant pour les élèves que pour le professeur et constitue un document de référence indiscutable pour les interrogations. Souplesse et facilité d’emploi permettent d’assurer sa gestion au fil de l’année. La constitution d’un tel document publié et accessible à tous facilite aussi la passation d’un professeur à l’autre, d’un niveau à l’autre, du collège au lycée.

— La fiche récapitulative du lexique :

Exemple en Hypokhâgne, latin débutant.

Exemple en Hypokhâgne, grec débutant.

Sur le même principe peut être élaborée une fiche récapitulative du lexique appris au fur et à mesure de l’année. Voire des années. Avec le blog, on peut en effet envisager la constitution d’un document qui suivra les élèves de la 5ème à la 3ème, de la seconde à la terminale et qui servira de support pour faciliter le passage du collège au lycée.
Une telle fiche publiée dans un blog présente un certain nombre d’avantages.
Le recours au blog favorise un apprentissage progressif du lexique, in situ, puisqu’il permet de créer des fiches de lexique en fonction des textes étudiés, en fonction des thèmes historiques et culturels, en tenant compte du critère de fréquence. Il est possible tout à la fois, de publier fiche par fiche en lien avec le texte et la leçon et d’autre part de publier une liste récapitulative reprenant tout ce qui a été vu et doit être su. Le principe que nous avons retenu est de souligner en gras le dernier lexique à apprendre, de façon à ce que les étudiants puissent faire la part entre le lexique nouveau et ce qui devrait être déjà su.
Modifiable à l’infini, la fiche peut être modifiée au fur et à mesure de l’année ; elle s’avère ainsi un outil pratique pour assurer un apprentissage progressif du vocabulaire.
Consultable par tous, elle sert de référence pour les interrogations. Pour le professeur, il est facile de vérifier les mots que les élèves maîtrisent déjà pour préparer les devoirs : préparer des petites phrases de thème pour mettre en œuvre les règles de grammaire étudiées, vérifier les notes qu’il est nécessaire d’ajouter pour un petit travail de traduction sans dictionnaire.
Le blog est ainsi le juge de paix rêvé pour répondre aux protestations : « on ne l’a pas appris »…
Pour les élèves, le blog sert de référentiel ; il leur permet de vérifier qu’ils n’ont pas oublié de noter des mots, de rattraper en cas d’absence, de se rassurer, pour les plus anxieux, en étant sûr d’avoir appris ce qu’il fallait.

— le principe du memento

Exemple en Khâgne, latin option.

Une langue – fût-elle antique – repose sur des idiomatismes, des règles qui ne peuvent en soi faire l’objet d’une leçon puisque l’énoncé se suffit à lui-même. Plus on monte en niveau, plus on est conduit à revenir sur des faits de langue que les étudiants ne gardent pas en mémoire. Le memento est donc une fiche en ligne dans laquelle l’élève secrétaire de la séance consigne le ou les faits de langue qui ont été signalés pendant le cours. Cette pratique permet d’accompagner les élèves dans leur apprentissage et d’aider à l’efficacité du cours.

2.2. Accompagner les élèves dans leur travail

 Considérations générales
Nous sommes tous confrontés à un certain nombre de difficultés. Les individus ayant par définition des fonctionnements différents, tous les élèves n’ont pas besoin du même type et du même nombre d’exercices pour comprendre et assimiler un mécanisme linguistique.
S’ajoute à cela la question du temps, a fortiori en classe préparatoire où le système linguistique doit être vu et maîtrisé en une année scolaire.

L’utilisation du blog et d’internet est une solution pour guider le travail personnel des élèves et étudiants en leur proposant tout d’abord un prolongement qui offre à chacun ce dont il a besoin.
Il est en effet possible de mettre sur le blog, à la suite du récapitulatif de la leçon, des liens vers des exercices en ligne.

Cf. les liens proposés à la fin de cette fiche sur les composés de sum.

Selon le temps dont dispose le professeur, les besoins de la classe et les limites éventuelles des exercices proposés en ligne, il est aussi envisageable d’éditer des exercices complémentaires, éventuellement diversifiés, qui aideront les élèves, à comprendre, à mémoriser, à s’approprier, à réinvestir.

Par ailleurs, le blog peut se révéler un véritable outil d’accompagnement des élèves et des étudiants dans ce temps hors classe, entre deux séances. On sait que plus on monte en niveau, et plus encore dans les disciplines littéraires que scientifiques, le taux de travail personnel et son importance croissent. Or, faute d’être accompagnés, c’est une évidence que de dire que le travail personnel de beaucoup se réduit à pas grand chose, faute entre autre de savoir quoi faire et comment s’y prendre.

 L’apprentissage de la traduction
Dans le travail de traduction, les phases mêmes que suivra le travail personnel prédisposent de la qualité de la traduction. Le travail de traduction peut être assimilé à une sorte d’enquête qui doit être menée de façon minutieuse et rigoureuse. La pratique actuelle de l’apprentissage des langues vivantes vise à la mise en place de compétences de compréhension et d’expression, écrites et orales, qui passent surtout par une appréhension globale du discours et la maîtrise de faits linguistiques dont l’appropriation repose essentiellement sur la répétition par mimétisme et la création d’automatismes. Parce que – si l’on exclut l’expérience menée à la faculté de Pau – ces modalités d’apprentissage sont en langues antiques reléguées au second plan, au profit d’une approche plus analytique et systématique, le travail de lecture exige très tôt la mise en œuvre de stratégies de lecture différentes et complémentaires que les étudiants en langue vivante sont du reste appelés à travailler et maîtriser pour satisfaire aux exercices universitaires de la version et du thème.
Ainsi, plutôt que de réduire l’exercice bimensuel de version proposé aux élèves de classe préparatoire et l’exercice de traduction, quand il est proposé au collège et au lycée quelle qu’en soit la forme, à la remise d’une traduction très souvent particulièrement inventive et au constat que la traduction rendue n’est pas bonne, il paraît essentiel d’accompagner les élèves et les étudiants tout au long du processus que suit l’esprit pour aboutir à la transposition d’un passage d’une langue dans une autre. Dans ce cadre, ainsi établi, le blog se révèle un outil très performant.

 Le blog comme outil d’accompagnement des élèves dans la préparation d’une traduction.
En ligne, accessible par tous en permanence, le blog permet au professeur de proposer aux élèves tous les outils dont ils ont besoin (Cf. les liens sur la page d’accueil du blog) et de s’inscrire dans ce temps personnel et individuel de l’élaboration de la traduction.
Le caractère interactif de l’outil rend plus facile la circulation du texte original au dictionnaire, à la grammaire, au texte de traduction qui s’élabore progressivement et il souligne l’importance de cette circulation. Par son mode de fonctionnement, l’ordinateur impose et implique une circulation d’un outil à l’autre et d’un texte à l’autre, plaçant l’individu dans une situation pratique qui mime la circulation intellectuelle de la pensée à laquelle le traducteur doit contraindre son esprit. Proposer le recours à l’ordinateur pour initier à la traduction revient à proposer un cadre propédeutique au travail de traduction.
Pour transposer un texte d’une langue à l’autre, il faut l’interroger de façon à faire dire au texte de traduction ce que veut dire le texte originel. Cette approche du sens du texte se fait progressivement par mise en regard des indices lexicaux, grammaticaux, stylistiques, thématiques, culturels que le texte offre au traducteur. Les erreurs de traductions naissent de la méconnaissance, du non repérage ou de la mauvaise interprétation de ces indices.
Le recours à la fonction commentaire du blog s’avère dans ce cadre un outil pédagogique très adapté. (Exemple de version - consulter les commentaires) Il s’agit concrètement d’imposer aux élèves de préparer leur traduction au moins en deux fois et de leur demander de poser des questions sur les difficultés rencontrées dans l’élaboration de la traduction par le biais des commentaires.
S’ensuivent deux types d’échanges :
+ les élèves interviennent les uns par rapport aux autres.
Le passage par le numérique facilite donc un travail collaboratif où chacun est amené à se poser des questions, à en poser aux autres et à répondre aux questions des autres. Les élèves mettent ainsi en œuvre le processus même de recherche du sens qu’ils doivent à terme mettre en œuvre seul face à un texte.
+ le professeur attend quelques jours que les premiers échanges aient eu lieu et qu’un nombre suffisant de questions ait été édité pour intervenir à son tour. Il ne s’agit pas tant d’apporter des réponses que de poser des questions nouvelles pour amener les élèves sur les bonnes pistes, pour leur donner les moyens de juger de la pertinence des hypothèses qui ont été avancées, pour pointer du doigt le problème syntaxique ou grammatical qui n’a pas été vu, l’indice stylistique qui a été mal exploité…
Cette méthode s’avère particulièrement fructueuse puisqu’elle permet au professeur de se placer au cœur même du processus individuel d’élaboration de la traduction et d’accompagner ainsi les élèves, personnellement, dans leur cheminement.

3. Les outils numériques au service d’une diversification des modalités et des objectifs de lecture

L’usage des outils numériques permet également de modifier le rapport au texte et conduit donc à diversifier les modalités de lecture. On peut en effet envisager des stratégies très variées qui permettent d’aborder des textes plus longs, de dynamiser le travail en classe et de permettre de faire un travail d’analyse grammaticale poussé en échappant au piétinement et à la lassitude.

3.1. Apprendre à entrer dans la logique syntaxique d’un texte : le recours à un codage couleur

Voici le type de consignes données aux étudiants.
RAPPEL
— 1- souligner en rouge le verbe ou les verbes conjugués. (d’un trait ondulé rouge les formes verbales conjuguées à un mode non personnel)
— 2- colorer en bleu le GNS exprimé au nominatif.
— 3- en vert :
+ encadrer en vert les subordonnants ;
+ entourer en vert les conjonctions de coordination, les adverbes sur lesquels repose la structure syntaxique ;
+ placer entre crochets verts les unités syntaxiques sujet + verbe + complément.
— 4- terminer l’analyse :
+ repérer le (GN complément régime) du verbe entre parenthèses rouges.
+ repérer (les éléments dépendant d’un nom), les placez entre parenthèses bleues ; analysez le cas : en déduire la fonction possible de l’élément.
+ souligner les prépositions en repérant les termes qui en dépendent ; placer (les groupes prépositionnels) entre parenthèses noires ; quelle est leur valeur vu le sens de la préposition ?
+ repérer les éléments pas encore traités ; quel cas ? quelle fonction peut-on supposer ?
Il est possible de consulter ici (Voir rappel des consignes, sur fond gris dans le billet) les consignes données dans leur contexte.

Le principe consiste, en s’appuyant sur un codage couleur dont ils ont pris l’habitude dans les livres scolaires du primaire et du collège, un codage simple, de les obliger à faire le repérage des éléments essentiels constitutifs de la phrase et de prendre conscience des niveaux de subordination.
L’appareillage en couleur du texte permet de repérer et de visualiser, facilement, ce qui est de l’ordre du groupe nominal, ce qui appartient au groupe verbal et ce qui s’articule comme complément de phrase. Il fait aussi apparaître la macrostructure du passage. Le travail conduit à repérer et à souligner les parallélismes de structure, les effets d’anaphore, la multiplication éventuelle des niveaux syntaxiques ..etc. et se révèle de ce fait un outil d’analyse stylistique intéressant.
Ce premier exemple - Apothéose de César – montre comment une telle méthode visuelle et pragmatique est une manière d’apprendre aux élèves et aux étudiants à entrer dans la phrase en essayant d’en comprendre le mécanisme. Avoir « des couleurs à mettre » les place dans une posture active et les sort d’un état contemplatif souvent observé, mais peu fructueux. Au lieu de se confronter à la phrase dans sa globalité et de l’affronter au risque de conclure qu’ils « ne comprennent rien », ils sont conduits à poser des repères et des jalons sur lesquels s’appuyer pour construire le sens. Le faire en classe avec un tableau numérique permet que l’articulation syntaxique de la phrase apparaisse concrètement, petit-à-petit, dans sa mécanique intérieure, aux yeux des élèves. Pour la lecture collective d’un texte en classe, un élève est invité à passer au tableau et à proposer lui-même un premier codage et donc une première analyse, corrigée au fur et à mesure par les autres ; le travail d’analyse et d’élaboration du sens se transforme ainsi en une sorte de jeu de piste collectif qui drenne les attentions et impose à l’esprit un parcours méthodique propre à mettre en place les mécanismes de traduction.

Par suite, la méthode sous la forme de l’analyse syntaxique d’un passage in vivo avec les élèves s’avère efficace pour un corrigé de version. ( Exemple d’un corrigé de version) Nombre de dispositifs sont envisageables ; les dispositions prises permettent d’insister, dans le cadre d’un corrigé, sur un aspect du travail de traduction plutôt qu’un autre. Le professeur peut ainsi varier l’angle d’approche d’un corrigé à l’autre, voire d’une phrase à l’autre à l’intérieur d’un même texte, en fonction des réussites et des erreurs du groupe classe.
 Ainsi, si c’est le repérage grammatical et l’analyse syntaxique qui sont fautifs, on pourra proposer au TNI le texte latin ou grec vierge, et inviter un élève à venir proposer son analyse – fautive – pour ensuite analyser ce qui ne va pas, comprendre sur quels éléments on aurait pu s’appuyer pour éviter les erreurs. Le TNI permet facilement de changer de couleur, de déplacer des groupes de mots, de les faire glisser pour faire apparaître l’organisation syntaxique. On peut ainsi mimer au tableau ce jeu de va-et-vient que l’intellect doit apprendre à mener pour poser des hypothèses, les valider ou les invalider, accepter de revenir en arrière, de se mettre en question, d’émettre de nouvelles hypothèses etc…
 Ce peut être également l’élaboration même du sens à partir d’une analyse grammaticale correcte qui pose problème. Certains individus en effet ont des codes grammaticaux une appréhension statique et vide de signifié. Aussi bien, ils sont capables de repérer qu’il s’agit d’un nominatif ou d’une infinitive, mais de donner au groupe de mots une fonction et un sens complètement différent dans l’énoncé de traduction. Proposer dès lors comme texte de travail, pour la correction, le texte latin déjà analysé et appareillé pour faire travailler exclusivement sur le rendu en français semble s’imposer.
 Enfin, pour certains passages ou chez certains élèves, c’est le passage du dit au vouloir dire qui est difficultueux. Il est alors possible d’envisager un texte de correction en juxta-linéaire latin appareillé / traduction grammaticale pour centrer le travail de corrigé sur la manière d’accéder dans une traduction finale à ce que veut dire le texte d’origine.
Pour ce faire, les techniques sont également nombreuses :
— faire des recherches lexicales avec le Gaffiot en ligne pour montrer comment faire des recherches ciblées en s’appuyant sur le contexte lexical et grammatical, comment recourir au Gaffiot comme à un dictionnaire des synonymes pour approcher le sens du mot au plus près, comment s’aider des citations en contexte pour saisir l’univers de sens du terme ;
— réaliser un schéma, un dessin pour concrétiser une situation décrite ;
— convoquer les connaissances historiques, culturelles, géographiques pour remettre le passage en contexte…

3.2. Pour une lecture cursive des textes de l’antiquité

 Réaliser un texte annoté pour aider à la lecture
Dans le cadre du thème « Les dieux et les hommes » au concours de la BEL 2012, les étudiants se sont vu proposer une lecture du De Divinatione. L’intérêt était de parcourir les extraits les plus larges, puisque la réflexion de Cicéron s’avérait centrale en regard du thème.
Ainsi l’essentiel de l’argumentaire que Quintus développe dans le livre I a été réparti entre les élèves pour qu’ils préparent la traduction.
Un planning a été établi et pour la date donnée, chaque étudiant devait à son tour proposer l’appareillage du texte pour faire apparaître la construction syntaxique et faire une proposition de traduction. La construction proposée était affichée au TNI, ainsi que la proposition de traduction en juxta-liénaire. L’élève reprenait sa traduction au fur et à mesure par groupe de mots. Consulter dans le billet indiqué ci-dessus, à titre d’illustration, les travaux d’Alexandra et d’Adèle.
L’ensemble de la classe était ainsi conviée à une lecture collective du passage ; une critique de la traduction proposée était faite au fur et à mesure, les erreurs d’analyse morphologique et syntaxique repérées et les éléments fautifs corrigés.
Après expérience, il s’avère qu’une telle procédure permet un travail beaucoup plus approfondi sur la grammaire du texte. Consulter dans le même billet le travail d’Isseu.
Dans le prolongement, l’étudiant qui avait en charge le passage était ensuite invité à reprendre, à titre de travl personnel, la construction en fonction de ce qui avait été dit et expliqué en classe. Il devait également ajouter des notes grammaticales pour éclairer les points du texte qui avaient fait difficulté et donner quelques éclairages culturels pour aider à la bonne compréhension du texte conformément à ce qui avait été suggéré lors de la lecture du passage en classe.
Ce travail collectif aboutit ainsi à la création d’un texte annoté qui peut lui-même servir de base à un travail de traduction par d’autres élèves, dans un autre cadre et avec d’autres objectifs.

 Une lecture assistée pour élaborer un commentaire littéraire
Un tel dispositif a été proposé aux étudiants en cours d’option. Ce cours rassemblait des élèves confirmés et débutants de première année. En relation avec le thème de la BEL 2013 « le pouvoir : commander, diriger, etc. » a été proposée une lecture de la Médée de Sénèque.
Le texte latin a été édité sur le blog avec un appareillage pour rendre compte de la syntaxe et le vocabulaire. (Cf. dispositif initial)
En amont au cours, les étudiants ont dû faire des recherches sur les différents éléments culturels à commenter en s’appuyant sur le texte latin et le vocabulaire fourni, chacun se voyant attribuer une partie de l’extrait.
Pour les deux premières séances, le travail de lecture s’est fait à partir du texte appareillé seul ; le travail de traduction a été réalisé collectivement en s’appuyant sur les élèves confirmés avec participation des débutants sur des éléments qui relevaient de leurs compétences.
Ensuite, pour que le travail ne traîne pas en longueur, proposition a été faite du texte en juxta-linéaire ; les étudiants devaient alors s’appuyer sur la proposition de la traduction en français pour émettre des commentaires sur le texte latin. (voir la lecture suivie commentée)

 Des connaissances culturelles à la traduction, de la traduction au commentaire
Les possibilités offertes désormais par le numérique et internet permettent, à tout niveau, de construire des parcours de lecture qui intègrent la dimension culturelle du texte, apportent les données historiques, géographiques, philosophiques, littéraires nécessaires à la bonne compréhension du texte, laissent le temps nécessaire à un travail sur la langue, aboutisse à une construction collective du sens du texte et propose d’en saisir la dimension littéraire.
 En hypokhâgne latin débutant, a ainsi été proposé un parcours de lecture individuelle sur le début de l’Aulularia ; c’est un travail qui a été réalisé sur table en 4 heures. Le travail de lecture des étudiants a été dans l’ensemble tout à fait satisfaisant et il semble qu’une telle approche permette d’acquérir assez vite de bonnes compétences de traduction à qui s’en donne les moyens.

— En khâgne, un travail de lecture collective de l’ « hymne à Vénus » dans le De Natura rerum de Lucrèce a été proposé aux étudiants.
Les compétences de traduction étaient très différentes du groupe précédent ; l’ensemble du passage a été réparti entre les étudiants (Cf. Répartition du travail de traduction). Pour la date donnée, chacun a préparé une traduction linéaire qu’il proposait en classe lors d’une séance de deux heures. La traduction proposée était corrigée en classe, les erreurs grammaticales reprises et commentées ; au fur et à mesure le groupe était invité à faire des propositions pour améliorer la traduction de façon à obtenir une traduction littéraire satisfaite en regard du texte poétique de Lucrèce. Un tel travail supposait de s’intéresser aux spécificités stylistiques du passage et de s’intéresser au travail de Lucrèce. Chaque étudiant devait, dans la suite de cette séance, rédiger et mettre en ligne une proposition de commentaire littéraire linéaire, amendée par le professeur et ensuite améliorée par l’étudiant. (Cf. Prise en charge du commentaire linéaire -
Version définitive). Les parties qui restent encore amendées dans cette version attestent de la difficulté qu’il peut y avoir parfois à pister indéfiniment les élèves oublieux ... La difficulté est à prendre en compte et à gérer. Ici, le temps en khâgne - l’année scolaire comptant en gros vingt-quatre semaines - il a été décidé, au bout d’un moment, de laisser tomber d’octroyer à ceux qui avaient fait le travail de reprise un bonification dans la moyenne du semestre.

4. Eléments de réflexion sur l’impact de l’usage du numérique

Au terme de cette expérience menée sur un an avec l’ensemble des groupes du cours de langues et cultures de l’Antiquité de la classe préparatoire du Lycée Gustave Monod (95 Enghien-les-Bains), il apparaît que l’usage du numérique a un double impact : il tend à transformer l’espace-temps de travail et modifie les relations et l’interaction entre les différents acteurs qui interviennent dans la relation d’apprentissage.

4.1. Un travail de collaboration professeur / élèves

Les séquences de lecture assistées des outils numériques telle que celle qui a été proposée aux latinistes confirmés d’hypokhâgne – traduction cursive de l’Iliada Latina - ou encore celle du commentaire de la Médée de Sénèque en cours d’option d’hypokhâgne prennent l’aspect de travaux collaboratifs professeur/élèves, chacun concourant à l’élaboration de la traduction et/ou du commentaire.
Le constat est le même quel que soit le groupe et quel que soit le moment de l’année. Il est possible de travailler sur des extraits beaucoup plus longs et donc d’embrasser une œuvre ou un passage long dans son ensemble. La participation des élèves est plus active, avec une moindre inhibition, et plus fructueuse ; le travail réalisé, notamment en analyse grammaticale et stylistique, est plus approfondi. Ainsi, à titre d’exemple, le commentaire de l’acte IV, scène 2 de Médée a occupé 3 séances de 2 heures (N.B. : cliquer sur « voir la suite de la lecture suivie »).

Pour expliquer ce phénomène, il semblerait en premier lieu que la projection d’un document commun de travail permette de centraliser les attentions et de faciliter la collaboration des élèves. Faire prendre en charge la préparation d’un passage par un élève donné permet de lancer la participation et conduit les autres à rebondir, corriger, enrichir en s’appuyant tout à la fois sur la proposition de leur camarade et sur le texte de travail affiché au tableau, appareillé, annoté, selon les choix pédagogiques du professeur. La projection des propositions des élèves entraîne une objectivation du texte produit ; la baisse de l’investissement affectif donne la possibilité d’un travail critique plus naturel de la par de l’auteur de la traduction lui-même et de ses camarades. La possibilité de corriger in vivo, d’amender, de retoucher autant de fois que désiré facilite l’élaboration d’un discours commun. Un tel dispositif entraîne l’effacement ou du moins le recul du rapport frontal professeur / élève. Le professeur guide, relance, sollicite et enfin arbitre entre les différentes hypothèses.

4.2. Déplacement des frontières : classe / maison ; cours / travail personnel

Le deuxième impact essentiel est le déplacement de la position du professeur et par suite la transformation de l’espace-temps de travail : le professeur s’inscrit comme nous avons pu l’énoncer dans le cours de l’analyse dans le temps même de l’élaboration de la pensée des élèves, en classe ou chez eux.

Ceci s’explique tout d’abord par la spécificité du texte numérique. C’est un texte remodulable à l’infini qui permet l’intervention de plusieurs protagonistes. Grâce à la fonction des commentaires dans les blogs, aux fonctionnalités de révision sous traitement de texte, aux logiciels d’écriture collaborative, le professeur intervient dans le temps même de l’écriture. L’élève n’a pas, ou moins, l’impression de refaire, avec ce que cela a de frustrant, de désespérant ; le professeur intervient au contraire comme une aide complémentaire pour parfaire.
Les modalités du numérique offrent ainsi l’infrastructure nécessaire à la mise en œuvre du processus propre à l’élaboration de la pensée. Ce qui est vrai pour le processus de traduction, l’est aussi pour l’élaboration du discours en commentaire ou en dissertation.

Internet permet par suite un suivi à distance qui déplace les frontières entre école et maison. Le professeur a la possibilité de développer un travail d’accompagnement de facto individualisé et adapté au besoin de chacun. C’est par suite un moyen simple, économique en temps et efficace, pour mettre en œuvre une évaluation formative, une écriture de travail.
Il est dès lors possible de mettre en place des travaux au long cours, par phases, qui supposent une élaboration progressive ; or de tels projets sont propres à faire s’investir les élèves.

4.3. Le pari du numérique pour fonder la culture humaniste des élèves

 Lire et écrire pour publier – publier pour faire lire

— Elaborer des dossiers de lecture collaboratifs
Exemple : Dossier Homère
Ce billet donne accès, et de façon ordonnée, à l’ensemble des travaux réalisés autour de l’Iliade d’Homère avec la classe d’Hypokhâgne dans le cadre du cours hebdomadaire d’une heure de culture de l’antiquité. Il fait apparaître que seules trois heures de cours ont été consacrées en soit au sujet ; un bon mois a été laissé aux élèves pour qu’ils puissent lire et réaliser leur dossier numérique. L’ensemble des travaux, professeur et élèves, ainsi publiés, et le lecture personnelle de l’Iliade ont ensuite fait l’objet d’un devoir pour lequel les étudiants étaient invités à exploiter toutes les connaissances et les éléments de réflexions qu’ils avaient pu engranger.

— De l’exposé au dossier hypertextuel
Exemple : Projet Eschyle
Ce dossier a été constitué par les élèves d’hypokhâgne dans le cadre du cours de culture de l’Antiquité. Il constitue la synthèse écrite mise à disposition de tous d’une communication orale qui a été faite par les élèves d’hypokhâgne à destination d’une classe préparatoire scientifique (Argenteuil 95) et il nous a paru opportun à ma collègue Sophie Saulnier et à moi-même de faire intervenir les élèves d’hypokhâgne sur l’ensemble de l’Orestie. Cette année en effet, le thème des scientifiques était « la justice » tandis que les hypokhâgnes avaient pour thème « le pouvoir ». Le croisement des deux thèmes nous paraissait propre à conduire les élèves à prendre du recul par rapport à leur thème propre et à enrichir leur réflexion.
La conférence, tant du point de vue des récepteurs que des énonciateurs, a aidé les étudiants à s’approprier les éléments de connaissance et de culture.
De telles pratiques sont enfin l’occasion de mettre les élèves ou les étudiants dans la posture de créer de la documentation pour les autres. Cela confère à leur travail, quel que soit leur âge - si j’en crois l’expérience de cette année - une portée qui les contraint à un investissement tout à fait remarquable et nettement supérieur à ce qui a pu être observé en d’autres circonstances.

En définitive, le contexte de publication dans lequel prend place le travail plus scolaire de lecture, de recherche, d’exposé, d’analyse thématique d’une oeuvre, d’étude d’un personnage etc... investit les élèves d’une responsabilité vis-à-vis des autres qui les responsabilise face à leur propre travail, comme si d’une certaine manière on pouvait dire n’importe quoi dans une copie - lieu d’une pseudo-communication détachée de toute implication concrète et réelle - mais non dans un document publié servant finalement de cours aux autres.

 Le parti à tirer des hyperliens est en l’occurrence essentiel.

Les documents interactifs que l’on met à disposition des élèves ou des étudiants sur un blog, sur un site ou sur l’ENT de l’établissement, sont la base d’un travail personnel de recherche et d’information, mais guidé, ce qui en accroît l’efficacité et la pertinence.
L’encadrement du travail personnel des élèves rend possible de mieux apprécier l’appropriation de la documentation par les élèves.
Il permet également de pousser vers une documentation de niveau supérieur par rapport à ce que les élèves vont aller chercher spontanément.

— Bibliographie interactive
Exemple : bibliographie du projet Eschyle
Il est désormais possible de profiter de la richesse croissante d’internet en une documentation variée et, de plus en plus, de qualité universitaire. Selon le niveau des classes, cette documentation sera à destination des professeurs pour leur propre information, à destination des élèves, mais à titre de document complémentaire lu, expliqué, commenté en classe, ou encore à destination des élèves, mais à titre de documentation à exploiter personnellement comme cela a été le cas pour les élèves d’hypokhâgne.
Par le choix fait, les commentaires associés et les conseils donnés selon les sujets, le professeur propose ainsi un exemple de bibliographie et participe de fait à l’initiation des élèves à la sélection des documents de référence.
Imposer tel ou tel article pour traiter le sujet d’exposé, met les étudiants en situation de se demander comment et pourquoi exploiter tel article en fonction de son exposé. Le rapport ne leur apparaît pas toujours immédiatement. Aussi bien de telles expériences conduisent à débusquer de nombreuses situations, de nombreuses opérations intellectuelles qui peuvent être source d’incompréhension, d’erreur, d’évitement de la part des élèves. Les identifier est l’occasion de les aborder et d’affronter la question avec les élèves. Ainsi, cette bibliographie et les questions nombreuses posées par les différents groupes qui ne comprenaient pas pourquoi je leur avais indiqué tel ou tel article pour leur exposé a été l’occasion de consacrer une heure de temps lors d’un cours consacré à un autre sujet de travailler sur un article qui avait été donné à lire préalablement et d’étudier les différentes exploitations que l’on pouvait en faire.

— Prolonger et enrichir le cours pour inviter les élèves à se cultiver
Exemple : Homère - histoire et société dans l’Iliade
Le cours de culture de l’antiquité d’hypokhâgne accentue encore le sentiment partagé par tous d’un temps trop court pour faire et dire tout ce qui pourrait l’être sur le sujet, dans les limites du nécessaire selon les classes, les niveaux et les objectifs. De fait, une heure semaine pour donner une idée suffisamment concrète et précise des civilisations grecques et romaines, à travers le prisme d’un thème renouvelé tous les ans tel que « les dieux et les hommes », « le pouvoir », « éros et philia » etc... en embrassant la dimension culturelle, soit les legs de ces civilisations sur la nôtre que ce soit d’un point de vue artistique, littéraire, philosophique, politique, sociologique selon les cas paraît bien dérisoire.
Ainsi, les cours publiés sur le blog avec des hyperliens sont une manière de pallier cette difficulté. Ils sont en effet autant d’invitations à approfondir, à mettre en perspective, à découvrir. Le nombre de liens interdit de tout lire et de tout voir. Mais ce choix même impose aux étudiants de faire les leurs et donc de se constituer une culture propre, différente de leur camarade, en fonction de leurs goûts et leur caractère qui les conduiront à s’arrêter plus et mieux sur certains points que sur d’autres.
Une telle aptitude à se cultiver et le développement de la curiosité intellectuelle qui va de paire, semblent pouvoir être exercer par ce type de pratique et dès le plus jeune âge. La différence d’âge et de niveau influera sur le nombre de liens proposés et la difficulté des références proposées, mais le principe de base reste strictement le même.

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