Lire « Sarrasine » de Balzac : prolongements culturels et artistiques

, par BERNOLLE Marie-Anne, Chargée de mission pour l’Inspection de Lettres

Préambule : comment utiliser ce dossier ?

Nous avons essayé de recenser et de présenter de façon raisonnée l’ensemble du matériau présent dans Sarrasine qui peut donner lieu à un travail d’ordre culturel et artistique. Nous n’avons pas répété la proposition de liens lorsqu’un même matériau peut être utilisé dans des perspectives différentes que nous avons détaillées. A la fin du dossier sont proposées des pistes à exploiter dans le cadre de l’Enseignement d’Exploration ou de l’Histoire des Arts.

Ouverture culturelle et artistique au fil du texte et des séances

Qu’est-ce que le motif de la « danse macabre » ?

Certaines pages où l’idée de la mort est très présente et associée au vieillard données en lecture - lecture analytique ou étude transversale consacrée au portrait du vieillard - pourront trouver leur prolongement dans une analyse du motif de la « danse macabre » ; les élèves seront ainsi à même d’apprécier comment cette référence à la danse macabre au début du récit fait planer une atmosphère morbide autour de la famille de Lanty et autour du vieillard.

Vus (les arbres, imparfaitement couverts de neige) au sein de cette atmosphère fantastique, ils ressemblaient vaguement à des spectres mal enveloppés de leurs linceuls, image gigantesque de la fameuse danse des morts. p.35

Etude de La Danse macabre d’Holbein

Ressources

  • Sur l’Encyclopédie de l’agora (Québec), un article sur Holbein.
  • Dans la liste des œuvres, la possibilité d’accéder à d’excellentes reproductions de la danse macabre de Holbein.

Travail d’analyse

  • Documents d’aide à l’analyse d’image.
    Connaissances techniques
    Une synthèse des connaissances essentielles à maîtriser.
    Document élève
    Pour une analyse autonome.
    Vers le commentaire.

Jugement dernier et motif de la danse macabre

Le site de l’abbaye de la Chaise-Dieu
Il présente une documentation assez riche.

  • Une présentation du motif de la danse macabre et de la danse macabre de l’abbaye.
  • Des articles-conférences complémentaires publiés à l’occasion des journées-rencontres de 2008 consacrées au thème de la danse macabre.

Exploitation
Il peut donner lieu à un exposé ou à un article publié sur le blog de la classe.

  • Exploitation artistique du motif de la danse macabre en synchronie à travers l’Europe
    Un site danois accessible en anglais permet de découvrir le motif de la danse macabre à travers l’Europe. Des reproductions intéressantes.
    La séance peut être animée conjointement par les professeurs de français et d’anglais ; objectif : apprendre à exploiter un site en langue étrangère.
    Support : projection sur un TNI.
    Piste : Elle peut donner lieu à une analyse comparée de la manière dont le motif est exploité.
  • Exploitation artistique du motif de la danse macabre, en diachronie : de la danse macabre aux vanités.
    Comment le rapport à la mort a-t-il évolué de la fin du Moyen-Âge à l’âge Baroque ?
    Quelques ressources pédagogiques sur les Vanités :
    Documents de Danièle Pérez, ESPE La Réunion
    https://perezartsplastiques.com/2018/09/10/les-vanites-dans-lart/
    Document publié sur le site de l’Académie de Lille
    http://artsplastiques.discipline.ac-lille.fr/documents/nature-morte-references-artistiques3.pdf

L’art de l’image chez Balzac

Les décentes bacchanales de la vie. p.36

  • Dans l’Encyclopédie Imago mundi : un article sur les bacchanales permettant par suite de rendre les élèves sensible à la figure de style présente et à la tonalité.

Pour tout dire en un mot, ce jeune homme était une image vivante de l’Antinoüs, avec des formes plus grêles. p.38.

  • Pour une biographie et des représentations d’Antinoüs, l’article d’Insecula.com.
  • Quelle ambiguïté caractérise donc le fils Lanty ? Pourquoi ce choix de Balzac ? Avec quoi cela rentre-t-il en résonance ?

Cette mystérieuse famille avait tout l’attrait d’un poème de lord Byron(...) . p.39

  • Sur Wikipédia, l’article consacré à Byron
  • et sur Wikisource, quelques poèmes à consulter.
  • Comment comprenez-vous donc la métaphore ? quels adjectifs retenir pour qualifier la famille Lanty ?

Mais, par malheur, l’histoire énigmatique de la maison Lanty offrait un perpétuel intérêt de curiosité, assez semblable à celui des romans d’Anne (sic) Radcliffe. p.39.

  • Petite biographie sur le site des éditions José Corti.
  • Wikisource donne accès à la Revue des Romans qui date de 1839, signée Eusèbe G.***, soit Eusèbe Girault de Saint-Fargeau. Un document intéressant pour saisir la manière dont les romans d’Ann Radcliffe étaient reçus à l’époque de Balzac.
  • Consulter également l’article sur le roman gothique qui, si l’on tire parti des liens, permet de se donner une bonne idée de ce type de roman et de la manière dont il a influencé le roman français et notamment certaines oeuvres de Balzac.
  • En quoi cette référence s’inscrit-t-elle dans la droite ligne de la référence à la poésie de Byron ? Quelles connotations apporte-t-elle en plus ?

Par un des plus rares caprices de la nature, la pensée en demi-deuil qui se roulait dans ma cervelle en était sortie, elle se trouvait devant moi, personnifiée, vivante, elle avait jailli comme Minerve de la tête de Jupiter, grande et forte, elle avait tout à la fois cent et vingt-deux ans, elle était vivante et morte. p.44

Iconographie sur le thème de la naissance de Minerve à partir d’œuvres disponibles sur la base Joconde

  • BAREAU Georges Marie Valentin Le Temps créant la Sagesse - 1er quart 20e siècle - Péronne ; musée Alfred Danicourt - Base Joconde
    Le Temps créant la Sagesse
    BAREAU Georges Marie Valentin - 1er quart 20e siècle - Péronne ; musée Alfred Danicourt
    Base Joconde
  • BOULLOGNE Louis le Jeune La Naissance de Minerve - 4e quart 17e siècle Paris - Musée du Louvre département des Peintures. Base Joconde.
    La Naissance de Minerve
    BOULLOGNE Louis le Jeune -
    4e quart du 17e siècle ;
    Paris - Musée du Louvre - Département des Peintures.
    (Base Joconde)
  • HOUASSE Renée Minerve naissant toute armée du cerveau de Jupiter - 4e quart 17e siècle ; 1er quart 18e siècle - Versailles ; Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. Base Joconde.
    Minerve naissant toute armée du cerveau de Jupiter
    HOUASSE Renée ; 4e quart du 17e siècle - 1er quart du 18e siècle ; Versailles - Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
    (Base Joconde)

Minerve et ses attributs : Ovide Les Fastes 3,809-848 sur le site de l’Université de Louvain.

  • Pour se renseigner sur l’histoire de la naissance d’Athéna, de qui la romaine Minerve tient une grande partie de ses traits et de son histoire.
  • Du fait même de cette comparaison, quel est le registre du passage ? Quels autres effets de style contribuent à installer le même registre ?

une chaîne de montre qui scintillait comme les chatons d’une rivière au cou d’une femme. p.47

Je sens que je détesterais une femme forte, une Sapho, courageuse, pleine d’énergie, de passion.

  • Qui est Sapho ?
  • Qu’est-ce qu’« une Sapho » ?
  • En contre-point, quelles sont les qualités recherchées, appréciées ?

Il semblait être sorti de dessous terre, poussé par quelque mécanisme de théâtre. p.44

Références culturelles pour mieux lire

les héros d’Homère p.53

... les riches et suaves créations de la Grèce antique. p.57
...toutes les merveilles des Vénus révérées et rendues par le Ciseau des Grecs. p.58

  • Vénus
  • Quelles sont les figures ici présentes ? Quel parti Balzac en tire-t-il quant à la présentation de la statue de Sarrasine ?

Sarrasine dévorait des yeux la statue de Pygmalion, pour lui descendue de son piédestal.

  • Pygmalion
    Lire la première partie du dossier : l’histoire de Pygmalion.
    Comment Balzac joue-t-il du motif de Pygmalion pour créer le personnage de Sarrasine ?

...dans cette attitude, calme et froide en apparence, affectionnée par Raphaël, par le Georgion et par tous les grands peintres.

Giorgione Vénus au repos
Vers 1518/20, 16ème siècle
1.120 m. 1.860 m. Allemagne, Dresde, Gemäldegalerie Alte Meister, Staatliche Kunstsammlungen.
RMN / Elke Estel / Hans-Peter Kluth
RAPHAËL (dit), Sanzio RAFFAELLO (1483-1520) Jeanne d’Aragon
16e siècle, huile sur toile, 1.200 m. 0.960 m.
Paris, Musée du Louvre
RMN / Daniel Arnaudet / Christian Jean

Sarrasine écrasa la tête de la couleuvre d’une coup de pied.
Les références culturelles pour accéder à toute l’épaisseur du texte.

  • Adam et Eve
    PACINI Sante
    MASOLINO DA PANICALE (inspiré par)
    Adam et Eve
    18e siècle
    Paris ; musée du Louvre département des Arts graphiques

    PACINI Sante ; MASOLINO DA PANICALE (inspiré par)
    Adam et Eve
    18e siècle
    Paris ; Musée du Louvre département des Arts graphiques

Texte littéraire et peinture

Girodet Le Sommeil d’Endymion

"Ah ! le beau tableau ! ajouta-t-elle en se levant, et allant se mettre en face d’une toile magnifiquement encadrée.
Nous restâmes pendant un moment dans la contemplation de cette merveille, qui semblait due à quelque pinceau surnaturel. Le tableau représentait Adonis étendu sur une peau de lion.
p.49

Ressources

  • Le rapprochement est généralement fait avec le tableau de Girodet Le Sommeil d’Endymion :
    Anne-Louis GIRODET DE ROUSSY-TRIOSON ( Montargis (Loiret), 1767 - Paris, 1824) Endymion. Effet de lune, dit aussi Le Sommeil d’Endymion - Salons de 1793 et de 1814© Musée du Louvre
    Le Sommeil d’Endymion
    Anne-Louis GIRODET DE ROUSSY-TRIOSON - Montargis (Loiret), 1767 - Paris, 1824
    Endymion. Effet de lune, dit aussi Le Sommeil d’Endymion
    Salons de 1793 et de 1814 - Paris, Musée du Louvre

Dialogue entre texte et image

  • Extrait de Sarrasine BALZAC
    « Le joli boudoir ! s’écria-t-elle en regardant autour d’elle. Le satin bleu fait toujours à merveille en tenture. Est-ce frais ! Ah ! le beau tableau ! » ajouta-t-elle en se levant, et allant se mettre en face d’une toile magnifiquement encadrée.

Nous restâmes pendant un moment dans la contemplation de cette merveille, qui semblait due à quelque pinceau surnaturel. Le tableau représentait Adonis étendu sur une peau de Lion. La lampe suspendue au milieu du boudoir, et contenue dans un vase d’albâtre, illuminait alors cette toile d’une lueur douce qui nous permit de saisir toutes les beautés de la peinture.

« Il est trop beau pour un homme », ajouta-t-elle après un examen pareil à celui qu’elle aurait fait d’une rivale.

Oh comme je ressentis alors les atteintes de cette jalousie à laquelle un poète avait essayé vainement de me faire croire ! la jalousie des gravures, des tableaux, des statues, où les artistes exagèrent la beauté humaine, par suite de la doctrine qui les porte à tout idéaliser.

"C’est un portrait, lui répondis-je. Il est dû au talent de Vien. Mais ce grand peintre n’a jamais vu l’original, et votre admiration sera moins vive peut-être quand vous saurez que cette académie a été faite d’après une statue de femme.

— Mais qui est-ce ?« J’hésitai. »je veux le savoir, ajouta-t-elle vivement.
« — Je crois, lui dis-je, que cet Adonis représente un... un...un parent de Mme de Lanty. »

J’eus la douleur de la voir abîmée dans la contemplation de cette figure. Elle s’assit en silence, je me mis auprès d’elle, et lui pris la main sans qu’elle s’en aperçût ! Oublié pour un portrait !

  • Travail proposé :
    Analyse du tableau
    Analyse du texte pour étudier comment Balzac se nourrit de cette référence picturale pour conférer forme et matière au tableau du boudoir et prêter à son personnage un discours circonstancié.
    Analyser comment Balzac sème des indices laissant préfigurer de la fin sans que le lecteur n’en ait totalement conscience.

De l’imaginaire de l’auteur à l’imaginaire du lecteur

Il avait surgi sans cérémonie auprès d’une des plus ravissantes femmes de Paris, danseuse élégante et jeune, aux formes délicates, une de ces figures aussi fraîches que l’est celle d’un enfant, blanches et roses, et si frêles, si transparentes, qu’un regard d’homme semble devoir les pénétrer, comme les rayons du soleil traversent une glace pure. Ils étaient là, devant moi, tous deux ensemble, unis, et si serrés, que l’étranger froissait et la robe de gaze, et les guirlandes de fleurs, et les cheveux légèrement crêpés, et la ceinture flottante. p.44

Images de danseuses

Balzac et le jeu de l’intertextualité

Intertextualité au sein de la Comédie humaine

...prêts à commencer une orgie d’artistes qui n’attendait plus que lui.

BALZAC Gobseck : description d’une « orgie d’artiste »
Cependant mon camarade me fit de telles instances pour obtenir de moi d’aller à son déjeuner, que je ne pouvais m’en dispenser sans être taxé de bégueulisme. Il vous serait difficile de concevoir un déjeuner de garçon, madame. C’est une magnificence et une recherche rares, le luxe d’un avare qui par vanité devient fastueux pour un jour. En entrant, on est surpris de l’ordre qui règne sur une table éblouissante d’argent, de cristaux, de linge damassé. La vie est là dans sa fleur : les jeunes gens sont gracieux, ils sourient, parlent bas et ressemblent à de jeunes mariées, autour d’eux tout est vierge. Deux heures après, vous diriez d’un champ de bataille après le combat : partout des verres brisés, des serviettes foulées, chiffonnées ; des mets entamés qui répugnent à voir ; puis, c’est des cris à fendre la tête, des toasts plaisants, un feu d’épigrammes et de mauvaises plaisanteries, des visages empourprés, des yeux enflammés qui ne disent plus rien, des confidences involontaires qui disent tout. Au milieu d’un tapage infernal, les uns cassent des bouteilles, d’autres entonnent des chansons ; l’on se porte des défis, l’on s’embrasse ou l’on se bat ; il s’élève un parfum détestable composé de cent odeurs et des cris composés de cent voix ; personne ne sait plus ce qu’il mange, ce qu’il boit, ni ce qu’il dit ; les uns sont tristes, les autres babillent ; celui-ci est monomane et répète le même mot comme une cloche qu’on a mise en branle ; celui-là veut commander au tumulte ; le plus sage propose une orgie. Si quelque homme de sang-froid entrait, il se croirait à quelque bacchanale.

BALZAC La peau de chagrin : description d’une « orgie d’artiste »
Les deux amis s’assirent en riant. D’abord et par un regard plus rapide que la parole, chaque convive paya son tribut d’admiration au somptueux coup d’oeil qu’offrait une longue table, blanche comme une couche de neige fraîchement tombée, et sur laquelle s’élevaient symétriquement les couverts couronnés de petits pains blonds. Les cristaux répétaient les couleurs de l’iris dans leurs reflets étoilés, les bougies traçaient des feux croisés à l’infini, les mets placés sous des dômes d’argent aiguisaient l’appétit et la curiosité. Les paroles furent assez rares. Les voisins se regardèrent. Le vin de Madère circula. Puis le premier service apparut dans toute sa gloire ; il aurait fait honneur à feu Cambacérès, et Brillat-Savarin l’eût célébré. Les vins de Bordeaux et de Bourgogne, blancs et rouges, furent servis avec une profusion royale. Cette première partie du festin était comparable, en tout point, à l’exposition d’une tragédie classique. Le second acte devait quelque peu bavard. Chaque convive avait bu raisonnablement en changeant de crus suivant ses caprices, en sorte qu’au moment où l’on emporta les restes de ce magnifique service, de tempêtueuses discussions s’étaient établies ; quelques fronts pâles rougissaient, plusieurs nez commençaient à s’empourprer, les visages s’allumaient, les yeux pétillaient. Pendant cette aurore de l’ivresse, le discours ne sortait pas encore des bornes de la civilité ; mais les railleries, les bons mots s’échappaient peu à peu de toutes les bouches ; puis la calomnie élevait tout doucement sa petite tête de serpent et parlait d’une voix flûtée ; çà et là, quelques sournois écoutaient attentivement, espérant garder leur raison. Le second service trouva donc les esprits tout à fait échauffés. Chacun mangea en parlant, parla en mangeant, but sans prendre garde à l’affluence des liquides, tant ils étaient lampants et parfumés, tant l’exemple était contagieux. Taillefer se piqua d’animer ses convives, et fit avancer les terribles vins du Rhône, le chaud Tokay, le vieux Roussillon capiteux. Déchaînés comme les chevaux d’une malle-poste qui part d’un relais, ces hommes fouettés par les piquantes flèches du vin de Champagne impatiemment attendu, mais abondamment versé, laissèrent alors galoper leur esprit dans le vide de ces raisonnements que personne n’écoute, se mirent à raconter ces histoires qui n’ont pas d’auditeur, recommencèrent cent fois ces interpellations qui restent sans réponse. L’orgie seule déploya sa grande voix, sa voix composée de cent clameurs confuses qui grossissent comme les crescendo de Rossini. Puis arrivèrent les toasts insidieux, les forfanteries, les défis. Tous renonçaient à se glorifier de leur capacité intellectuelle pour revendiquer celle des tonneaux, des foudres, des cuves. Il semblait que chacun eût deux voix. Il vint un moment où les maîtres parlèrent tous à la fois, et où les valets sourirent. Mais cette mêlée de paroles où les paradoxes douteusement lumineux, les vérités grotesquement habillées, se heurtèrent à travers les cris, les jugements interlocutoires, les arrêts souverains et les niaiseries, comme au milieu d’un combat se croisent les boulets, les balles et la mitraille, eût sans doute intéressé quelque philosophe par la singularité des pensées, ou surpris un politique par la bizarrerie des systèmes. C’était tout à la fois un livre et un tableau. Les philosophies, les religions, les morales, si différentes d’une latitude à l’autre, les gouvernements, enfin tous les grands actes de l’intelligence humaine tombèrent sous une faux aussi longue que celle du Temps ; peut-être eussiez-vous pu difficilement décider si elle était maniée par la Sagesse ivre, ou par l’Ivresse devenue sage et clairvoyante. Emportés par une espèce de tempête, ces esprits semblaient, comme la mer irritée contre ses falaises, vouloir ébranler toutes les lois entre lesquelles flottent les civilisations, satisfaisant ainsi sans le savoir à la volonté de Dieu, qui laisse dans la nature le bien et le mal en gardant pour lui seul le secret de leur lutte perpétuelle. Furieuse et burlesque, la discussion fut en quelque sorte un sabbat des intelligences. Entre les tristes plaisanteries dites par ces enfants de la Révolution à la naissance d’un journal, et les propos tenus par de joyeux buveurs à la naissance de Gargantua, se trouvait tout l’abîme qui sépare le dix-neuvième siècle du seizième. Celui-ci apprêtait une destruction en riant, le nôtre riait au milieu des ruines.

Les contes des Mille et une nuits

Comme la fille du Sultan dans le conte de La Lampe merveilleuse,...

Pour faire découvrir les contes des Mille et une nuits aux élèves
Récréatif pour des élèves de lycée, mais un temps de récréation peut être instructif.
Pour lire et consulter les Contes des mille et une nuits :

Proposition d’un groupement de textes : réécritures de l’histoire d’Aladin
Margaret Sironval , « Écritures européennes du conte d’Aladin et de la lampe merveilleuse », Féeries , 2 | 2005 , [En ligne], mis en ligne le 08 mars 2007. URL : http://feeries.revues.org/index121.html. Consulté le 21 mars 2011.

Balzac et Hoffmann

Le jeu d’intertextualité entre les œuvres d’Hoffmann et les romans balzaciens est assez présent dans Sarrasine. Les notes de P. Brunel dans l’édition folio utilisée sont sur ce sujet indispensables.

Pour découvrir Hoffmann et ses œuvres
Wikipedia propose un article de bonne tenue consacré à Hoffmann.

Le portrait de Marianina p.37
Il est à rapprocher, si l’on suit P. Brunel, du portrait de Clara fait par Hoffmann dans l’Homme au sable.
Sur le site du CRDP de Paris, un dossier consacré à l’Homme au sable de Hoffmann. Pour accéder à l’ensemble de la documentation, il suffit de vous inscrire en tant qu’enseignant.

Le portrait du vieillard
(...) le petit vieillard (...) p.46
Pierre Brunel (p.46, note 1) propose le rapprochement avec la description d’un vieillard dans la Maison déserte de Hoffman, dans Contes nocturnes.

— Figurez-vous un petit homme sec avec une face couleur de momie, un nez pointu, des lèvres pincées, des yeux de chat d’un vert étincelant, un sourire stéréotypé d’homme en démence, des cheveux frisés à l’ancienne mode et abondamment poudrés avec un toupet pyramidal, des ailes de pigeon ébouriffées et une grande bourse pendante dite postillon d’amour, un vieil habit couleur café brûlé, à moitié déteint, mais bien conservé et bien brossé, des bas gris, et enfin de grands souliers carrés avec de petites boucles en faux brillants. Imaginez que cette petite et sèche figure est pourtant vigoureusement constituée, surtout à en juger par des poings monstrueux armés de longs doigts nerveux, et qu’elle marche vers le comptoir du pas le plus assuré.
HOFFMANN Contes nocturnes « La Maison déserte »

Paris en 1830 : pistes pour un Enseignement d’Exploration en 2nde « Littérature et Société »

Sur les traces du Paris de Balzac

Minuit venait de sonner à l’horloge de l’Elysée-Bourbon. p.35

Regard sur la société parisienne en 1830

Éléments d’authentification

Ils renvoient au temps du narré et de la narration, dernier tiers du XVIIIe / premier tiers du XIXe siècle.

Éléments de mobilier
(...) il tâcha de s’approcher de la bergère sur laquelle la Zambinella était nonchalamment étendue. - bergère

Véhicules
...elle monta dans une berline à quatre places,... p.72.

  • Petite histoire des attelages au XIXème siècle : le type de la berline.
  • Le site des haras nationaux présente les différentes voitures d’attelage : phaëton
  • Ces sombres émissaires apprirent à Zambinella l’inquiétude de son protecteur, qui attendait à la porte dans une voiture fermée, afin de pouvoir l’emmener aussitôt qu’il serait délivré. p.76 : type de voiture fermée

Armes
et soudain le sculpteur tomba percé de trois coups de stylets. p.76 : stylet

Le contexte politique

Il passait d’ailleurs pour un profond politique, peut-être parce qu’il riait rarement, et citait toujours M. de Metternich ou Wellington. p.39

Plusieurs de ces jeunes hommes, habitués à décider, tous les matins, l’avenir de l’Europe, dans quelques phrases élégantes, voulaient voir en l’inconnu quelque grand criminel, possesseur d’immenses richesses.

  • En quoi cette notation balzacienne permet-elle de continuer à construire le portrait de la société français parisienne en 1830 ? De quelle Europe s’agit-il ? Que signifie précisément habitués à décider, tous les matins, l’avenir de l’Europe ? Quelle société Balzac nous donne-t-il à voir ?

Les mœurs : lieux et manifestations typiques

Le boudoir
« Le joli boudoir ! » s’écria-t-elle en regardant autour d’elle. p.49

Les « assemblées parisiennes »
Il déborda tout à coup une vivacité enchanteresse, un abandon cordial, une bonhomie italienne dont rien ne peut donner l’idée à ceux qui ne connaissent que les assemblées de Paris, les raouts de Londres ou les cercles de Vienne. p.66-67

  • L’étude comparative de la définition de chacun des trois termes permet de travailler sur leurs connotations et de comprendre comment ils entretiennent un rapport d’antonymie avec « une vivacité, enchanteresse », « un abandon cordial », une bonhomie italienne".

Parisianisme à l’époque de Balzac
Vous ! répondis-je, vous, madame, qui êtes exaltée et qui, comprenant si bien les émotions les plus imperceptibles, savez cultiver dans un cœur d’homme le plus délicat des sentiments, sans le flétrir, sans le briser dès le premier jour, vous qui avez pitié des peines de cœur, et qui à l’esprit d’une Parisienne joignez une âme passionnée digne de l’Italie ou de l’Espagne..."

  • une âme passionnée digne de l’Italie ou de l’Espagne
    Comment aider les élèves à appréhender les représentations toutes faites au temps de Balzac ?

Ressources

  1. Un livre en accès libre sur Googlebooks du Centre de Recherche sur l’Espagne des XVIème et XVIIème siècles. Images de la femme en Espagne au XVIème et XVIIème siècles
  2. Des portraits :
    Federico de Madrazo y Kuntz (1815 Rome - 1894 Madrid) Portrait de femme - deuxième quart du XIXe siècle - Huile sur toile H. 0,57 m ; L. 0,48 m. Voir le tableauhttp://www.musees-midi-pyrenees.fr/....
    Goya y Lucientes Francisco José de Portrait d’une femme brune en buste vêtue d’un corsage bleu Voir le tableau

Analyse :
Que sont des représentations toutes faites ?

  1. Pourquoi le document Images de la femme en Espagne au XVIème et XVIIème siècles peut-il être intéressant alors qu’il ne porte pas sur l’Espagne à l’époque de Balzac ?
  2. Travailler à partir des portraits. Il peut être intéressant de conduire une projet Histoire des Arts avec un professeur d’Espagnol qui sera à même de suggérer des œuvres plus nombreuses et plus pertinentes. Quelle image un parisien de 1830 peut-il se faire de la femme espagnole et de la femme italienne ? Comment se construisent les clichés ?

Modes et chiffons

Cette entrée thématique peut donner lieu à un Enseignement d’Exploration consacré à la société parisienne de 1830 en prolongement du paragraphe précédent.
Elle peut aussi indépendamment donner lieu à un travail Histoire des arts.

Une débauche de tissus et d’étoffes

Recenser le lexique des tissus et étoffes

  • On pourra faire faire à travers la nouvelle Sarrasine un recensement exhaustif des termes participant au champ lexical du tissu ou de la mode.
  • Nous renvoyons à l’hypertexte dans lequel les différents termes sont le plus souvent associés à des définitions et à des illustrations : moire, robe de gaze, guirlandes de fleurs, cheveux légèrement crêpés, corset, culotte de soie noire, jabot, gilet, mousseline, blondes, dentelles ...etc.

Pour se renseigner sur le lexique du textile et du costume

La mode en 1830

A la découverte de l’Italie sur les pas de Sarrasine

Pompéi, Florence, Venise

Pendant le voyage, son imagination ardente s’enflamma sous un ciel de cuivre et à l’aspect des monuments merveilleux dont est semée la patrie des Arts. Il admira les statues, les fresques, les tableaux ;

Rome

et, plein d’émulation, il vint à Rome, en proie au désir d’inscrire son nom entre les noms de Michel-Ange et de M. Bouchardon. [...]

teatro di torre Argentina

Frascati et la villa Ludovisi

une femme proposa d’aller à Frascati p.68.

l’idée de passer la journée à la villa Ludovisi p.68
Petit témoignage sur ce qui reste de la Villa Ludovisi, villa aujourd’hui détruite.

Ils rejoignirent leurs compagnons et se promenèrent dans les bois de la villa Ludovisi, qui appartenait alors au cardinal Cicognara.
Lire en prolongement le récit de promenade de Stendhal à la Villa Ludovisi dans Promenades dans Rome, 1828.

De retour à Rome

La réception à l’Ambassade de France

Mon cher, lui dit ce dernier, je suis chargé par notre ambassadeur de t’inviter à venir ce soir chez lui. p.72-73
Le locuteur, ami de Sarrasine, est français. Il s’agit donc de l’ambassadeur de France. L’ambassade de France à Rome occupe le Palais Farnèse.
Dossier

Le Musée Albani

La villa Albani fut contruite par le Cardinal Alexandre Albani pour accueillir sa collection de statues.

  • Présentation de la Villa : texte en anglais mais plan et gravure intéressants.
    Intérieur de la villa Albani, ROBERT Hubert (1733 ; 1808)
    2e moitié 18e siècle - 1er quart 19e siècle ; encre brune - lavis brun - plume H. ; en m 0,153 ; L. en m 0,209 ; Paris - Musée du Louvre, Département des Arts graphiques.
    Vue de la villa Albani
    Hubert ROBERT (1733-1808),18e siècle, siècle 19e ; Plume (dessin), lavis brun, brune encre, mine de plomb,
    Hauteur 0,136 m. ; Longueur 0,202 m. ; Paris, Musée du Louvre
    Intérieur de la villa Albani
    ROBERT Hubert (1733-1808)
    2e moitié 18e siècle-1er quart 19e siècle ; encre brune, lavis brun ; plume H. en m 0,153 ; L. en m 0,209 ; Paris, Musée du Louvre - Département des Arts graphiques
  • Sur google books un ouvrage à consulter : Villas de Rome, Percier et Fontaine, présentation par Jean-Philippe Garric :
    la présentation de Jean-Philippe Garric en Préface donne des repères sur la construction des villas en Italie ;
    la fiche de Percier et Fontaine sur la villa Albani avec des planches d’illustrations p. 47-56.

La musique dans Sarrasine

Airs italiens

Ce furent des duos ravissants, des airs de la Calabre, des seguidilles espagnoles, des canzonettes napolitaines.

L’univers des cantatrices

Son chant faisait pâlir les talents incomplets des Malibran, des Sontag, des Fodor. p.37

Bibliographie
Pour comprendre l’univers des cantatrices, il faut réussir à toucher du doigt ce que fut l’univers culturel de l’époque :

Quelques figures de cantatrices
(...) Clotilde ; l’une des célébrités de l’Opéra.
Danseuse de l’opéra, à la réputation légère, Clotilde fut épousée en 1802 par François-Adrien Boieldieu, pianiste et compositeur.

Sophie Arnould a dit je ne sais quel bon mot à ce sujet.

Sophie Arnould
Jean-Antoine HOUDON (1741-1828), 1775, Marbre (H. : 0,67 m. ; L. : 0,51 m. ; Pr. : 0,29 m.)
La cantatrice est représentée interprétant le rôle qu’elle créa dans l’opéra de Gluck, Iphigénie en Aulide : parée pour le sacrifice, son étole est ornée des attributs de Diane.

Travailler sur l’opéra à partir de Sarrasine

Tancredi de Rossini

la voix de Marianina, qui finissait la cavatine de Tancrède. p.44

Pour un parcours intéressant :

  • Le thème de la musique dans Sarrasine
  • Comment rendre la musique par la musique des mots
  • L’Opéra dans les années 1830, qu’est-ce qu’un opéra, et l’opéra de Paris ?
  • Tancredi de Rossini - le livret d’opéra et la tragédie Tancrède de Voltaire.

Niccola Jommelli

  • Biographie de Niccola Jommelli
  • Un dossier sur Jommelli sur classiquenews.com
  • Un article paru sur Jommelli dans la Revue des deux Mondes, tome 52, 1864. (La page n’est pas encore corrigée sur WIKIsource - charge au professeur de le faire ; mais la ressource nous paraît intéressante.)

Les sens du jeune sculpteur furent, pour ainsi dire, lubrifiés par les accents de la sublime harmonie de Jomelli.
Ecouter sur You Tube la musique de Jomelli

Des références pour étudier le genre de l’opéra

Balzac, Rousseau et la musique

Pour la première fois de sa vie, il entendit cette Musique que M. Jean-Jacques Rousseau lui avait si éloquemment vanté les délices, pendant une soirée du baron d’Holbach.

Découvrir un aspect moins connu de Rousseau

Rousseau et Jommelli

Rousseau portait une grande admiration à la musique de Jommelli qu’il nomme dans son article Génie dans son Dictionnaire de la musique comme modèle du génie. Lire l’article sur Gallica, p. 225.

Comment le texte littéraire fait-il entendre la musique ?

Dans la manière dont Balzac rend compte du chant de Marianina, puis de Zambinella, il est tributaire de la manière dont la musique a été analysée précédemment.
Il a notamment recours aux concepts et éléments de définition que l’on trouve sous la plume de Rousseau.
Des références :

À la rencontre du XVIIIe siècle

Beaucoup des références citées ici ont déjà été abordées dans un paragraphe précédent. Aussi bien, nous nous contentons de donner les pistes de réflexion ; pour les dossiers de lien il suffira de se reporter aux autres paragraphes.

Présentation

Tant en seconde dans le cadre de l’Enseignement d’Exploration « Littérature et Société » « À la rencontre de l’Autre » qu’en prolongement d’un travail consacré au XVIIIe siècle, Sarrasine offre une entrée originale et intéressante pour l’étude du XVIIIe siècle.

Pour inscrire son récit dans le contexte du XVIIIe siècle, Balzac nomme de nombreux penseurs et artistes de l’époque. Sarrasine propose ainsi comme un jeu de pistes à la rencontre de l’esprit, des thèmes et des problématiques du XVIIIème.

Quelques grands noms de la Philosophie des Lumières

Baron d’Holbach

  • Une biographie succincte mais efficace, et qui ouvre sur un site de la BnF à exploiter pour l’étude du XVIIIème siècle.
  • Pour découvrir les œuvres de D’Holbach.
    Diderot
    Rousseau

Découvrir l’encyclopédisme des Lumières

Diderot : le Diderot des Salons et de l’Encyclopédie
D’Holbach : sa participation à l’Encyclopédie
Rousseau et la musique : ses articles dans l’Encyclopédie, le Dictionnaire de la musique.

Arts et culture à l’époque des Lumières

La peinture

  • Les Bouchardons
  • Vien, Lautherbourg, Allegrain : Diderot Salon de 1767 Voir l’édition en ligne
  • Diderot critique d’art : l’écriture des Salons

L’opéra au XVIIIe

  • Rossini et Jommelli
  • Echanges entre la France et l’Italie
  • L’histoire des castrats

Rousseau

  • Rousseau et Jommelli
  • L’analyse de la musique selon Rousseau : ses articles dans l’Encyclopédie, dans son Dictionnaire de la Musique.

Le Japonisme en France au XIXème siècle

Enfin, cette espèce d’idole japonaise conservait sur ses lèvres bleuâtres un rire fixe et arrêté, un rire implacable et goguenard, comme celui d’une tête de mort. p.47

Japonisme et orientalisme

Biblio-sitographie

  • Un article qui permet d’éclairer, d’un point de vue culturel, la référence balzacienne : Thirion Y.. Le japonisme en France dans la seconde moitié du XIXe siècle à la faveur de la diffusion de l’estampe japonaise. In : Cahiers de l’Association internationale des études francaises, 1961, N°13. pp. 117-130. doi : 10.3406/caief.1961.2193
    url :
    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/caief_0571-5865_1961_num_13_1_2193 - Consulté le 27 mars 2011
    Il est à noter que l’article porte sur une époque un tout petit peu plus tardive, puisque l’œuvre a été publiée pour la première fois en Novembre 1830. Mais on peut ainsi souligner auprès des élèves, - si toutefois le document ne reste pas au seul usage du professeur -, que ce décalage révèle un japonisme naissant chez Balzac et annonce la mode à venir.

Découvrir les estampes japonaises

  • Le site de la BnF propose une exposition virtuelle consacrée aux estampes japonaises.
    Un article consacré à « la folie des impressions japonaises » au XIXème siècle.
    Un article consacré à l’exposition que la BNF a consacrée aux estampes japonaises dans le numéro 9 (février 2010) de la Revue du Tanka francophone ; article que l’on peut aussi consulter dans sa forme illustrée.

Artistes français du XIXème et Japonisme

  • Sur le site du Centre de Philosophie de l’Université de Tokyo, publication de l’ouvrage Histoires de peinture entre France et Japon Atsushi Miura, Tokyo, UTCP Collection UTCP, e-text collection, 2009.
    Seules certaines illustrations ne sont pas accessibles. Un ouvrage publié pour l’essentiel en français contenant notamment :
    Edouard Manet : Citations, Mallarmé et le Japon
    Académisme et modernité dans la peinture française de la deuxième moitié du XIXème siècle : autour d’Edouard Manet
    La peinture académique en France au XIXème siècle et les peintres occidentalisants modernes japonais
  • Une étude de Xavier de MASSARY publiée dans les annales de la Société historique et archéologique de Château-Thierry, consacrée à une céramiste du XIXème siècle, influencée dans sa pratique par le japonisme de son époque : Camille Moreau, une femme peintre et céramiste au XIXème siècle.

Enseignement d’Exploration et Histoire des Arts

Enseignement d’Exploration en seconde

1. Écrire pour changer le monde

L’écrivain et les grands débats de société

Ce parcours se fera en lien avec le regard porté par Balzac sur la société de 1830.

Problématiques
Comment Balzac rend-il compte de sa société ? de ses débats ? de l’air du temps ? Comment cette volonté de rendre compte influe-t-elle sur le projet de la Comédie humaine ? sur l’esthétique balzacienne ?
Du réalisme balzacien au naturalisme zolien, comment la figure de l’écrivain a-t-elle évolué ? Quel regard pour quel engagement ?
Histoires de scandales : la bataille de Hernani, la condamnation de Baudelaire, le refus des Impressionnistes... Salons et Salon des Refusés. Pourquoi ces artistes ont-il fait scandale en leur temps ? Pourquoi choquaient-ils ? Quel modification du regard sur la société proposaient-ils ? En quoi les choix esthétiques faits étaient-ils révolutionnaires ?

Activités
Visites au Louvre ou Musée d’Orsay et prolongements

  • Travail avec une conférencière sur quelques œuvres picturales clefs pour comprendre pourquoi cela a fait scandale, en quoi c’était révolutionnaire, quel impact cela a eu sur la société : Courbet l’Enterrement à Ornans, Manet Le Déjeuner sur l’Herbe, Monet et la révolution impressionniste, l’avant-gardisme d’un Toulouse Lautrec ..etc...
  • Regard sur la condition ouvrière à l’heure de la deuxième révolution industrielle : les personnages de Zola, poèmes de Baudelaire, romans d’Eugène Sue, peintres réalistes, les sujets de Degas
  • Rencontres avec un historien et un sociologue : différences et croisements de regard

Formations et débouchés

  • Métiers et formations s’intéressant au fonctionnement de la société contemporaine : travailleurs sociaux, assistante sociale, éducateurs, l’histoire et ses spécialités, sociologie
  • Métiers et formations ayant trait à l’histoire de l’art : histoire de l’art, métiers de la culture, devenir conférencier...

6. Regards sur l’autre et sur l’ailleurs

B.O. spécial n° 4 - 29 avril 2010
Problématique :
L’objectif est d’éveiller la curiosité des élèves pour les cultures, traditions et civilisations étrangères, et de les faire s’interroger sur les différents regards dont elles peuvent faire l’objet : celui de l’ethnologue, de l’anthropologue, du sociologue, du poète ou de l’écrivain, de l’explorateur, du reporter, de l’historien, du géographe, de l’archéologue.
Deux voies s’offrent à nous à partir de Sarrasine : l’Italie et exotisme, orientalisme, japonisme au XIXème siècle.

L’Italie

Problématique : l’Italie d’hier à aujourd’hui - France et Italie, des échanges culturels - quelle influence de l’Italie sur la France ?

  • Découverte de la Rome antique. Parcours touristique sur les pas de Sarrasine. Le travail des historiens et des archéologues pour comprendre la Rome du passé.
  • Rome : Rome et culture européenne. Qu’a représenté Rome à travers les siècles passés ? Rome et l’Humanisme. Rome et histoire romaine, un motif à l’âge classique. La représentation de Rome et de l’Italie dans l’imaginaire social du XIXème siècle : l’importance d’un voyage de formation en Italie, le motif des ruines dans l’art romantique, Rome et l’art Pompier....
  • Le motif du voyage en Italie : Montaigne Journal de Voyage, Musset Contes d’Espagne et d’Italie, Stendhal Voyage en Italie
  • L’Italie et les arts : peintres et sculpteurs de la Renaissance italienne, la Rome baroque, Florence, l’Italie des palais et des villas

Activités :

  • Parcours culturel et artistique pour découvrir l’effervescence artistique italienne et la manière dont elle a rayonné sur l’Europe : analyse de tableau, conférences, rencontre avec un historien de l’art...
  • Parcours construit autour d’un voyage en Italie : travail de recherches par groupes pour préparer des exposés qui seront faits sur place, préparation du voyage et du parcours, réalisation personnelle d’un carnet de voyage publié sur internet textes et photos

Formations et débouchés :

  • Métiers du tourisme et de la médiation culturelle
  • Histoire de l’art, devenir conférencier, métiers du patrimoine...

Exotisme, orientalisme, japonisme au XIXème siècle.

Problématique :
quel regard porter sur l’autre ? comment l’autre peut être fantasmé ?

  • Peinture et Japonisme.
    Pistes : Qu’est-ce que le Japonisme ? L’art de l’estampe au Japon. Que les peintres occidentaux retiennent-ils de l’art des estampes ? Pourquoi le Japonisme en France ?
    Activités : Travaux de recherche. Etudes de peintres et d’œuvres japonisantes. Élaboration d’une exposition virtuelle.

* Orientalisme au XIXème siècle en littérature et peinture.
Pistes : exploration de l’exposition virtuelle de la BnF « Voyage en Orient ».
Quel orient fait rêver les français au XIXème siècle ? Entre orient fantasmé et orient réel : l’orient de la littérature et l’orient de la photographie. L’orient, un motif en peinture. Découvertes de ces « carnets de voyage », romancés ou non : Stendhal, Musset, Chateaubriand, Loti...
Activités : Rencontre avec des écrivains de la francophonie. Lecture de romans contemporains écrits en français ou traduits offrant un regard sur l’orient contemporain. Mise en place d’une exposition réelle ou virtuelle proposant une mise en regard : orient d’hier et d’aujourd’hui, orient réel et orient fantasmé.
Formations et débouchés :

  • Métiers et formations ayant trait à l’histoire de l’art : histoire de l’art, métiers du patrimoine, devenir conférencier...
  • Métiers du tourisme et de la médiation culturelle
  • Journalisme et communication

Parcours Histoire des Arts

Nous laissons au professeur le soin de construire le parcours qui dépendra des professeurs pouvant entrer dans le processus, les possibilités de visites, d’ateliers qui s’offrent selon les propositions culturelles du moment.
Les propositions peuvent se décliner sous la forme d’un simple prolongement histoire des arts au sein du cours de lettres ou sous la forme d’un véritable parcours histoire des arts.

Autour de l’Endymion. Effet de lune, dit aussi Le Sommeil d’Endymion de Girodet

  • Initiation à l’analyse d’un tableau.
  • Littérature et peinture : travail sur la manière dont le texte littéraire peut rendre l’oeuvre picturale, peut dialoguer avec l’oeuvre picturale.
    En prolongement à l’extrait de Balzac :
    présentation d’exemples d’ekphrasis.
    des Salons de Diderot à l’écrit de critique d’art. Penser notamment à Zola critique d’art.
  • De l’image au texte et du texte à l’image : on pourra tout à la fois inviter les élèves à produire une expression écrite à partir d’une oeuvre picturale et une oeuvre picturale à partir d’un extrait littéraire.

Le Japonisme au XIXème siècle

  • L’art de l’estampe au Japon : visite du Musée Guimet ; exposition virtuelle de la BnF Estampe japonaise
  • Visite-conférence ou parcours-visite au Musée d’Orsay
  • Travaux de recherches et exposés autour d’œuvres japonisantes.

L’orientalisme dans la peinture et la littérature du XIXème siècle

  • Travaux de recherche notamment à partir de l’exposition virtuelle de la BnF Carnets de voyage.
  • Travaux de groupes autour d’une peintre, d’une oeuvre picturale, d’une série de tableau, d’une oeuvre littéraire.
  • Constitution d’une exposition virtuelle sous forme de blog, d’un catalogue d’exposition.

Motif de Pygmalion et création artistique

  • [Recherches autour de l’histoire de Pygmalion.
  • Groupement de textes autour de l’écriture comme acte de création.
    Par exemple : Baudelaire les Phares, Balzac Le Chef d’oeuvre inconnu
  • Rencontre avec un écrivain : qu’est-ce qu’écrire ? qu’est-ce qu’être écrivain ? pourquoi écrire ?
  • Atelier d’écriture

Histoire de la statuaire

  • La statuaire grecque : qui sont les grands sculpteurs grecs de l’Antiquité ? l’art de la statuaire dans l’Antiquité. Les canons de la beauté.
  • Visite au musée du Louvre : département des antiquité.
  • De la sculpture de l’Antiquité à la sculpture moderne : évolution de la notion même de sculpture.
  • Rencontre avec un plasticien sculpteur : être sculpteur aujourd’hui.
  • Exploiter les dossiers du Musée Pompidou : faire une recherche avec le moteur de recherche « sculpture ».

Bien des pistes s’offrent à nous.
Un dossier thématique du Musée du Louvre : l’art du bronze de la Renaissance au XVIIIème siècle
La présentation du département des sculptures du Moyen Age, de la Renaissance et des Temps modernes au Musée du Louvre.

L’opéra


 L’histoire des castrats.
 L’opéra au XVIIIème siècle.
 Rossini.

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