Pour une autre approche du lexique Le recours à l’étymologie pour apprendre à lire et à faire parler les mots

, par LEGRAND Monique, IA-IPR de Lettres

Cet article renvoie à des programmes qui ne sont plus d’actualité ; néanmoins, la démarche pédagogique évoquée conserve tout son intérêt.

Souvent nous confondons apprendre et comprendre.

Aristote, Ethique à Nicomaque, LivreVI, ch. X

Le mot de l’IPR

Les langues de l’Antiquité, un outil didacticiel de réussite pour tous ?

« Inscrite au cœur du Socle commun de connaissances et de compétences, la maîtrise de la langue est au cœur des missions de l’Ecole de la République. Savoir lire, écrire et parler le français conditionne l’accès à tous les domaines du savoir et l’acquisition de toutes les compétences.
C’est pourquoi, dans ses usages oraux et écrits, la maîtrise de la langue française est la première des priorités de l’Ecole.
 »
B.O.n° 40 du 29 octobre 2009
« Actions éducatives en faveur de la langue française »

Si la question du lexique est bel et bien au cœur de cette priorité, force est de constater que nous vivons une « co-in-cid-ence », c’est-à-dire, littéralement
« un moment où des choses tombent au même endroit en même temps » : la rencontre des langues de l’Antiquité et de l’outil numérique. L’outil numérique favorise en effet une autre approche de la question du lexique, partant une autre représentation de la séance pédagogique.

Pourquoi ?

En arrivant au collège, l’élève va découvrir l’apprentissage de l’étymologie -c’est là la nouveauté par rapport au cycle élémentaire - , un apprentissage qui se poursuit tout au long de la scolarité…et de l’existence. Cet apprentissage est en totale cohérence avec l’étude de l’héritage gréco-romain au programme de l’entrée en Sixième.

Comment ?

La démarche étymologique offre une opportunité inégalable non seulement pour former à discerner, classer, hiérarchiser, mais aussi pour initier à la culture dans laquelle les mots s’originent et dont chacun est porteur : faire découvrir la concrétude dont les mots sont porteurs engage l’élève dans une démarche proche de l’archéologue quand il s’agit d’un objet, ou analogue à celle de l’ethnologue quand il est question de pratiques humaines : dans l’un et l’autre cas, la démarche heuristique passionne et forme les jeunes intelligences. Apprendre à « lire un mot », ce n’est donc pas seulement connaître par cœur une définition, c’est apprendre à acquérir une capacité à observer, trier, hiérarchiser les éléments constitutifs des mots et découvrir le patrimoine mémoriel dont il est porteur. C’est faire travailler ensemble les deux hémisphères du cerveau.

Mais il ya plus, beaucoup plus, et les nouveaux programmes d’Histoire et Géographie nous y invitent, tant en Sixième qu’en Seconde. Si nous sommes capables de faire découvrir et partager la culture de l’Antiquité, fondatrice de la culture occidentale, sans doute saurons-nous mieux fonder un dialogue inter culturel, non seulement entre les langues romanes issues de l’Antique Romania, mais avec les langues d’horizons lointains que nous pourrons mettre en écho grâce à l’outil numérique. Que notre école soit capable d’accueillir tous les élèves dans leur diversité de culture en permettant un tel dialogue entre les langues pourrait être l’horizon vers lequel nous devons tendre.

Orientation
Un exemple de travail sur l’étymologie : le terme « orientation »

Monique Legrand
IA-IPR Lettres

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